Album - Cheat Codes
Artiste - Danger Mouse & Black Thought
Genre - Rap
Label - BMG
Après avoir sorti, en 2004, son Grey Album qui superposait les morceaux a cappella du Black Album de Jay-Z sur des samples de l’album blanc des Beatles (3 000 copies écoulées avant d’être interdit à la vente par la major EMI), Danger Mouse allait devenir l’un des producteurs les plus en vue de la planète. Prêtant ses services et son talent à Damon Albarn (Gorillaz, The Good, the Bad and the Queen), Beck, U2, A$AP Rocky, aux Black Keys et aux Red Hot, mais aussi à Norah Jones et Adele. Brian Burton tenait une mégacote et son nom était de toutes les conversations. Depuis quelques années, le natif de White Plains, dans l’Etat de New York, se faisait cependant plus discret. Se contentant d’épauler un Parquet Courts ou un Michael Kiwanuka.
Il y a trois ans, sur les traces de ses disques avec Sparklehorse (Dark Night of the Soul, 2010) et Daniele Luppi (Rome, 2011), Burton avait bien sorti un album, Lux Prima, fabriqué avec Karen O, la chanteuse des Yeah Yeah Yeahs. Mais pas de quoi grimper au rideau. La moitié de Broken Bells et de Gnarls Barkley est aujourd’hui de retour avec du rap. Son premier album de rap, à vrai dire, depuis 2005 et The Mouse and the Mask. Sa collaboration avec feu MF Doom.
Le nouveau Danger Mouse est encore une histoire de tandem. Cette fois-ci avec le MC Tariq Trotter, alias Black Thought, rappeur-auteur-producteur célèbre pour avoir cofondé The Roots. Ils s’étaient rencontrés pour la première fois en 2005 et avaient même bossé ensemble sur quelques chansons avant de se laisser happer par des tourbillons. Si Burton est devenu une superstar, les Roots se sont transformés en groupe de télévision. Faisant du Late Night et du Tonight Show leurs maisons. En plus, Trotter a sorti ses propres disques (Streams of Thoughts), rencontré le succès Off-Broadway (Black No More) et fait équipe avec Eminem, Pusha T et John Legend, quand il ne jouait pas un mac dans The Deuce, la série HBO sur la légalisation et l’avènement de l’industrie pornographique à New York au début des années 1970.
Album très attendu que finalement on n’attendait plus, Cheat Codes est un tout bon disque de rap. Un disque à la vibe soul qui s’offre une fameuse brochette d’invités. Raekwon du Wu-Tang Clan et Kid Sister se glissent sur The Darkest Part (l’un des titres les plus dispensables de ces douze tracks). Joey Bada$$, Russ et Dylan Cartlidge débarquent, relax, sur Because. Michael Kiwanuka répond à Black Thought sur Aquamarine. Là où A$AP Rocky et Run the Jewels se paient le nerveux Strangers. Même le fantôme de MF Doom est de la partie (Belize). Une plaque old school sacrément bien foutue.
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