Zonmai, nouvel espoir de la scène rap indé bruxelloise
Débarquée de France à Bruxelles, Zonmai dévergonde la scène rap locale avec son mélange de rap autotuné, d’électro et d’hyperpop. Présentation
Ne pas sous-estimer le pouvoir de l’ennui. C’est parce qu’elle se morfondait comme un rat mort dans son Pays basque natal, que Zonmai a fini par prendre la tangente et atterrir à Bruxelles. C’est là qu’elle a commencé à vraiment se plonger dans la musique. Et à enchaîner rapidement les scènes et les EP. Le quatrième, Birthday Saison, vient de sortir. Raccord avec sa génération, elle y mélange rap autotuné, grésillements cyberpunk, reggaeton déviant et élans (hyper)pop exacerbés.
Née en 2001, Zonmai grandit à Bayonne. « Une ville super l’été. Mais le restant de l’année, c’est mort. Depuis le lycée, je savais que je ne resterais pas… » L’ado a des envies d’ailleurs. Et des projets artistiques à faire mûrir. Il y a d’abord la peinture. « J’ai fait un an aux Beaux-Arts, à Biarritz. Je jubilais à l’idée de me retrouver entourée d’artistes. J’ai vite déchanté. » Pour couronner le tout, le Covid débarque. Il est temps de filer. Zonmai postule à l’ERG (école de recherche graphique), à Bruxelles. « Je ne connaissais rien, ni personne. Je ne savais même pas trop à quoi ressemblait la ville. » A fortiori confinée…
Rappeuse 2.0
Dans ses bagages, elle a emporté son projet de podcast. « J’enregistrais des bouts de discussions, des sons dans la rue, etc. Et j’en faisais une sorte de mix sonore, que je postais chaque semaine sur SoundCloud. » Dans la foulée, elle commence à composer des transitions musicales. Elles deviendront bientôt les ébauches de ses premiers morceaux. « Je les ai directement postés sur le Net. Quand j’y pense, c’est presque suicidaire (rires). Aujourd’hui, même la vidéo TikTok la plus banale est un peu chiadée. » Les titres ne tournent pas forcément beaucoup, mais dès qu’elle peut, Zonmai les joue sur scène –« parfois un simple squat, devant quatre personnes ».
Via un morceau en commun avec Kyobee, elle rencontre Jonathan Scorier, signe sur Bleu Music, accumule les concerts. Dernièrement, elle était même invitée au Printemps de Bourges, programmée pour représenter la… Belgique aux iNOUïS, scène consacrée aux artistes émergents. Un peu moins de deux ans avant, on la croisait rappeuse 2.0 encore hésitante, mais déjà pleine d’idées. À l’image de ces quatre EP, qui partent joyeusement dans tous les sens. « Parce que je cherche encore un peu mon son, c’est normal. Mais aussi parce que j’aime ça. Je veux continuer à pouvoir tester des choses. » ●
Un nouvel EP, Birthday Saison, et des concerts à la Fête de la musique, à Dour, etc.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici