Titre - Kirby et le Monde oublié
Genre - Platformer
Réalisateur-trice - édité par Nintendo et développé par HAL Laboratory, âge 7+
Quand et où - disponible sur Nintendo Switch
Rempli de bonne humeur et accessible, Kirby et le Monde oublié aligne une avalanche d’idées ludiques rafraîchissantes. Gare au transformisme…
À la fin de années 80, la joyeuse entrée de Nintendo dans les foyers occidentaux fut marquée par des jeux à la difficulté vacharde . Loin du sadisme de Ghosts’n Goblins et Mega Man, Kirby’s Dream Land sur NES et Game Boy se dotait d’une accessibilité inédite en 1992. Loin d’être bête, cette facilité entendait élargir le public de Big N. Portée par feu Satoru Iwata (l’architecte de la Wii), cette vision perdure 30 ans plus tard sur Kirby et le Monde oublié.
Ouvrant grand la bouche pour aspirer et recracher ses adversaires, Kirby s’est souvent réinventé au fil des nouveautés hardware de Nintendo. L’adorable boule rose utilisait ainsi le stylet de la DS pour franchir des ravins sur Canvas Curse, tandis que Au fil de l’aventure adoptait un parti pris visuel épatant sur Wii. Avec Kirby et le Monde oublié, le jeu de plateforme passe à la 3D pour traverser des niveaux linéaires, ultra colorés et bizarrement postapocalyptiques.
Centre commercial abandonné, parc d’attractions décrépit, ville envahie de végétation… Les différents chapitres de ce platformer ne sont certes pas glauques mais interpellent dans un pitch demandant de libérer des créatures kawaii kidnappées (les Waddle Dees). On les croise dans les vestiges de Luxos SA, une mystérieuse entreprise de recherche et développement en électronique, biologie et aéronautique spatiale.
Ceci n’est pas Elden Ring
Kirby et le Monde oublié n’offre donc pas de résistance, même dans son mode “difficile”. Le jeu n’en aligne pas moins dix nouvelles idées de gameplay à la minute, grâce à un transformisme épatant. D’une voiture à un distributeur de boissons, Kirby enveloppe une foule d’objets dont il prend le contrôle. Le développeur HAL Laboratory travaille à fond cette idée à des fins exploratoires. Enrober la lettre géante d’un panneau publicitaire transforme ainsi Kirby en soufflerie propulsant, au besoin, un petit hors-bord. Avaler un cône de circulation permet de piquer de la tête pour ouvrir des crevasses ou percer des tuyaux.
Ces mutations héritées de Super Mario Odyssey se doublent de douze pouvoirs à dérober sur autant d’adversaires. À côté d’une épée ou d’un jet de flammes, un souffle glacé gèle des monstres et permet des déplacements en patinant. Ces compétences évolutives s’entourent, en outre, de subtilités remarquables. Le pouvoir de la taupe permet ainsi de jaillir du sol pour éliminer des bad guys tout en offrant un coup spécial, via un cercle à tracer autour de ces derniers.
Doté d’un remarquable sens de la mise en scène, ce Kirby nouveau aligne également des boss hauts en couleur dont il faut bien observer le comportement. D’un village de Waddle Dees à explorer à des petits niveaux chronométrés un peu plus corsés, l’ennui ne guette jamais tant les activités annexes pullulent. Nintendo familiarise finalement ici une nouvelle génération de kids aux jeux de plateforme en 3D. Un bel exploit, tant ces derniers sont en voie d’extinction.
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