Critique | Séries

Primal, la série violente et puissante qui plonge dans une préhistoire anachronique

4,5 / 5
© warner
4,5 / 5

Titre - Primal

Genre - Animation

Réalisateur-trice - Une série Adult Swim créée par Genndy Tartakovsky

Quand et où - 16/05/2023, Blu-Ray

Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

D’une violence et d’une ambition rares, la deuxième saison de la série d’animation adulte Primal atteint de nouveaux sommets insensés.

Scénariste, producteur, animateur et réalisateur russo-américain surdoué élevé aux comic books, Genndy Tartakovsky se signale dès la fin des années 90 avec Dexter’s Laboratory sur Cartoon Network, série d’animation qui lui vaut d’emblée de se poser en chouchou de la critique et des cérémonies de récompenses. Il bosse dans la foulée sur les Powerpuff Girls avec l’excellent Craig McCracken puis crée les incontournables Samurai Jack et Star Wars: Clone Wars avant de s’offrir un détour plus conventionnel par la case cinéma avec les trois premiers longs métrages de la franchise Hotel Transylvania. En 2019, il revient au format court et nerveux de la série animée avec la première saison d’un ovni d’une radicalité peu commune: Primal.

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Tartakovsky dit s’être beaucoup inspiré du film Conan le barbare et de vieux romans pulp pour ce projet. Souvent très cruelle et émaillée d’éléments fantastiques, son exploration absolument paroxystique des pulsions primitives rappelle également souvent la folie dégénérée d’un Mad Max: Fury Road et la brutalité quasi métaphysique du Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn. Le principe de la série est le suivant: dans un univers préhistorique à l’anachronisme parfaitement assumé, un homme des cavernes au visage hyper expressif et logiquement dénué de parole se lie d’une amitié improbable avec un dinosaure dont l’espèce est sur le point de s’éteindre. Ensemble, ils se battent sans jamais aucun répit ou presque pour assurer leur survie face à des créatures impitoyables et diverses tribus d’hominidés…

La chair et le sang

Massivement primée (cinq Emmy Awards en deux ans), Primal, expérience sensorielle d’une hallucinante puissance dramaturgique, charrie avec énormément de liberté et d’inventivité des émotions exacerbées, auxquelles n’est pas non plus étrangère une bande-son capable de se faire hyper anxiogène. S’ouvrant sur un sublime épisode aquatique, la deuxième saison de la série, restée inédite sur plateforme chez nous mais désormais disponible en Blu-ray, démarre exactement là où la précédente s’était arrêtée (sur le premier mot prononcé par son héros humain, donc) avant d’étoffer considérablement son univers de départ. Toujours aussi bluffante et immersive narrativement et graphiquement parlant, Primal s’apparente le plus souvent à une boucherie d’une sauvagerie pure, ses personnages hurlant et rugissant dans une débauche maximaliste de violence et de sang, quand elle ne s’autorise pas une étonnante parenthèse en plein XIXe siècle ou une ellipse folle en guise de grand final. Ne manquez pas le making of en supplément de cet incroyable tour de force horrifique et rageur!

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