Nuits Bota: 14 temps forts qui n’affichent pas (encore) complet
À la veille de l’ouverture officielle des Nuits du Botanique, Focus vous propose une sélection des highlights du festival qui n’affichent pas encore sold-out. Rendez-vous comme d’habitude, sur les marches du grand escalier!
Depuis le temps, c’est devenu une tradition, presque un rite d’initiation. Un peu comme le tournoi de Roland Garros est associé au blocus de juin par tous les (ex-)étudiants, les Nuits du Botanique sont forcément synonymes de printemps pour tous les amateurs de musique. C’est en gros le lancement officieux de la grande déferlante. Celle qui verra s’enchaîner les festivals de manière quasi ininterrompue pendant cinq mois, aux quatre coins du pays. Bien sûr, le rendez-vous bruxellois n’est pas le plus gros d’entre eux, loin s’en faut. Au fil des années, on sent d’ailleurs bien qu’au-delà de sa volonté de rester un festival à taille humaine, le Bota doit cravacher pour maintenir son standing (peu de grosses têtes d’affiche internationales, de plus en plus de mal à proposer l’une ou l’autre création exclusive). Il n’empêche: un pied indoor, un pied dehors, dans ses jardins, le Botanique continue d’aligner du bon et du beau, mixant les genres (rock, électro, pop, chanson, hip hop…) et les ambiances (du Chapiteau à la Rotonde).
Focus a épluché en long et en large la programmation, dont voici notre sélection des highlights des concerts qui n’affichent pas encore sold-out.
Le 09/05: Opening Night Owls
Orangerie, Rotonde, Grand Salon
De l’intérêt de lancer les hostilités un week-end. Dès leur (véritable) coup d’envoi, les Nuits Botanique prévoient de déborder sur les horaires. C’est samedi, c’est party: pour prolonger la première série de concerts, le festival a imaginé une after qui se dispersera sur plusieurs scènes (Orangerie, Rotonde, Musée), proposant trois ambiances différentes. Rien que pour le passage de l’Anglais Clark, la soirée, baptisée Night Owls, devrait valoir le coup. L’an dernier, le bonhomme a signé sur Warp un septième album franchement balèze. Un petit bijou de techno sombre et grésillante, qui ose les moments planants, mais n’oublie pas non plus de tabasser de temps en temps.
A ses côtés, encore pas mal de beau monde. Comme, entre autres, Spank Rock et son hip hop-électro vicelard, l’acid-trip de l’Allemande Helena Hauff ou encore Blanck Mass, alias Benjamin John Power, moitié de Fuck Buttons. Côté belge, c’est pas mal non plus, puisque sont attendus Orphan Swords et DJ Maze, Sagat (pas le Street fighter, mais bien le Bruxellois techno du label Vlek) ou encore le vétéran Walter Hus, présent pendant tout le festival, et qui sortira ce soir-là une première fois son fameux orgue Decap 2.0. (L.H.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 09/05: Véronique Vincent & Aksak Maboul
Rotonde
Il était une fois une blonde française accorte -genre Catherine Deneuve new wave– amourachée de Bruxelles et d’une bande de zouaves issue de deux groupes pareillement barrés: Les Tueurs de la lune de Miel et Aksak Maboul. Ils firent ensemble quelques disques loufoques d’electro-pop, puis rendirent les armes. C’était il y a un peu plus de 30 ans. A l’automne 2014, Mme Vincent a ressuscité les chansons oubliées sur un Ex-Futur Album et, stimulée par la chaude réception à la chose, est repartie sur les routes. Après deux dates aux Ateliers Claus en février et quelques étapes européennes, Véronique se produit aux Nuits en compagnie de son alter ego masculin, Marc Hollander, et de trois jeunes musiciens, dont leur propre fille, Faustine. (Ph.C.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 10/05: Jacco Gardner et Alamo Race Track
Orangerie
