Succession
Vingt ans après TheSoprano, qu’est-ce que HBO peut bien nous apprendre de nouveau sur la famille américaine? Quel lien entre Anthony Soprano et Logan Roy (Brian Cox), magnat des medias? Ils sont tout les deux à la tête d’un empire. Mais si TheSopranos narrait l’accession et le difficile maintien au pouvoir d’un parrain dépressif, sociopathe et charmeur, Succession démarre au moment où le tycoon envisage de se retirer. Persuadé d’être irremplaçable, il dispense un mépris sans nuance pour ses enfants, issus de deux mariages différents: Connor s’en fout un peu, Kendall est pressenti pour prendre la suite mais est incompétent, Roman est encore un gamin immature et Siobhan voudrait entrer en politique. Quant à l’épouse, Marcia, elle écope le ressentiment de la marmaille. La mise en scène installe les personnages (incarnés à leur juste mesure) sur une couche de glace qui gèle les rapports et s’apprête à craquer. Tous, face à ce père castrateur ouvrant un vide sous leurs pieds, devront prendre leurs responsabilités. Rarement la télévision avait réussi à rendre aussi passionnante la vie de personnages détestables. Ce drame familial, sis dans un monde froid, volatile, chaotique et hypocrite, questionne admirablement la place des hommes et des femmes dans le système prédateur que les premiers ont créé. Une analyse éthologique minutieuse et glaçante.
Série créée par Jesse Armstrong. Avec Brian Cox, Hiam Abbass, Nicholas Braun, Kieran Culkin.
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