Woodstock renaîtrait de ses cendres en 2019 pour son 50e anniversaire
Michael Lang, un des fondateurs de Woodstock 69, a confié vouloir recréer le légendaire festival à l’occasion de son 50e anniversaire en 2019. Acte réfléchi ou folie des grandeurs?
2014 marque les 45 ans de Woodstock mais aucune commémoration n’est prévue pour cette année. En revanche, en 2019, l’emblématique festival soufflera ses 50 bougies. L’occasion pour Michael Lang, son co-fondateur, de réfléchir à une façon de célébrer l’heureux événement. « We’re starting to think about it now », a-t-il confié au magazine Rolling Stone. Une déclaration qui laisse sous-entendre qu’un Woodstock revival se prépare pour 2019…
Un air de déjà vu
L’idée est belle, mais pas nouvelle. On a tendance à oublier que Woodstock a déjà fait l’objet de deux festivals homonymes à l’occasion de ses 25 et 30 ans. L’affiche de l’édition 94 et son slogan, « 2 More Days of Peace & Music », sont un véritable clin d’oeil à Woodstock 69 (« 3 Days of Peace & Music »). Le festival, qui a finalement duré trois jours, est marqué par des conditions météorologiques épouvantables, au point que Woodstock 94 est surnommé « Mudstock » (« mud » signifiant boue). Mais le mauvais temps ne parvient pas à saper la bonne humeur du festival qui conserve tout de son esprit d’origine, dont une line-up composée d’anciens comme Santana, Crosby, Stills and Nash, The Band, Joe Cocker,… mais aussi de grands noms comme Aerosmith, Cypress Hill, Metallica, Green Day etc.
Cinq ans plus tard, rien ne va plus. Woodstock 99, célébrant les 30 ans du festival, est rythmé par un vaste bordel de trois jours au cours duquel se succèdent émeutes et problèmes de violence. Des conditions initiales peu favorables en sont certainement à l’origine. D’abord, les festivaliers ne sont pas autorisés à entrer dans l’enceinte du festival avec leur propre nourriture et boissons, tout doit être acheté sur place. Très vite, l’eau potable vient à manquer en raison de la chaleur suffocante de cette année-là (près de 38°C). Les malaises et crises de déshydratation se multiplient. Les secouristes, en sous-effectif, sont dépassés. Le public de Woodstock 99, fatigué, agité, à bout de nerfs, ne tarde pas à manifester son mécontentement. Les groupes en présence au festival n’arrangent rien au chaos ambiant, semant à leur tour le désordre sur scène. On se souviendra notamment du drapeau américain brûlé par le bassiste de RATM. Les concerts des Red Hot Chilli Peppers et de Limp Bizkit se transforment en des émeutes incontrôlables. Une douzaine de remorques, un bus et des toilettes sont brûlés au cours du festival. La police aurait enregistré 4 viols et plusieurs blessés graves. Woodstock 99 s’éloigne bien des idéaux d’amour et de paix véhiculés en 69…
Dès lors, que peut-on espérer d’un Woodstock 2019? Une réconciliation possible avec l’idéologie originale, pourtant déjà bien enterrée depuis 1999? Le 50e anniversaire du festival s’annonce bien controversé. Si son organisation ne peut que s’améliorer par rapport au passé -les infrastructures étant de mieux en mieux gérées-, on reste quand même en droit de se demander ce qu’un événement d’une portée aussi symbolique recèle comme dessein. Et si c’est l’esprit des sixties et la culture hippie dont Michael Lang se souvient avec une douce nostalgie, l’épisode de Woodstock 99 aura tantôt fait de le freiner dans son élan.
Pour beaucoup d’entre nous, Woodstock, ça restera la performance explosive des Who, l’incroyable solo de Jimi Hendrix… et l’hymne fraternel des Beatles,With A Little Help From My Friends, repris par Joe Cocker. Petite piqûre de rappel, pour le plaisir.
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