SCIENCE-FICTION | Royal Space Force est le type même de la BD uchronique. A l’origine du cas qui nous préoccupe, une question: « Et si les Britanniques étaient parvenus à récupérer Wernher von Braun à la fin de la Seconde Guerre mondiale, plutôt que les Américains? »
Royal Space Force, de Ellis, Weston et Martin. Editions Delcourt.
SCIENCE-FICTION | Royal Space Force est le type même de la BD uchronique. En gros, vous imaginez un « autre » présent après avoir changé un élément dans le passé. A l’origine du cas qui nous préoccupe, une question: « Et si les Britanniques étaient parvenus à récupérer Wernher von Braun à la fin de la Seconde Guerre mondiale, plutôt que les Américains? » Ajoutez à cela la destruction systématique, par les Anglais, de tous les éléments scientifiques utilisables par les autres nations, et vous obtenez ce comic de classique facture.
Warren Ellis, « malade de l’espace » autoproclamé, y déploie une narration science-fictionnelle éclatée pour guider le lecteur du premier avion-fusée de 1950 à la station spatiale Winston Churchill, de l’installation des humains sur la Lune à la colonisation de Mars. Un point littéralement obscur entache toute l’entreprise et la mènera à sa chute possible: comment une économie britannique, rendue exsangue par la guerre, a-t-elle pu financer ce novateur et dispendieux Ministère de l’Espace? Et, surtout, lui fournir suffisamment de livres sterling pour prendre de court les nations rivales? Un « budget noir »: telle fut la réponse du général de brigade aérienne John Dashwood… et la principale faiblesse de l’édifice spatial de Sa Gracieuse Majesté.
V.D.