Serge Coosemans

Plaisir d’offrir, joie de recevoir: Sortie de Route nous présente son Best of 2014

Serge Coosemans Chroniqueur

Bons plans, grosses descentes, quelques beaux cadeaux, quelques pernicieuses horreurs et autres vicieuses vacheries en guise de boules de Noël, Serge Coosemans nous présente ses gros ups et downs de 2014.

Des têtes, des piques

La fête impromptue, cette nuisance. La tranquillité du riverain, la salubrité publique, le sécuritaire, le fantasme plus ou moins assumé de la Ville-Dortoir. 2014 marque assurément la résurgence d’une maladie typiquement bruxelloise, la « Dedonnéïte-d’Ardoye » aiguë, que l’on pensait pourtant éradiquée. Le virus a muté et ne touche plus que la vieille droite amidonnée. La gauche aussi y succombe. Dans la Capitale de l’Europe, au XXIème siècle, un bon citoyen du samedi soir est un citoyen en pantoufles devant les facéties de Laurent Ruquier. On le laisse bien sortir à Plaisirs d’hiver et à Bruxelles-les-Bains, on lui laisse même le temps de s’avaler fissa une croquette aux crevettes suivie d’un stoemp-saucisses dans un établissement pieusement recommandé par les guides Atrium mais que ce sissoyen ne se pique surtout pas de se montrer vivant après 22 heures pétantes. Verboten ou presque! D’où toujours cette idée de Bourgmestre de Nuit qui s’impose, boulot qui ne serait certes pas de tout repos en ces temps de manigances politiciennes (un petit parking, quelqu’un?) mais fonction qui s’avère pourtant de plus en plus nécessaire. Il faut un tampon, une sagesse aussi, entre cette vision draconienne d’un vivre-ensemble patachon des uns et la nuit vue comme le vivier de toutes les cultures et des idées neuves à venir des autres. La concertation plutôt que la révolution, même si la seconde option, très tendance, n’est plus à exclure, au fond.

Noël sans Bing Crosby

http://reverberationradio.com/

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Mon idée du plaisir

Pour de bon, je suis retombé dans le rock et l’électro méchante. La faute à trop de deep-house, haha. Au moment de me sustenter, je fais donc confiance au Chaff, au Bozar, au Café Central, au Dillens Bar, à la Leftorium, aux Ateliers Claus quand leur habituel public de nains de jardins s’ouvre aussi aux véritables humains, ainsi qu’au Beursschouwburg, dont la programmation musicale est redevenue assez exemplaire, depuis quelques mois. On ne va pas commencer à citer et à remercier tous les responsables de ces belles nuits, cela ressemblerait trop à un gang-bang de potes dans un buisson du Parc Duden où des quadragénaires se fouetteraient suavement avec des branches. Ils se reconnaîtront et sans eux, sans leur folie et leurs cojones, je crois bien que cela ferait longtemps que j’écrirais comme tout le monde sur la bouffe et la télé-réalité plutôt que d’encore livrer à mon âge avancé des chroniques sur la nuit, y compris les jours de grève.

Mourir

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Recyclart, morne plaine

Comme un accordéon manouche qui résonne dans une gare presque vide,
Dans ce cirque de briques, ce bar où j’ai tant sué, devant cette porte métallique,
Le pâle ennui considérablement me ramollit la trique.
D’un côté c’est barbant, de l’autre rarement, comme jadis, humide.
Choc multiculturel! Les dreadlocks du DJ trompent mon espérance.

Nos amies les bêtes

  • « Oui, c’est vrai, Monsieur l’Agent, nous avons fait assez bien de bruit mais nous fêtions nos trois ans d’ouverture et maintenant, c’est fini. »
  • « Okay, mais faites quand même attention pour vos quatre ans, alors… »

Moments in Love

Ces deux morceaux où, à Recyclart cet été, Spookhuisje sonna comme sonnaient The Rapture à leurs tous débuts: du post-punk incandescent, derviche, cru, sec, hyper-dansant. Dans mon carnet de notes, cette vilaine idée de vieux singe, très contre-nature: « les faire signer et remixer sur DFA Records ».

Acid Arab à la Leftorium: il y aura plus de monde à mon mariage mais la musique sera moins bonne (sauf si on fait venir Omar Souleyman)

Joies de la myopie: et donc, cette « grande babelutte » qui m’a bouché la vue durant une bonne partie du concert de Psychic TV au Beursschouwburg, c’était Thurston Moore?!!!???!!!

Est-ce que Mondkopf au Bozar, c’était effrayant, masturbatoire, fascinant, extrême, un peu simplet, monstrueux ou un peu de tout ça à la fois? Marquant, en tous cas.

Girls in Athus versus Ghinzus

« En Belgique, les nouveaux groupes, ça sonne tout de même toujours un peu entre dEUS et Magnus. » (Bruce Printscreen)

Grand Monsieur

http://www.lemouv.fr/tag-guido-minisky

Paroles, paroles

« Téléphone portable, sirop de glucose. Stress, cigarettes, alcool, pollution. Je l’ai dans le sang, je l’ai dans les os. Je l’ai dans les seins, je l’ai dans la peau. Mon cancer, c’est ma vie. Je l’ai longtemps cherché. On s’est croisé, on s’est compris. »

« Stérile, solitaire, je suis abandonné sur la terre. Spermatozoïdes en sous-nombre, je traverse la vie comme une ombre. Quand je marche dans la rue, je pense à mon bonheur perdu. J’ai laissé tes ovules indifférents. Tu m’as quitté pour devenir maman. »

Pierre & Bastien, trio punk parisien, au Chaff, en mai. Le gros LOL de l’année, comme devant un long sketch des Inconnus. Ce qui est certain: ces types écrivent leurs textes devant des retransmissions d’émissions de Jean-Luc Delarue.

Le doigt, l’imbécile, la Lune

Un moment, naïf, j’ai pensé qu’avec Internet, les fans de musique allaient se libérer de toutes les encules promotionnelles. Les hypes, les buzz, toutes ces conneries. Qu’on allait tous se mettre à passer du temps à chercher et à vanter des trucs incroyables, à s’échanger des plans inouïs, à ressortir des vieilleries folles. C’était sans compter qu’avec un oeil bien calé sur leur Klout, la plupart des gens qui passent du temps à chercher de la musique sont incapables d’avoir un point de vue qui ne louche pas. Il ne s’agit pas de partager, il s’agit de « faire partie de ». D’où, dans les clans concernés, cet unanimisme vomitif et aveuglé autour de Lana Del Rey et Woodkid l’an dernier, de Christine & The Queens, Cheveu, Jessica 93 et Aphex Twin en 2014. Je ne vous dis pas merci pour ces moments.

Livre d’Or

Fait d’arme: au Bozar, dans le livre d’or de l’expo consacrée à Borremans, écrire « Mais quel bon gros truc de flamoutches! » et signer « O. Maingain ».

Mourir (2)

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