Sampha

« Process »

DISTRIBUÉ PAR YOUNG TURKS/XL RECORDINGS. EN CONCERT LE 12/03, À L’ANCIENNE BELGIQUE, BRUXELLES.

8

Avec un carnet d’adresses comme le sien, en ayant fréquenté ces dernières années à peu près tout le gotha de la pop mondiale, Sampha aurait pu facilement monter une superproduction, bourrée d’invités prestigieux. C’est mal connaître la modestie du bonhomme. Pour son premier album, le Londonien a fonctionné quasi en solo (Kanye West est co-crédité pour le morceau Timmy’s Prayer). Disque de soul électronique sensible, Process réussit à la fois à dégager une vraie sincérité et à préserver une certaine distance. Une retenue qui rend la voix de l’intéressé encore plus touchante. De la ballade tire-larmes de (No One Knows Me) Like the Piano à la fuite éperdue, à bout de souffle, de Blood On Me, en passant par la rêverie de What Shouldn’t I Be?, c’est la principale vedette d’un disque tout en clair-obscur, régulièrement épatant. À défaut d’être complètement étonnant. Aussi paradoxal que cela puisse paraître pour un premier album, Sampha ne peut en effet plus compter sur l’effet de surprise: son visage et son grain de voix sont connus, et la musique proposée sur Process ne décontenancera pas ceux qui l’ont découvert, par exemple, via son association avec SBTRKT. À cet égard, Sampha n’a pas dépassé les attentes. Elles étaient cependant tellement hautes, qu’en les comblant simplement, il sort aujourd’hui ce qui apparaît bien comme l’un des premiers disques marquants de 2017.

L.H.

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