Quand le jeu vidéo éveille les consciences
Le jeu vidéo a commenté l’actualité et donné son opinion en 2017. Des réfugiés syriens aux journalistes de Mediapart, cette lame de fond touche même la Belgique.
Le parcours d’Abdullah Karam résume toute l’absurdité de la guerre. Fan de jeu vidéo, ce jeune créateur syrien n’aurait jamais pu devenir développeur s’il n’avait pas été forcé de quitter son pays en 2014. Fuyant une armée nationale qui l’obligerait à tirer sur des connaissances, le créateur sortait le mois dernier Path Out, jeu vidéo indé racontant son exil de Syrie. L’aventure inspirée des jeux de rôle japonais old school des années 1980 et 1990 s’empare de leurs codes pour dénoncer, à sa manière, le régime de Bachar al-Assad. Via des vidéos face caméra en pop-up, le programmeur y explique aussi les tromperies des passeurs près de la frontière turque. Mais il n’est pas le seul à s’emparer du joystick pour lâcher une opinion politique et commenter notre funeste actualité.
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Soutenu par Arte et le Centre National du Cinéma (CNC) en France, Enterre-moi mon amour pixelisait ainsi une histoire vraie également liée à la Syrie. Ce titre déroule, sur une fausse messagerie de smartphone, les doutes et les affres d’un couple séparé par l’exil.Optant pour une aventure de survie en noir et blanc, The Man That Came Around des Belges de Pipette réussissait de son côté un Kickstarter il y a peu pour, lui aussi, plonger dans une histoire d’exode. Qu’on se le dise, ces trois titres confirment que, ces dernières années, le gaming devient engagé, polémique et social.
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Aider des enfants en détresse ou se soigner d’une blessure grave? This War of Mine démontrait, en 2015, que la violence en temps de guerre ne baigne pas forcément dans le sang et les balles. Contrepoids salutaire aux discours propagandistes de Call of Duty (pro US) ou plus récemment de Soldier of the Universe (pro Erdogan), le jeu se dresse comme un des rares succès commerciaux engagés aux côtés de Paper Please, simulation de douanier affamé sous l’ère communiste. Des journalistes de la rédaction de Mediapart initiaient ainsi en 2016 la création de jeux sur l’élection présidentielle française avec huit équipes de développement. En janvier, le projet collectif Rives d’Europe présentait enfin à la presse belge sept prototypes de petits jeux engagés réalisés à Bruxelles, en quelques mois, principalement par des béotiens. Une phase de maturité sans précédent pour la planète gaming.
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