Mort de l’inclassable musicien américain Leon Redbone
Le musicien américain Leon Redbone, connu pour faire revivre dans un style qui n’appartenait qu’à lui des morceaux d’avant-guerre, est mort jeudi à l’âge de 69 ans, ont annoncé ses proches sur son site internet.
« C’est le coeur lourd que nous annonçons que tôt ce matin, 30 mai 2019, Leon Redbone a traversé le delta vers cette rive magnifique, à l’âge de 127 ans », pouvait-on lire sur son site officiel, dans un hommage en forme de clin d’oeil à un musicien qui entretenait volontiers le mystère sur sa personne.
« Il a quitté notre monde avec sa guitare, son fidèle compagnon Rover, en saluant d’un coup de chapeau », ajoutait ce communiqué, rédigé de façon si badine que certains y ont vu la plume du musicien lui-même.
Ni la cause ni le lieu de sa mort n’ont été précisés. Le musicien avait pris sa retraite officiellement en 2015 pour raisons de santé.
Croisement physique entre Frank Zappa et Marcel Zanini, avec une pointe de Groucho Marx, Leon Redbone –patronyme d’emprunt, le Toronto Star avait révélé qu’il était né Dickran Gobalian à Chypre, avant d’immigrer au Canada dans les années 1960– semblait sorti d’un vieux music-hall, inclassable, décrit tour à tour comme un musicien de jazz, de folk ou de blues.
Lui qui aimait recréer le monde disparu des « minstrel shows » –spectacles de music-hall itinérants qui, de la fin du XIXe siècle à la crise de 1929, sillonnaient le sud des Etats-Unis– avait atteint la célébrité dans les années 1970, apparaissant notamment dans la célèbre émission du samedi soir « Saturday Night Live », ou le « Tonight Show » de Johnny Carson dans les années 1980.
Paradoxalement, un des morceaux les plus connus de cet artiste au chapeau mou était intitulé « Please don’t talk about me when I’m gone » (S’il vous plaît, ne parlez pas de moi quand je serai parti), qu’il chantait entrecoupé de solos sifflotés. Un titre donné également à un documentaire sur lui sorti en 2018.
Leon Redbone avait sorti 16 albums, à commencer par « On the track » en 1975, jusqu’à « Flying By », sa dernière création, en 2014.
« Les gens aiment écouter de la musique, je ne sais pas pourquoi, moi non, mais comme je ne suis pas un dictateur, je ne vais pas imposer mon goût au public », avait-il déclaré à l’AFP lors d’un passage au Printemps de Bourges, avec un sens certain de l’autodérision.
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