Avec cinq petits jours de retard, les Nuits Botanique célèbrent la Fête nationale des Pays-Bas d’une double affiche qui sent bon le coffee shop, le fromage et la Heineken… Leur quatrième album sous le bras, les esthètes pop amstellodamois d’Alamo Race Track (XTC, Strokes, Beatles, Shins) chaufferont la scène pour le petit génie Jacco Gardner venu présenter le successeur de son psychédélique et baroque Cabinet of Curiosities. Moins surprenant, plus instrumental, Hypnophobia, toujours enregistré par le jeune homme dans son zoning industriel, est un rêve musical éveillé. Une hallucination sixties onirique signée par un digne héritier de Syd Barrett et de Billy Nichols. Une soirée programmée à l’Orangerie… Comment aurait-il pu en être autrement? (J.B.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 12/05: Soirée d’anniversaire 62 TV
Rotonde et Grand Salon de concert
Avec le label 62TV (une référence à leur première adresse, le 62 rue Théodore Verhaegen à Ixelles), c’est tout un pan de la pop made in Belgium (et pas que) qui fête cette année son vingtième anniversaire. Venus, les Girls in Hawaii, Flexa Lyndo, Malibu Stacy, c’est 62TV. Fondée par les membres de Little Egypt Pierre Van Braekel et Philippe Decoster dans le prolongement de Nada, leur asbl de management et de booking, la maison de disques bruxelloise se cache aussi derrière les premières sorties de Mad Dog Loose et de PPz30. Comme on n’a pas tous les jours 20 ans, le label s’offre une soirée des Nuits et deux salles du Bota. Pas de noms ronflants, de Chapiteau ou d’Orangerie… Mais des jeunes groupes méconnus du grand public qui se produiront en alternance dans la Rotonde et au Musée. Les garagistes espagnols de Mujeres, Black Lips barcelonais, et les psychédéliques Flandriens d’Alpha Whale en profiteront pour présenter des albums tout beaux tout neufs. Croisant la route de Paon (Tellers versus Lucy Lucy) et d’Italian Boyfriend (le side project du percussionniste et homme à tout faire de BRNS), les revenants de Mad Dog Loose et les Canadiens de Young Rival. Happy birthday… (J.B.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Les 11/05 vs 12/05: Release Party: Roscoe vs Release Party: Great Mountain Fire
Rotonde vs Orangerie
Pas de Nuit belge cette année au programme du festival. A la place, les groupes du cru sont dispersés dans toute l’affiche. Et il y en a un fameux paquet! De Joy Wellboy à Romano Nervoso, de Fugu Mango à Pomrad, etc… Un bon nombre d’entre eux sortent leur nouvel album au même moment. Une bonne occasion de fêter ça, au Bota. C’est ce que feront par exemple Roscoe et Great Mountain Fire, deux groupes qui ont chacun sorti un premier disque prometteur il y a trois, quatre ans d’ici. Pour le reste, musicalement, tout ou presque oppose les deux formations. D’un côté les obsessions indé-folk des Liégeois de Roscoe qui, après Cracks, viendront présenter leur nouveau Mont Royal. De l’autre, les Bruxellois de Great Mountain Fire dérouleront les titres de Sundogs, successeur pop toujours aussi luxuriant de Canopy. (L.H.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 12/05: Aka Moon
Cirque Royal
Toujours là, jamais las. Le trio jazz Aka Moon n’arrête jamais de varier les plaisirs. Il ressort ici son projet Alefba, oratorio arabisant monté avec Tcha Limberger et Magic Malik, auquel il ajoute une couleur supplémentaire tirée des Balkans. Ils devraient ainsi se retrouver à une dizaine sur scène, musiciens venus de Syrie, Bulgarie, Irak… (L.H.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 13/05: Dominique A
Cirque Royal
« Il y a de l’électricité sous les planches: dès que j’y monte, je me brûle », déclarait il y a peu Dominique A, rappelant qu’entre lui et la scène, l’amour est intense. Dès ses débuts, il y a défendu la température de chansons et d’une voix différentes, tissant d’emblée des liens insulaires avec le public. Celui-ci semble encore en voie d’élargissement par la grâce du tout récent Eléor, album fluide et spacieux, son plus commercial à ce jour. En concert, Dominique a rappelé à ses côtés l’ami-batteur liégeois Sacha Toorop, s’entourant aussi du bassiste américain Jeff Hallam et du claviériste-guitariste français Boris Boublil, pour une proposition musicale claire et intense. (Ph.C.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 13/05: Tobias Jesso Jr
Grand salon
C’est le grand retour de l’American classic songwriting. Pour s’en convaincre, il suffit d’écouter par exemple le disque de Natalie Prass, celui de son camarade et producteur Matthew E. White, ou encore celui du Canadien Tobias Jesso Jr. Pendant plusieurs années, ce dernier a tenté de percer à Los Angeles, avant de rentrer chez lui, du côté de Vancouver. Il y ruminera ses déceptions et ses angoisses, seul, devant son piano. En ressortiront une série de chansons à l’écriture très seventies, lorgnant par exemple du côté de Randy Newman. Elles se retrouvent sur un premier album très réussi, intitulé Goon, bourré de mélodies certes fort sirupeuses, mais d’une naïveté désarmante. (L.H.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 13/05: L’Or du commun
Orangerie
En l’absence des Américains de Clear Soul Forces, la principale soirée hip hop des Nuits se résumera à un tour de passe-passe franco-belge. Loin des blockbusters cailleras du hip hop hexagonal, Kacem Wapalek est l’invité de dernière minute. Son compatriote Lomepal a déjà croisé les régionaux de l’étape, L’Or du commun, rejoints par Ligne 81. (L.H.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 15/05: Chapelier Fou
Cirque Royal
Sur scène, ce joueur d’électronique (qui porte de fait le chapeau) chante parfois dans le micro de son violon, lubie passagère d’une musique ouverte aux fantaisies oniriques. Louis Warynski (Metz, 1984) n’est pas le premier artiste de la sphère « pop » à cligner de l’oeil au chapelier de Lewis Carroll: le label anglais Charisma (1969-1992) l’a précédé. Mais son désir d’aller voir de l’autre côté du miroir sonore transforme ses performances essentiellement instrumentales en voyages bohémiens, drainés à parts égales par la mélancolie et le feu follet de l’aventure. (Ph.C.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 16/05: Louis, Mathieu, Joseph et Anna Chedid
Cirque Royal
Père, fils et fille rassemblés sur la même scène. Le temps d’une petite trentaine de dates, dont l’exclu belge du Bota, les Chedid partent en goguette pour balayer le conséquent patrimoine musical familial. (L.H.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 17/05: Patrick Watson/Villagers
Cirque Royal
Dans sa dernière ligne droite, les Nuits s’offrent un beau duo de songwriters inspirés, jamais très loin de la simplicité folk (même si le Canadien Patrick Watson pourrait surprendre avec un nouvel intitulé Love Songs For Robots). (L.H.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Le 17/05: Steve Gunn et Kevin Morby
Rotonde
C’est le ticket gagnant des Nuits. Une affiche placée sous la tutelle de Neil Young et Bob Dylan mettant à l’honneur deux guitar heroes des temps modernes au songwriting ciselé… L’un né en Pennsylvanie mais installé à New York a brièvement fait partie des Violators de Kurt Vile. L’autre originaire du Texas et désormais basé à Los Angeles s’est déjà illustré au sein des Babies et surtout des remarquables folkrockeurs de Woods. Steve Gunn, qui devrait déjà sortir cette année le successeur de l’obsédant Way Out Weather arrivé dans les bacs en octobre dernier, et Kevin Morby, qui nous a servis en moins d’un an deux disques d’une qualité exceptionnelle, feront découvrir en musique leur petit coin d’Amérique. « Steve Gunn is too incredible for words. Do yourself a favor and go see him near you« , twittait l’an dernier Morby. Belle occasion de faire d’une pierre deux coups. (J.B.)
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici