Critique | Série d'été

La 3e saison de Heartstopper sur Netflix: une série LGBT d’une grande maturité

4 / 5
© Samuel Dore/Netflix
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Titre - Heartstopper (saison 3)

Genre - Comédie romantique

Réalisateur-trice - Alice Oseman

Quand et où - Netflix

Casting - Kit Connor, Joe Locke, William Gao

Nicolas Bogaerts Journaliste

Série adaptée d’une bande dessinée aussi minimaliste et fragile que porteuse d’un message admirablement touchant, Heartstopper s’est hissée en début de décennie au statut de véritable miracle éditorial.

Heartstopper explore les méandres du sentiment amoureux, ressenti par un jeune étudiant homosexuel, Charlie, pour son camarade de classe, Nick. Et les craintes toujours aussi colossales liées au coming out. Autour d’eux, un monde qui s’est considérablement étoffé depuis les débuts et dans lequel les difficultés inhérentes aux sentiments, à leur expression, à la place qu’ils prennent dans le processus de sociabilisation et d’identité sont décrites avec une délicatesse qui a tout du havre. À ces questions succède en cette troisième saison celle du passage de l’adolescence à l’âge adulte. Que signifie s’engager? Construire une intimité? Construire un futur?

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Nick et Charlie continuent d’avancer sur leur chemin de vérité -la réaction de la sœur du second, Tori, quand ils lui apprennent enfin leur relation, est une master class de justesse. Pour leurs amis, Elle et Tara, c’est aussi l’heure du choix. Celui des partenaires ou des études. Et ces questions sont rythmées toujours au gré d’une année scolaire qui égraine ses rendez-vous. Mais la tonalité générale pointe vers une plus grande maturité. Tant pour les personnages que pour le casting ou la réalisation. Moins de touchante naïveté et plus de maîtrise des enjeux. Cela se remarque notamment dans les scènes d’intimités, extrêmement soignées dans leur proposition et leur réalisation.

Kit Connor (Nick) et Joe Locke (Charlie) ont tous deux rejoints les rangs de Hollywood, de Broadway ou de productions plus musclées, mais restent fidèles à l’échelle humaine et sensible de la série: s’ils semblent aborder le doute, la fragilité avec une plus grande distance, c’est pour mieux accompagner, coller aux arches de leurs personnages, aux prises avec les mêmes dilemmes. Heartstopper est une série de réconfort, qui aborde les thématiques LGBTQI+ avec une scansion éloignée des frénésies auxquelles les plateformes nous habituent. Et dans cette quasi utopie, les cœurs adolescents y ont toute la place et la tendresse qu’ils méritent.

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