Scarlett et Novak

Novak court, poursuivi par deux sbires, entre l’avenue Sony, la place Zuckerberg et le square Bill Gates, mais Novak n’est pas seul; Scarlett est avec lui. Et Scarlett lui susurre à l’oreille tout ce qu’il a besoin de savoir: son chemin, sa destination, la vitesse de ses battements de coeur, et même son niveau de sudation (2mm/cm2). Car Scarlett, son  » amie authentique à qui il peut tout demander » est l’intelligence artificielle embarquée dans son « brightphone » -le smartphone de demain. Mais voilà que les deux sbires embarquent Scarlett, et laissent Novak tout seul, tel un nouveau-né désormais incapable de se repérer, de se diriger ou de décider. La dépendance aux technologies est depuis toujours au coeur de l’oeuvre monumentale d’Alain Damasio, et en particulier dans son dernier roman-monde, Les Furtifs, sorti il y a deux ans. Ce (très) court récit résonne donc comme un défi que l’auteur, lanceur d’alerte du futur, s’est lancé à lui-même: raconter la même chose, mais avec mille pages de moins et à hauteur d’ados! Si le format proche de la nouvelle l’oblige forcément à prendre des raccourcis -la reconversion de Novak à un monde « IA free » frise la caricature-, Scarlett et Novak claque comme une alarme: vite et fort.

D’Alain Damasio, éditions Rageot, 64 pages.

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