Un historien de l’art a retracé à travers une animation de 5 minutes l’évolution de la culture humaine en cartographiant les naissances et décès de quelque 150.000 personnalités influentes depuis 600 av. J.-C. à nos jours.
Oh la belle bleue! Oh la belle rouge! On ne parle pourtant pas de feux d’artifice, mais bien de l’animation mise au point par un historien de l’art qui a le sens du graphisme. À partir de données récoltées sur le site Freebase, Maximilian Schich, docteur à l’Université du Texas, entouré d’une équipe scientifique, a publié via le journal scientifique Nature une vidéo retraçant l’expansion de la culture humaine. Comment? En cartographiant les naissances (en bleu) et les décès (en rouge) d’environ 150.000 personnalités influentes de ce monde, depuis 600 av. J.-C. jusqu’en 2012, rendant compte par-là de l’importance des migrations dans l’émergence et la diffusion de la culture.
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« Tous les chemins mènent à Rome »… Vraiment?
Le résultat est… coloré, et montre les nombreux foyers culturels qui se sont succédé au cours de l’histoire, depuis leur apogée jusqu’à leur déclin. Si le vieil adage dit que « tous les chemins mènent à Rome », l’animation de Maximilian Schich démontre que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Avec un centre névralgique partant de la capitale italienne, la vidéo montre ensuite que Paris s’est érigée comme principal foyer culturel (précisément en 1789, selon l’historien de l’art), rattrapé enfin par Los Angeles et New York.
Les personnalités recensées dans l’animation brassent tous les domaines, allant de Solon, législateur et poète grec, né en 637 Av. J.-C. à Athènes et mort en 557 Av. J.-C. à Chypres, à Jett Travolta, fils de l’acteur John Travolta, né en 1992 à Los Angeles, et mort prématurément en 2009 dans les Bahamas.
Maximilian Schich et son équipe se sont également penchés sur l’évolution linguistique à partir de l’application proposée par Google, Ngram Viewer, montrant combien de fois des phrases ou des mots étaient utilisés dans la littérature générale à un moment défini, ce qui peut alors donner une idée des sujets de conversation que les gens entretenaient. En outre, ils ont fait une expérience similaire en utilisant des données provenant de différentes sources recensant les naissances et décès de 150.000 artistes. L’étude a révélé, par exemple, que plus d’architectes que d’artistes sont morts durant la Révolution française. Ainsi, il se peut que les recherches menées par Maximilian Schich apportent un nouvel éclairage sur l’histoire et son interprétation: « Nos données leur permettent [aux historiens] de découvrir des corrélations inattendues entre d’obscurs événements qui n’ont jamais été considérés comme importants historiquement et des mouvements migratoires », explique-t-il.
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