Naphtaline

À Buenos Aires au début des années 2000, durant une période trouble tant du point de vue politique qu’économique, Rocio, 19 ans, emménage dans la maison de sa grand-mère Vilma qui vient de décéder. La jeune fille a peu de souvenirs avec cette femme pas très sympathique, toujours sur son dos à lui faire des remarques désobligeantes. La bande dessinée décrit la vie d’étudiante de Rocio et de ses copines, entrecoupée par le récit de son aïeule partie au début du XXe siècle d’Italie avec parents et grands-parents. Sole Otero illustre la transmission des casseroles familiales de génération en génération et démontre aussi que le poids de la religion et la peur du qu’en-dira-t-on peuvent vous bousiller une vie. Au-delà de la radiographie fort intéressante d’une période de l’Histoire dans un milieu socio-économique donné, l’autrice argentine n’arrive pas à véritablement faire entrer le lecteur en empathie avec ses personnages. On est toutefois atterré par les sacrifices imposés à Vilma par ses parents au profit de son frère, mais cela ne suffira pas à nous la rendre sympathique. Le dessin tout en rondeur atténue pourtant la rudesse des sentiments qu’éprouve chaque membre de la famille vis-à-vis des autres. Le fantôme de Vilma que croit voir Rocio lui permettra-t-elle d’enfin alléger le poids du passé?

Naphtaline

De Sole Otero, éditions Çà et Là, 336 pages.

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