Sachant qu’aucun animal ne nous appartient

© National

Notre rapport à l’animal domestique (ce qui dans ce livre ne veut pas forcément dire domestiqué) ou sauvage peut être un révélateur de tourments, secrets ou souvenirs. C’est bien là l’objectif de l’autrice hennuyère Véronique Janzyk qui, avec la délicatesse qu’on lui connaît (J’ai senti battre notre cœur, La Robe de nuit), réveille cette part d’enfance que l’on pensait oubliée ou bien ce sentiment qui nous lie à un autre, inconnu, parent ou ami. C’est le fait du chien, qui par sa course et sa morsure vient désembrumer les peurs enfantines ou celui du fidèle à quatre pattes qui provoque la rencontre. Ou encore de ce triptyque poule-coq-œuf: tour à tour, ces trois “médiateurs” viennent nous positionner en donneur de soins, en libérateur, en nourricier. À moins que ce ne soit eux qui nous sauvent de quelque chose. Dans ces nouvelles rédigées à la première personne, il est aussi affaire de mystère: du rétablissement inespéré de l’animal à son évaporation soudaine, son passage dans la vie de la narratrice laisse une empreinte profonde. Une marque que l’entourage ne semble pas saisir. Si l’ensemble s’avère inégal -certains courts récits nous laissant quelque peu en bord de chemin-, la phrase courte et sensible de Véronique Janzyk établit une véritable relation d’égal à égal entre l’humain et ces protagonistes à poils ou à plumes.

De Véronique Janzyk, éditions Onlit, 160 pages.

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