Album - Thee Sacred Soul
Artiste - Thee Sacred Soul
Genre - Soul
Label - Daptone/V2
Il y a une vie après Sharon Jones et Charles Bradley. La preuve avec un trio squette-braguette de San Diego.
Thee Sacred Souls – “Thee Sacred Souls”
Le 23 septembre, cela fera cinq ans jour pour jour que l’immense et déchirant Charles Bradley a cassé sa pipe, que le Screaming Eagle of Soul a arrêté de voler. Dix mois plus tôt, Sharon Jones s’en était allée, emportée par le cancer, après s’être battue plusieurs années contre la maladie. Beaucoup de labels, a fortiori aussi familiaux et artisanaux, n’y auraient pas survécu. Mais Daptone Records, la seule, l’unique House of Soul, est toujours debout. Elle s’est remise à danser même. Pour le coup plutôt en mode slow, collé et serré.
Si sa musique -comme ses moustaches- semble d’un autre temps, Thee Sacred Souls n’est pas un obscur groupe des sixties sorti de l’oubli par un chasseur de trésors. C’est un jeune projet à qui tout semble insolemment réussir. Ses premiers concerts ont débouché sur un contrat avec la plus prestigieuse maison de disques du genre. Ses premier singles ont été accueillis par plus de 10 millions de streams en un an. Et ses premiers fans portent des noms aussi ronflants que Gary Clark Jr., Princess Nokia et Timbaland.
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Thee Sacred Souls est né en 2019 à San Diego, sympathique ville du sud de la Californie plantée à deux pas du Mexique. C’est à la base l’histoire banale de deux mecs qui partagent une soirée de concerts avec leurs groupes respectifs, se découvrent une passion pour la vieille soul et le son rétro, et commencent à composer dans un garage qui leur sert de home studio. Un peu moins commun, les deux hommes, le batteur Alex Garcia et le bassiste Sal Samano, ont découvert leur chanteur Josh Lane sur Instagram. Ils ont tous les trois joué différents types de musique dans différents types de projets. Mais ils ont aussi tous les trois grandi avec la soul à papa, le rhythm’n’blues des années 60 et 70.
Garcia et Samano sont des collectionneurs passionnés. Ils ont grandi à Chula Vista, entourés par de la soul music chicano, des piles entières de disques et la culture lowrider, ces voitures au ras du sol qui affirmaient la fierté et le caractère ludique de la culture américano-mexicaine. Collection de douze chansons qui feraient pleurer des cailloux, Thee Sacred Souls renvoie surtout aux géants de la Motown et de chez Stax. Produit par Bosco Mann, alias Gabriel Roth, le cofondateur de Daptone, ce premier album est dangereux. Dangereux pour la planète. Écouté à trop forte dose, il risque carrément dans les neuf mois de faire grimper drastiquement la population mondiale. Un peu comme les disques d’Al Green et de Marvin Gaye. Les singles Can I Call You Rose?, Lady Love et Easier Said Than Done (oui, les trois premiers morceaux de l’album) résument à merveille ce qui vous attend ici. Des classiques instantanés à la voix suave et au son vintage.
Le 01/11 à l’AB Club.
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