T2 Trainspotting

De Danny Boyle. Avec Ewan McGregor, Robert Carlyle, Ewen Bremner. 1 h 57. Dist: Sony.

7

« Never change a winning team », la formule s’applique aussi bien au football qu’au cinéma. Si bien que vingt ans après un premier essai fulgurant rapidement consacré film-culte, revoilà la fine équipe de Trainspotting: le scénariste John Hodge à l’écriture (d’après l’oeuvre de Irvine Welsh), le réalisateur Danny Boyle derrière la caméra, les acteurs Ewan McGregor, Robert Carlyle, Ewen Bremner et Jonny Lee Miller devant. On avait quelque raison de craindre la resucée inutile. La bonne surprise tient au fait que, sans pouvoir prétendre à la force ni à l’impact de l’original, le film fait mieux que jouer sur la seule fibre nostalgique, à quoi il superpose une réflexion acidulée sur la fuite du temps. Avec ce que cela peut aussi supposer comme amertume.« Dans le premier film, ils ressemblaient à The Likely Lads (sitcom très populaire en Angleterre dans les années 60, NDLR) et dans le second, ils sont devenus des papys assez tristes », résume Boyle dans la conversation avec les comédiens figurant au nombre des compléments. L’histoire, on la reprend donc vingt ans plus tard, lorsque, junkie rangé des seringues, Mark Renton (McGregor) quitte son exil amstellodamois pour regagner Edimburgh et renouer, à distance respectable toutefois, avec son passé mouvementé. S’il espérait un accueil triomphal, il en est pour ses frais, ses camarades d’antan Begbie, Sick Boy et Spud, losers patentés devant l’Éternel, ne lui ayant pas pardonné sa trahison d’alors, lorsqu’il s’était fait la malle avec le produit d’un deal de drogue. Le nerf d’une intrigue jonglant avec les époques, jouant avec bonheur des effets-miroir, et la matrice d’un film oscillant entre euphorie acide et désillusion(s): l’urgence en berne sans doute, mais pas moins acéré à sa façon pour autant. Choose Life?

J.F. PL.

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