Plastic Bertrand, une vie d’extraterrestre
« On me prend toujours pour un mec bizarre! »: Plastic Bertrand revient à 66 ans avec un dixième album, nouveau chapitre d’une carrière folle, jouant sur l’image d’ovni qui lui colle à la peau.
Son avatar rétro-futuriste sur la pochette dessinée par son fils – « il a 40 ans, hein, il est web-designer, ce n’est pas un gamin qui a pris ses crayons de couleurs (rires) », s’amuse-t-il auprès de l’AFP – explore cette idée d’un personnage descendu de sa soucoupe.
Il y a un parfum d’album-concept, à l’instar de « L’expérience humaine », – morceau-titre où il se place dans la peau d’un être venu d’ailleurs qui apprécie son passage sur la planète Terre – et « 51 », référence à la Zone 51, fameuse base secrète dans le Nevada, niche à fantasmes exploités dans la série « X-Files ».
« Ce n’est pas un album extraterrestre (rires), se défend l’artiste. L’expérience humaine est le titre qui a donné envie d’un album-concept, mais on ne voulait pas s’enfermer dans le truc, c’est sans doute mon album le plus authentique, personnel, celui, où arrivé à mon grand âge, je commence à dessiner ma vie ».
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Fan de Keith Moon
Le disque brasse électro, funk, disco (voire pop avec le réussi « Voyageur ») citant clairement les références du chanteur, « de Kraftwerk à des choeurs à la Bee Gees ». Leee John, du groupe Imagination – « un ami, un frère » – chante également en duo avec lui sur « Don’t stop ».
Le sexagénaire bruxellois, qui paraît dix ans de moins, défend son opus (sorti récemment chez Pias) avec enthousiasme, parlant en interview avec un débit de mitraillette hérité de ses débuts comme batteur dans un groupe punk, lui le grand fan de Keith Moon (maître de la rythmique des Who).
C’est un survivant du showbiz, ses excès, son envers du décor. Le tube de 1977 « Ca plane pour moi », vendu à plus de 8 millions d’exemplaires, a tourné à la mauvaise blague belge. Son ancien producteur (et compositeur de la chanson) Lou Deprijk assure chanter sur ce hit, s’appuyant sur une expertise attribuant « la voix (à) un ch’ti ou un picard », selon ses propres déclarations en 2010.
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Plastic Bertrand brandit lui une décision de justice qui le certifie artiste-interprète, ce que lui reconnaît toujours la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) dans son répertoire des oeuvres.
« Parti dans tous les sens »
Il ne veut plus en parler. De toute façon, il n’y a que lui aux yeux du grand public, comme l’a prouvé la tournée à succès Stars 80. Un engouement plus facile à gérer aujourd’hui qu’à 20 ans, quand on voit son nom écrit en grand sur Times Square à New-York ou quand on devient du jour au lendemain star d’un show télé en Italie, pays où il fut aussi la vedette d’un roman-photo.
« En Italie, à Milan, j’avais six assistants, c’était fou. Et quand tu vois ton nom sur Times Square, tu ne parles plus à personne! ».
« Il y avait tellement de fric à l’époque, je suis parti dans tous les sens ». Comment est-il redescendu? « J’ai eu deux enfants. Un jour je suis rentré chez moi de tournée, épuisé, mes enfants me regardaient sur une cassette VHS, ils n’ont même pas bougé, préférant me regarder à la télé, ça m’a fait prendre conscience que je passais à côté de quelque chose d’énorme. J’étais à deux doigts d’un truc dramatique, à l’époque j’étais high (« défoncé », ndlr), ils m’ont sauvé la vie, s’il n’y avait pas eu cette scène, je ne serais peut-être pas là pour t’en parler ».
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