En voilà une qui n’a pas froid aux yeux. Encore moins aux fesses. Malgré -ou à cause de- son jeune âge (22 ans), la Française Emma Becker pratique le sexe à haute dose. Grand bien lui fasse, ce n’est pas notre problème. Sauf qu’en couchant ses escapades répétées en territoire intime dans un roman, ça le devient. Cachée derrière un personnage fictif, sans doute pour amadouer la police des m£urs et justifier le label « roman » sur la couverture, elle ne fait pourtant pas mystère d’avoir pioché dans sa bio grivoise les ingrédients d’un récit qu’on ne proposera sans doute pas à la lecture au catéchisme. Son Mr, réminiscence lointaine de la Justine du Marquis de Sade, prend la forme d’une confession d’une accro au sexe en général. Et à celui d’un chirurgien quadra en particulier. Un « vieux », marié évidemment, avec lequel cette étudiante en lettres bien sous tous rapports va expérimenter le sexe extrême avec la même énergie que si elle était partie à l’assaut d’un sommet enneigé. Durée de l’expédition: 4 semaines. Après quoi, au revoir et merci. Pour le romantisme, on repassera. Pour la littérature aussi, cette liaison hardcore dépassant rarement le stade anal de la provoc aseptisée. Ou comment confondre son nombril avec la porte d’en bas. On cherche d’ailleurs en vain ce qui pourrait faire rougir le professeur Choron dans ce manuel de perversion soft à usage de… De qui justement? On se le demande. Peut-être de libertins gâteux. Ou de critiques en mal de frissons synthétiques. A choisir, et pour rester dans le registre de la triangulation jeunesse-dérive-sexe qui transpire de cette rentrée littéraire, on préfère un autre spécimen, de 18 ans seulement: l’Allemande Helene Hegemann (sur lequel nous reviendrons en long et en large prochainement). Dans son Axolotl roadkill, le cul se pratique aussi hors-piste et sans modération. Mais il accompagne une descente en piqué d’une ado en perdi8tion, Mifti, dans les entrailles de Berlin. Drug, sex et techno pour un tour de piste radical et halluciné qui broie et la langue et les frontières du réel. Alors que la frenchy culbute les tabous pour rompre les amarres d’une vie pépère, sa cousine germaine invente une esthétique du chaos pour éviter de sombrer corps et âmes. On mesure la distance… Des accusations de plagiat qualifié ont encore rajouté une couche de soufre sur ce bouquin phénomène qui pourrait être à Berlin et aux années 2010 ce que Trainspotting fut à Edimbourg et aux années 90. Pas de quoi toutefois ébranler la jeune auteur qui reconnaît les faits. Mieux, les revendique au nom de la  » liberté de transformer » (PPDA aurait dû lui demander conseil avant de nier contre l’évidence ses emprunts pour sa bio d’Hemingway). Pour un vieillard moribond comme certains le voient, le roman est encore sexuellement très actif… l

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PAR LAURENT RAPHAËL

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