Louis Danvers
Apocalypse now
Les thèmes de l’apocalypse et de l’annihilation de l’humanité ont souvent inspiré le cinéma, pour le meilleur parfois et souvent pour le pire.
La chronique de Louis Danvers
À l’heure où paraîtront ces lignes, il nous restera tout juste une semaine avant de vérifier la prophétie à laquelle tant de publicité est faite, via les supposées révélations d’un calendrier maya et un de ces emballements médiatiques dont la planète digitale permet désormais de doper l’ampleur. La chaîne Be TV marquera le coup en proposant, le 21 décembre, une soirée spéciale « fin du monde » comprenant la diffusion des films Contagion et Melancholia. Deux titres balisant plutôt bien les territoires d’expression du sous-genre apocalyptique. D’un côté, avec le film de Steven Soderbergh, celui du spectacle catastrophe où une menace (ici virale) promet d’anéantir l’humanité, suscitant la panique et une course contre la montre pour trouver un remède de moins en moins probable. Le tout narré à toute vitesse, et avec l’inclusion d’un élément de critique vis-à-vis de la société. De l’autre, avec le sublime opus de Lars von Trier, celui de la méditation philosophique, poétique, sur l’approche d’une fin des choses qui questionne l’être humain dans ses choix de vie… et de mort. Par-delà les diktats du cinéma d’action et celui d’un manichéisme forçant les protagonistes à désigner une menace extérieure (la maladie, la guerre, les éléments, des extraterrestres, voire Dieu). Une planète à la trajectoire heurtant celle de la Terre est bien la source du bouleversant suspense de Melancholia. Mais von Trier nous invite rapidement à chercher toute réponse en nous-mêmes, pas dans le ciel…
Beaucoup de cinéphiles tiennent le formidable 12 Monkeys de Terry Gilliam pour le meilleur film de fin du monde jamais réalisé. Bruce Willis y revient du futur pour tenter d’éviter la destruction de l’humanité par un bio-terroriste prêt à répandre un virus fatal. Le film date de 1991, la catastrophe est fixée à… 1996! L’idée des voyages temporels potentiellement salvateurs permettant de crier alerte au présent ou presque, comme dans la série des Terminator déclenchée par James Cameron en 1984.
Compte à rebours
Le paysage du film post-apocalyptique balaie par ailleurs assez large entre Mad Max et The Road, Planet Of The Apes et Wall-E. Les zombies et autres morts-vivants y pullulent comme dans The Omega Man et les films de George Romero, l’imputrescible Dawn of the Dead en tête. Mais certains films mémorables se sont consacrés directement au compte à rebours angoissant d’une fin du monde programmée. Ainsi les assez puérils quoique par endroits spectaculaires Armageddon et 2012, où un corps céleste et le réchauffement climatique font figure d’armes de destruction massive. Ou le plus subtil Sunshine de Danny Boyle, où le soleil menace de s’éteindre, sans oublier le curieux Last Night de Don McKellar où la cause de la fin du monde reste… indéterminée. Et si nous survivons au 21 décembre désormais tout proche, le cinéma n’abandonnera pas une veine aussi juteuse, comme le prouvera d’ici quelques mois End of the World, écrit, joué et coréalisé par l’hilarant Seth Rogen. L’Apocalypse y frappe en pleine party chez James Franco!
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