Critique | Musique

SCH sort Ad Finem et clôt sa trilogie dans le sang

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SCH aime le rouge couleur sang. © DR
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Album - JVLIVS III: Ad Finem

Artiste - SCH

Genre - Rap

Label - Maison Baron Rouge

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

En 2018, SCH sortait son troisième album, JVLIVS. Et le présentait d’emblée comme le premier volet d’une trilogie. 

JVLIVS était une sorte de polar à la marseillaise, aux accents cinéma prononcés, façon French connection 2.0. Six ans plus tard, Julien Schwarzer de son vrai nom clôture sa série. Quelques mois après le préquel Giulio, SCH sort Ad Finem, aux teintes plus crépusculaires que jamais. Puisque l’histoire finit forcément dans le sang -voir la pochette montrant un Giulio baignant dans une fontaine d’hémoglobine.

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Tout cela n’est évidemment que du cinéma. Même si SCH a souvent expliqué s’amuser à flouter les lignes entre fiction et réalité plus personnelle. C’est sans doute plus vrai que jamais sur Ad Finem. « C’est pas du rap, c’est un casse-bélier/C’est pas une signature, c’est une levée de fonds », glisse-t-il sur Dans la tête. Ou sur Stigmates: « Je pourrais écrire un livre sur ma vie, j’ai à peine 30 berges/Ma grand-mère a allumé tant de cierges/Si on les groupait en une seule flamme, elle ferait 30 mètres. » Des paroles qui résonnent forcément après les tentatives d’extorsion et d’assassinat qui ont visé le rappeur marseillais, et tué l’un de ses proches, à la sortie d’un club, en août dernier.

Sombre, Ad Finem l’est donc à plus d’un titre, s’écoutant d’une traite, les morceaux s’enchaînant les uns aux autres. Rongé par la parano, Giulio/SCH y est plus seul que jamais -prenant même en charge les interludes. Si SCH a pu également varier les couleurs sur les volets précédents, cet ultime épisode est plus monochrome. Même les rares morceaux qui font mine de s’éloigner de la trap mélancolique dominante -la variété italienne de Deux Mille, le beat dance de Quartiers nord-, n’arrivent pas à briser le fil. Même les deux seuls invités -le rappeur transalpin Sfera Ebbasta et Damso– ne parviennent pas à égayer cet ultime épisode de la saga. L’une des plus réussies de l’histoire du rap francophone.       

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