Où sont passées les Vedettes?
Que sont devenues Les Vedettes, ces plus ou moins majorettes qui ont partagé plusieurs fois la scène avec Philippe Katerine? Ce dernier nous a posé la question. Réponse.
Leurs noms? Jill Wertz, Agathe Cornez, Nadia Schnok, Géraldine Miesse, Ingrid Heiderscheidt, Monia Douieb, Yannick Duret, Laure de Hesselle, Muriel Bersy, Muriel Clairembourg, Célia Torrens, Claire Bodson… À dire vrai, peu s’en souviennent individuellement mais Les Vedettes ont indubitablement imprimé l’imaginaire collectif et pas seulement à Bruxelles. Au départ de cette aventure, on trouve Jill Wertz et Agathe Cornez. Les deux jeunes femmes se rencontrent en 1997. Entre elles, le courant passe, il faut dire qu’elles débordent d’idées. Un an à peine après leur rencontre, elles multiplient les projets: elles commencent à se mettre en scène et participent en duo à différents projets artistiques. Elles travaillent pour le cinéma -notamment pour les réalisateurs Marc Laguna, Fabrice Du Welz et Martine Doyen- mais s’improvisent également choristes pour le groupe Emma Peal et accompagnent même sur les planches les Vendéens de The Little Rabbits lors de leur venue en Belgique en 2002 -groupe qui, pour rappel, se fera rebaptiser La Secte Machine (ou La Secte Humaine, c’est selon) pour officier en 2005-2006 comme backing band lors de la tournée Robots Après Tout de Katerine. Mais n’allons pas trop vite. Laissons la parole aux concernées. Côté Agathe Cornez, il n’a pas fallu noircir de nombreuses pages pour enregistrer son témoignage. Contactée sur Messenger, la comédienne coupe court: « Je pourrais vous parler des Vedettes mais ce ne serait pas vraiment tendre, j’ai quitté le groupe il y a 10 ans en mauvais termes. Cela dit, après mon départ, il ne s’est pas passé grand-chose. Si vous voulez plus de renseignements, vous pouvez prendre contact avec Jill Wertz qui était l’autre cofondatrice« . Quand on lui demande le numéro de téléphone de cette dernière, la sentence tombe comme un couperet: « Ah ben non… la rupture a été très violente« , écrit-elle.
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Peur à Philippe?
On tente de joindre alors l’ancienne complice qui travaille comme artiste-maquilleuse pour le cinéma. Bloquée sur un tournage, c’est via WhatsApp qu’elle revient sur le groupe fondé en 2005. Elle raconte: « Les Vedettes à l’époque c’était une bande de filles. Des femmes artistes (comédiennes, plasticiennes, styliste, danseuses, maquilleuse…) rassemblées en rue dans une performance « plus-ou-moins-majorettes », un show burlesque mélangeant vraies chorégraphies de majorettes, mouvements parfaitement ridicules et gestes parfaitement étudiés. Le tout conduit par un coach maltraité et des bodyguards qui ne gardaient pas grand-chose. » La formation puise allégrement dans le répertoire populaire bien connu: bâton, bottes blanches à lacets, musique de fanfare… Tout y est. Même la caution artistique puisqu’une vraie troupe de majorettes des Marolles, les Mignonettes, leur inculquent les préceptes de la parade et du défilé. Ce projet qui arrive au bon moment se transforme alors en un spectacle théâtralisé de 40 minutes qui tourne en Belgique (Recyclart, Nuit Blanche, Théâtre National, Namur en mai…) et en France (Palais de Tokyo, Festival des Vieilles Charrues, Festival Cinessone…).
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Et Philippe Katerine dans l’affaire? Jill Wertz y vient. « On a rencontré Monsieur Katerine un soir aux Francofolies de Spa. Nous étions invitées par ses musiciens que nous connaissions Agathe et moi (cf. supra, NDLR) depuis quelques années. Après son concert, on a passé un petit moment dans les backstages. Le temps de rire (trop fort), de parler beaucoup et toutes en même temps (trop fort) et de faire la majorette avec un pied de parasol (bravo à Ingrid). Je pense en fait qu’on a dû faire un peu peur à Philippe…« , s’amuse-t-elle par écrit. La scène se déroule en août. Deux mois plus tard, Philippe Katerine et La Secte Humaine débarquent au Cirque Royal. « J’ai demandé des place aux copains de La Secte Humaine« , poursuit Jill. Réponse des intéressés: « On peut vous avoir des places mais venez plutôt faire un petit truc en majorettes sur Louxor j’adore. » « On l’a fait en craignant que Philippe soit déçu… mais en réalité, je crois qu’il s’est produit une sorte de petit coup de foudre entre nous toutes et tous. » La suite? Le charme opère. « Ça a duré quelques années. On a fait sa première partie à l’Olympia avec un condensé de notre spectacle et une re-prestation sur Louxor j’adore. Puis, il nous a écrit une chanson Papa est mort pour les présélections de l’Eurovision sur France 3. Puis, on a fait le Zénith. Puis, il nous a écrit d’autres chansons. Puis, il nous a emmenées en tournée où on faisait choristes et chorégraphies sur quelques-uns de ses morceaux et… il quittait la scène une dizaine de minutes pour nous laisser chanter les morceaux qu’il avait créés pour nous. Puis, on a enregistré un album qui est sorti en octobre 2008. Tout était magique. Cette sensation d’avoir tous les jours gagné à la loterie nationale. On a fait une résidence au Botanique. Chanter et danser… jamais un morceau sans chorégraphie! On a enchaîné pas mal de concerts pendant deux, trois ans. »
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Que se passe-t-il ensuite? Un clash, une rupture? Non, simplement l’existence comme elle va, sans surprise, « chacun est reparti dans le tourbillon de la vie« , ajoute l’intéressée à la manière d’un triste codicille ajouté au texte de cette rencontre inoubliable. Et aujourd’hui, alors? Sans rien enjoliver, la quadragénaire détaille: « On a glané quelques chansons à gauche à droite… on a aussi créé un nouveau show intitulé Like a Virgin Poney Tour of The World qu’on a tourné un peu. Il a été question d’enregistrer mais la maison de disque avait perdu trop d’argent sur le projet précédent. Du coup, ils ne nous suivent plus. On a plein de morceaux qu’on adore. Mais pas de production. Là, on a toutes des vies bien remplies mais il y a peu, on s’est dit qu’on avait envie de se retrouver. Enregistrer un morceau de temps en temps… et trouver de l’aide pour la prod’ et surtout faire des clips. Et des conneries. C’est très important de rester connes. C’est primordial à nos âges. Être connes et rire. Alors oui, se retrouver. Rire beaucoup. Même trop fort mais ensemble encore quelques fois avant que l’une d’entre nous ne se retrouve dans une petite urne funéraire. »
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