Rock Werchter: Liam Gallagher fait mieux que les Red Hot Chili Peppers
Soirée stadium rock… Le cadet des Gallagher a nettement mieux géré que les Red Hot Chili Peppers vendredi soir sur la plaine louvaniste. De là à ce que Kevin De Bruyne ait reformé Oasis…
Si Manchester City remporte la Champions League, j’appelle mon frère et je reforme ce putain de groupe,» avait posté il y a quelques semaines Liam Gallagher sur les réseaux sociaux. Pas convaincu qu’il faille prendre l’info fort au sérieux ou que Kevin De Bruyne et les Citizens aient précipité le retour des meilleurs ennemis de Blur en remportant la coupe aux grandes oreilles. Mais le chanteur britannique, en bermuda et parka à capuche, tambourin ou maracas dans les mains et bras dans le dos (faudrait pas risquer le penalty), a fait plus qu’un clin d’oeil à sa carrière de champion de la Britpop. Morning Glory et Rock ’n’ Roll Star pour commencer (avec un chant de supporter mancunien dans les baffles en intro). Stand By Me, Roll It Over et Slide Away en plein milieu du concert. Et la triplette Cigarettes & Alcohol-Wonderwall-Champagne Supernova pour terminer… Toujours aussi arrogant (c’est comme ça qu’on l’aime), Liam Gallagher n’a pas chipoté. La moitié de sa setlist était composée de chansons popularisées par Oasis dans les années 90. Pour tenir en haleine des assistances pareilles (à défaut de les déchainer), il n’y a pas 36 solutions. Il faut des tubes. Et ce n’est pas vraiment dans sa carrière solo que le frère de Noel peut les trouver. Une voix qui a pas bougé, six musiciens, trois choristes… Des images du concert aux couleurs sépias sur les écrans géants. Tout un symbole.
Vendredi, après une après-midi résolument plus indé, la soirée était clairement placée sous le signe du rock de stade. Les Black Keys déjà en sont une redoutable incarnation. Ils étaient deux dans le temps. Ils sont aujourd’hui six sur scène. Son bodybuildé, chansons à reprendre en choeur sur les bords de la pelouse… Depuis la sortie d’Attack and Release produit par Danger Mouse et surtout d’El Camino, les Américains ont épaissi leur blues, se sont mis à voir grand, à viser gros, à miser pop et à actionner le tiroir caisse. Un processus de gonflette et d’attrape public que Dan Auerbach a appliqué jusque dans ses activités de producteurs. Que ce soit aux côtés d’un Bombino ou d’un Hanni el Khatib. Des projets qu’il a rendu moins sales, plus lisses. Lonely Boy, Howlin For You… Les Black Keys tapent dans les morceaux taillés pour les big screens avec des lalala et des ohohoh histoire d’impliquer les supporters. Les Anglais d’Editors se sont aussi très vite profilés pour les Zénith et les grandes arènes. Sorte d’Interpol piqué aux stéroïdes, le groupe de Birmingham passe toujours en force. Puissant jusqu’à ridiculiser il y a quelques années Depeche Mode (en terme de son tout le moins) sur son propre terrain. Quant aux Red Hot Chili Peppers, ils ont depuis bien longtemps basculé du côté obscur de la force. Devenus de plus en plus pop au tournant du siècle avec Californication et By The Way, Kiedis un peu pathétique vendredi et ses potes sont clairement en 2006 tombés au fond d’un trou dont ils ne sont jamais sortis. L’album s’appelait Stadium Arcadium…
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