BD BD Le dessinateur Martin Panchaud: “La BD a surtout besoin de bons narrateurs” L’infographie, et derrière elle, les intelligences artificielles sonneront-elles le glas de la bande dessinée? Pour beaucoup d’amateurs de “beaux dessins” courroucés, le ver est déjà dans le fruit: les (bonnes) sorties indés tenant plus de la souris que du crayon se multiplient. Par exemple, Dum Dum du Polonais Lukasz Wojciechowski (éditions Çà et là), qui ne travaille que sous autoCAD, ou Grandes kitty z97 d’EMG (Tanibis), tout en cubes numériques. Et on ne parle même pas de tout ceux qui s’expriment sur la Toile, tout en n’y connaissant que pouic en dessin... Le comble: le Festival d’Angoulême a remis cette année son prix le plus prestigieux à La Couleur des Choses, du Suisse Martin Panchaud (aussi chez Çà et là), un album entièrement composé de ronds, de traits et de pictogrammes et réalisé en DAO (dessin assisté par ordinateur). Mais si l’auteur helvète mène la souris mieux que le crayon, il manie aussi la bande dessinée mieux que personne. La BD serait-elle à ce point mourante? À en discuter avec Panchaud, on en vient à penser l’exact contraire: le 9e art se réinvente dans la data.