Qui est Doechii, la rappeuse qui a enflammé les Grammys?
Elle a remporté le Grammys du meilleur album rap de l’année et sa prestation lors de la cérémonie fait le tour du Net : qui est Doechii, nouvelle chouchou de la planète hip hop – et au-delà?
On avait déjà loué ses qualités lors de sa sortie, à l’automne dernier : dimanche, aux Grammys, Doechii a remporté le prix du meilleur album rap, pour sa mixtape Alligator Bites Never Heal. Doechii est ainsi devenue la 3e rappeuse seulement à obtenir le trophée, depuis sa création – après Cardi B et Lauryn Hill (avec les Fugees). Cerise sur le gâteau : lors de la cérémonie, la gagnante a sorti une prestation dont elle a le secret, époustouflant tous les Jay-Z et autres Billie Eilish de l’assemblée. Postée entre-temps sur les réseaux par l’Académie des Grammys, la vidéo est en train de faire le tour du Net…
Pas mal pour une rappeuse encore largement inconnue il y a quelques mois à peine. Qui est d’ailleurs Doechii? Sur son morceau Nissan Altima, elle se plie à l’exercice de l’ego-trip et annonce: « I’m the new hip hop Madonna/ I’m the trap Grace Jones ». L’opiniâtreté de l’une, la folie de l’autre. Le programme est ambitieux. Mais pas délirant pour autant.
Rappeuse hors-format
Avant d’être Doechii, Jaylah Ji’mya Hickmon s’est longtemps cherchée. Née en 1998, à Tampa, en Floride, elle a grandi entre une mère très croyante et un père rappeur. Ado, elle passe régulièrement pour une alien, refusant de trancher entre son goût pour le rap et son attirance pour l’indie rock emo à la Paramore. Plus tard, elle inventera précisément l’alter ego Doechii pour laisser libre cours à ses envies. Une réinvention qui va la pousser à se jeter à l’eau.
Elle a 17 ans quand elle poste par exemple un premier morceau sur SoundCloud (samplant notamment l’Anglais King Krule). Après le lycée, elle débarque à New York pour passer les auditions de l’émission The Voice, loupe le coche, mais décide quand même de rester et de s’accrocher. En 2019, elle sort enfin un premier EP remarqué. Mais ce n’est qu’avec son projet suivant qu’elle va réellement percer.
À la faveur du single Yucky Blucky Fruitcake, qui va trouver son chemin dans la jungle des algorithmes de TikTok. Dans la foulée, elle va partir en tournée avec Doja Cat et signer en major. Mais tout en prenant soin de ne pas se laisser coincer dans une seule case. Il y a deux ans, elle a composé par exemple le morceau Persuasive, inspiré par la culture queer du Ballroom (lui permettant par ailleurs d’évoquer une bisexualité qu’elle n’a jamais vraiment cherché à cacher).
Doechii superstar
Sur Alligator Bites Never Heal, Doechii tire un peu plus clairement sur la corde rap, quelque part entre Missy Elliott et Nicki Minaj. Comme sur le flow énervé de Denial Is a River, devenu entre-temps l’un de ses morceaux-fétiche. Pour autant, Doechii n’a toujours pas envie de s’enfermer dans une seule esthétique. Signée sur le label TDE (SZA, Schoolboy Q, etc), celle qui est encore d’apparue sur le dernier single de Katy Perry, insiste encore sur le morceau Boom Bap, prévenant son patron que cela ne sert à rien de la bloquer dans un coin. Bounce ou trap, house ou boom bap, peu importe, « I’m everything! »…
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici