Les tops/flops de Dour J2: des cascades de Ditz au triomphe de Luidji

© Antoine @PRISMVISION

Vous avez loupé la 2e journée du Dour festival ? Pas de souci, on vous raconte tout

Top

Ana Frango Elétrico

Les pieds dans le sable. Une chaleur tropicale. Et un projet brésilien. Jeudi, en début d’après-midi, le Labo de Dour baignait dans une ambiance de vacances toute sud américaine avec Ana Frango Eletrico. La fille de Rio de Janeiro et son groupe ont mis des fourmis dans les jambes et du soleil dans les coeurs avec leur pop en portugais dardée de tropicalisme et de bossa nova. Ca siffle (Boy Of Stranger Things) et fait chanter le public (Electric Fish). Manquait qu’un mojito… (J.B.)

Gros Coeur

Dimanche, ils feront coup double. Se produiront aux Francofolies de Spa et au Kingdom Festival, à Genappe. Ca ne s’entend pas tout le temps (ils l’utilisent comme un instrument à l’image des Canadiens de Corridor ou de Malajube). Mais les Liégeois de Gros Coeur font du rock en français. Un rock qui voyage de Tame Impala à Fela Kuti. Aime l’afrobeat et la cumbia. Les bongos et les congas. Gros coeur a même réussi à déchainer des pensionnés. Irrésistible.(J.B.)

O.

Un saxophone baryton, une batterie. La formule est singulière. Mais il n’en faut pas plus à Joe Henwood et à la tout sourire Tash Keary pour faire danser et headbanger les gens. O. est aussi compliqué à catégoriser qu’à trouver sur internet. Il n’en suscite pas moins des réactions physiques et viscérales avec sa musique à la croisée du rock, du jazz et de l’électronique. Maousse costaud. (J.B.)

Luidji

Ce n’était pas complètement une surprise. Mais la ferveur qui a entouré le concert de Luidji à la Boombox de Dour, était assez bluffante à voir. Il faut dire que le star du Foufoune Palace a tout compris. A l’instar de sa prestation aux Flammes, il sait désormais parfaitement comment emballer sa musique. Il est ce rappeur aux mélodies lorgnant vers la chanson, et au charisme de plus en plus rock. Parvenant à toucher autant qu’à faire danser. Le parfait teaser avant son concert prévu au Palais 12, le 15 novembre prochain. (L.H.)  

James Blake

Sur la main stage de Dour, James Blake n’a pas forcément attiré la grande foule. Pourtant, accompagné de deux musiciens – Ben Assister à la batterie, Rob McAndrews à la guitare et aux machines -, l’Anglais, fonctionnant désormais en indépendant, a livré un set prenant. Pour cela, il a pioché dans ses classiques – de sa reprise de Limit To Your Love  à l’inaugura CMYK . Mais a su aussi donner petit à petit une tournure plus dance, quasi techno à sa partition électronique. (L.H.) 

Ditz

Il ressemble un peu à Samantha Oups le chanteur de Ditz, Francis Callum. Mais on n’a pas trop envie de se foutre de sa gueule non plus. Un truc dans le regard qui le rend par moment un peu flippant. Le groupe de Brighton a tout retourné. Mouillé le maillot. Confisqué des bières dans le public. Et fomenté des circle pits. Véritable équilibriste, Cal Francis est même parti se promener sur les rampes en arc de cercle quelques mètres au dessus de la scène. Rejetons de The Fall et protégés d’Idles, les membres de Ditz seront début aout à l’affiche du Micro Festival. Le post punk dans ce qu’il a de plus intense. (J.B.)

Bar Italia

On les avait abandonnés timides, empruntés. Un peu perdus sur scène et pas vraiment à la hauteur de la hype qui les entourait. Les Londoniens de Bar Italia ont clairement pris du galon ces derniers mois.  La chanteuse Nina Cristante a appris à occuper l’espace et leurs guitares arty noisy sonnent mieux que jamais. On vous recommande chaudement son dernier album: The Twits. Bar Italia est bien l’héritier anglais de Sonic Youth. (J.B.)

Gwendoline

«C’est plus la peine de me faire faire des sourires. C’est plus la peine de boire de l’eau pour s’hydrater. C’est plus la peine d’être derrière et de courir. De toutes façons, on va bientôt tous crever.» A défaut d’écran dans le Garage, on n’a pas eu droit à la version karaoké avec les paroles qui défilent et des photos de mecs bourrés. N’empêche que malgré la concurrence (les Français jouaient en même temps qu’Altin Gün), Gwendoline a joliment sorti son épingle du jeu. Gwendoline, c’est du Taxi Girl 2.0. C’est La Femme qui met une fessée à Indochine. C’est Fauve qui a grandi et arrêté de geindre. Le fatalisme et l’autodérision pour faire face au désenchantement. (J.B.)

Altin Gün

Il y a quelques mois la chanteuse d’Altin Gün Merve Dasdemir annonçait quitter la formation turco néerlandaise pour entamer un nouveau chapitre de sa carrière et lui faisait ses adieux avec deux titres inédits. Le groupe néerlandais qui a remis la musique turque au goût du jour (il était déjà à l’affiche du festival en 2018) a comme d’habitude réalisé un carton avec son mélange de rock occidental et de musique traditionnelle du Bosphore. (J.B.)

Flop

La pollution sonore

C’est bien de rapprocher les podiums pour ne pas trop fatiguer les mollets des festivaliers. Mais à partir du moment où la Balzaal empêche des gens de dormir à des kilomètres à la ronde, elle pollue forcément les scènes avoisinantes. Les artistes s’en sont d’ailleurs plaint au Garage. La petite tente rock quasiment accolée au dancefloor à ciel ouvert. (J.B.)

Shame

Ils ont sauvé les meubles au physique, à l’énergie, à la sueur de leur front. Mauvais endroit mauvais moment. Les Londoniens, programmés en fin d’après-midi, ont joué dans une Petite Maison dans la prairie déserte et des conditions compliquées. Le son était tellement mal équilibré qu’on avait du mal à reconnaitre leurs chansons. (J.B.)

Le service d’ordre

C’est chouette de vouloir ramener le rock à Dour. Mais ce serait mieux avec un service de sécurité adapté. C’est qu’ils avaient l’air sur le qui-vive et dans tous leurs états les vigiles quand un mec a voulu faire un peu de crowdsurfing pendant le concert de Shame. Ramené sur le plancher des vaches manu militari, le festivalier aura dû bien se marrer en voyant Charlie Steen, le chanteur du groupe londonien, l’imiter quelques minutes plus tard. Pour le coup, personne n’a osé le placage… (J.B.)

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