« Saxophone Diplomacy »

Comme l’avait fait, en son temps , Charles Lloyd, le quartette de saxophones Rova -acronyme de Jon Raskin, Andrew Voigt, de la tête de proue que fut Larry Ochs (le seul à avoir fait une fructueuse carrière individuelle) et de Bruce Ackley- s’est produit en 1982 en URSS alors que la guerre froide battait encore son plein. Mais, contrairement à Lloyd, ce fut avec l’autorisation des autorités soviétiques, ce qui permit aux Américains de jouer aussi en Lettonie et en Roumanie. L’accueil du public fut enthousiaste. Était-ce dû à la musique seulement ou à un sentiment de soudaine liberté alors que des portes, jusque-là hermétiquement fermées, s’entrebâillaient? Toujours est-il que l’écoute de Saxophone Diplomacy est un grand moment, même si l’on ne peut s’empêcher de ressentir (bien qu’il n’y ait aucune retenue dans leur jeu) un aspect quasi pédagogique dans la façon dont les quatre complices jouent chaque morceau -soit six compositions au total, empruntées à Steve Lacy (une de leurs références) ou signées Raskin et Ochs, ce dernier offrant, avec Paint Another Take of the Shootpop et ses 20 minutes, le titre-phare d’un album sans équivalent que nous ne saurions trop recommander.

Rova

HATOLOGY 721 (Outhere).

9

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content