Sean Rowe

« New Lore »

Distribué par Pias.

9

Sean Rowe pousse des mélodies qui pourraient nourrir Coldplay dans les bons jours et une voix sur la même échelle christique qu’Antony Hegarty. Quadra de l’État de New York, Sean a le baryton contagieux, des basses gorge profonde et des aigus pour arrondir les angles de la mélancolie: il est allé enregistrer cela et tout le reste dans les studios de Memphis de Sam Phillips, le découvreur du jeune Presley. Rowe est un habitué des lieux habités, chantant dans des salons et salles à manger de particuliers comme dans des églises locales, à portée d’haleine d’auditeur surpris que de telles finesses vocales sortent d’une carcasse de grizzly. Ce cinquième album solo baigne dans l’analogique primitif, tapissé de choeurs chauds, de violons rédempteurs et de musiques qui ne cessent de repartir vers les ancêtres country, blues, folk et gospel. La recette tient autant au dépouillement spatial des chansons -comme dans le merveilleux I’ll Follow Your Trail- qu’à la façon dont Rowe l’assaisonne en compagnie du producteur Matt Ross-Spang. Un travail d’architecte americana qui cale la voix majestueuse sans jamais la flatter inutilement. Rappelant l’intensité de Tom Waits, des Tindersticks ou de Joe Cocker quand il faisait flamber l’Amérique avec Leon Russel, juste après Woodstock. La garde baissée, on n’a plus qu’à se laisser emporter par les sensations glorieuses de la musique, c’est facile.

Le 27 mai à l’Arenbergschouwburg d’Anvers.

Ph.C.

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