Stellar Swamp, Psych Fest à la bruxelloise
Les 20 et 21 février, les fumants rockeurs bruxellois de Moaning Cities organisent à l’Atelier 210 et au Magasin 4 la première édition du Stellar Swamp. Un festival psychédélique 100% européen.
Fermeture du Booze’n Blues oblige, c’est au Zebra, en face des Halles Saint-Géry, que nous attend Valérian Meunier. De retour de Suisse et d’une mini-tournée avec son groupe de rock psychédélique Moaning Cities, sorte de Black Angels bruxellois orientalisés, le jeune prof d’anglais à mi-temps organise avec ses complices, les 20 et 21 février prochains, le festival Stellar Swamp…
« Je n’ai jamais assisté aux Psych Fest d’Austin et de Liverpool. Mais c’est clairement notre source d’inspiration, reconnaît-il. Réunir dans une ville durant un week-end des artistes de la scène psychédélique, au sens large s’entend, mais aussi le public qu’ils intéressent. » Ces dernières années, beaucoup de festivals comparables ont germé à gauche à droite se réclamant ou pas de l’événement créé au Texas par les mecs de Black Angels. « On a forcément pensé, au début, s’appeler la Brussels Psych Fest mais on a préféré se construire un truc avec une identité plus locale. Stellar Swamp, c’est une référence au marécage bruxellois avec une idée d’élévation, de truc cosmique, de transe psychédélique. De pieds dans la boue et de tête dans les étoiles. »
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Les Gantois d’Alpha Whale, les Campinois de Double Veterans, les krautrockeurs allemands de Camera… Ou encore les Suisses de Forks, les Italiens de Go! Zilla, les Français de Mars Red Sky, High Wolf, Kaumwald… Pour leur première édition, les Moaning Cities ont tout misé sur des groupes belges et européens. « Rien n’est figé. Notre budget n’est juste pas énorme et de nombreux projets de qualité ont récemment germé chez nous comme dans les pays voisins. Des groupes plus ou moins psychés, il y en a toujours eu en Belgique mais beaucoup semblent aujourd’hui arriver à maturité. »
Plus qu’une vitrine des musiques qui flottent, délirent et divaguent, le Stellar Swamp se rêve lieu de rencontres. « J’aime plutôt bien l’idée de rassembler des francophones et des néerlandophones à Bruxelles autour d’un amour commun pour la musique. On veut créer une petite communauté. Conférer à l’événement une identité visuelle et une dimension genre hippie. On a d’ailleurs déjà mis en place un système de couchsurfing et on compte développer le covoiturage. Il ne s’agit pas juste de consommer des concerts et des bières… »
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Les Moaning Cities ont pour ce faire décidé de prendre leurs quartiers à l’Atelier 210 et au Magasin 4. « L’histoire du groupe est intimement liée à celle du 210. On y a effectué une résidence de composition en avril 2013 et on y a donné deux concerts dont l’un s’est révélé particulièrement important dans notre développement. Denis, qui bosse dans les deux établissements, a proposé un décrochage au Magasin. J’aime l’idée de plonger dans des quartiers différents de la ville. Deux zones, uptown et downtown quelque part, qui ne sont pas vraiment reliées. »
New look
Le grand bain, bouillonnant, du psychédélisme, Valérian est tombé dedans quand il était petit grâce à tout le background sixties de son oncle. « Un grand collectionneur de vinyles. » Il a ensuite nagé dans la scène psyché des années 2000. Celle, vaporeuse, des Black Rebel Motorcycle Club, Warlocks et autres Black Angels… Avant de plonger dans le vieux kraut de Can et Neu!. Et, comme il dit, « son approche musicale du contre-pied ». « Aujourd’hui, je m’intéresse peut-être davantage au noise et à des choses plus expérimentales. L’oreille se fait à des choses de moins en moins digestes j’imagine. »
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Valérian ne le cache pas: le studio lui manque déjà. Les derniers mois ont été un peu mouvementés. Départs, arrivée… Moaning Cities a changé de visage. « Nous avons constaté que nous possédions des visions différentes de la manière d’exister en tant que groupe, de faire de la musique et de la vivre. Nous étions une bande de potes avec des goûts assez similaires. Nous avons avancé à cinq comme ça pendant deux ans. Ce fut une super aventure humaine et nous avons appris un tas de trucs ensemble. D’ailleurs, Bert et Greg, qui continuent de faire de la musique à deux, restent de très bons amis. Mais les compromis et le consensus, c’est parfois difficile. »
Moaning Cities préfère ne pas tirer de plan sur la comète et se garde d’avancer quand il enfantera le successeur de Pathways Through the Sail. Mais la formule à quatre avec l’arrivée d’une batteuse, « une pote de ma soeur Juliette » (la bassiste du groupe), laisse entrevoir de belles choses. « Nous ne voulons pas nous enfermer dans un créneau kraut psyché. L’idée est de rester assez varié. Nous aimons les musiques orientales. Elles feront toujours partie de notre son. Tim est d’ailleurs retourné en Inde jouer du sitar en octobre et novembre derniers. Mais la dynamique a changé. Nous avons plus d’air et d’espace pour écrire. Deux ou trois morceaux sont en route. Lors de notre dernière résidence, nous nous sommes surpris nous-mêmes de ce que nous jouions… Il y a un peu cette idée que la ville, de la cité financière aux Marolles, est un gros instrument. Et que notre musique se joue de ses tensions. » Le bruit des gémissements urbains…
STELLAR SWAMP AVEC MARS RED SKY, HIGH WOLF, FORKS, MOANING CITIES, DOUBLE VETERANS (LE 20 AU MAGASIN 4), CAMERA, KAUMWALD, GO! ZILLA, ALPHA WHALE ET YÔKAÏ (LE 21 À L’ATELIER 210). PRIX: 12 EUROS PAR JOUR (EN PRÉVENTE) ET 20 EUROS LE PASS WEEKEND. WWW.STELLARSWAMP.BE
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici