Nuit torride au Botanique avec Sexy Sushi
Le duo électro français a transformé le chapiteau du festival en boîte hédoniste lors du concert de samedi soir.
Mitch Silver et Rebeka Warrior sont des gens très sympathiques. Pensez donc, leur dernier album, sorti lundi, s’appelle Vous n’allez pas repartir les mains vides?, on s’était donc dits en allant les voir qu’on trouverait des gens très généreux, du genre à toujours amener quelque chose et à mettre une sacrée ambiance. Nous n’avons pas été déçus: sous un chapiteau transformé en jardin des plaisirs, ils nous ont offert des étincelles, du tatouage, de la bière, de l’érotisme, et bien sûr, leur mélange bien à eux d’histoires sombres et d’électro kitsch.
Sous-vêtements qui volent
Le ton est donné quand les deux compères et leur performer bedonnant, surnommé père Boule, se prosternent derrière une croix artisanale en polystyrène un peu branlante. Après cette introduction mystique, Rebeka entame le déjà fameux J’aime mon pays, un hymne aux bons citoyens français, certainement inspiré par le mouvement conservateur qui bat le pavé dans l’hexagone depuis huit mois. Au bout d’à peine cinq minutes, la chanteuse se jette déjà dans la fosse pour être portée par un public qui lui est alors complètement acquis. Le visage peint en bleu telle une Schtroumpfette trash, elle promène son espièglerie entre la scène et le public et lance un « Merci mon prince! » à l’agent de sécurité qui la rattrape. Après deux morceaux du nouvel album (La Bombe et Mendiante), les premières notes de Sex Appeal résonnent et de jeunes spectatrices à moitié nues jaillissent de la fosse pour danser sur scène. Normal: le morceau, écrit pour coucher avec des filles comme l’avouait Rebeka au mensuel gay et lesbien Têtu, et qui raconte son aventure avec une policière lesbienne, fait souvent monter la température de leurs concerts. Comme toujours, Rebeka finira torse nu, et à en juger par nos voisines et par les sous-vêtements qui volent, elle est loin d’être la seule.
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Le spectacle continue avec une séance de tatouage sur scène avec motif Sexy Sushi, bien entendu. Pendant ce temps, les premiers rangs sont bénis à la peinture rouge par Rebeka après avoir été aspergés de bière par Mitch. Les morceaux de pain lancés de la scène volent dans la salle et la croix en polystyrène a fini éventrée, avec le même plaisir qu’on prend à éclater du papier bulle. A la fin d’une setlist un peu avare en classiques mais néanmoins efficace (la reprise du J’encule de Gogol Premier fait toujours son petit effet), le groupe nous envoie un Tu dégages rageur en rappel. L’ambiance est tellement bonne qu’on ne veut pas vraiment dégager, mais c’est ainsi: les parenthèses hédonistes ne durent qu’un temps. Le pire, c’est qu’on ne peut même pas se consoler en écoutant leur angoissant nouvel album, plein d’histoires de lose et de peurs bien enfouies. C’est un peu ça, Sexy Sushi: un goût pour la fête et l’humour beauf façon France profonde, mélangé à des textes qui suintent la haine et l’horreur. Malgré tout, on est contents dans les deux cas, car le concert était très bon et l’album est sans doute leur meilleur depuis qu’ils sortent de vrais disques. On vous l’avait bien dit, ils sont vraiment super sympas.
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Lucas Godignon (stagiaire)
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