La soul subtile de la Franco-Bruxelloise Stace

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Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Avec son nouvel EP intitulé Overblue, la Franco-Bruxelloise Stace confirme qu’elle est bien l’une des voix soul-jazz les plus intrigantes et émouvantes du moment

Je ne m’attendais pas à l’accueil qu’a reçu mon premier EP. Je pensais qu’on allait peut-être en parler pendant une semaine, et puis c’est tout. Mais non, il a réussi à toucher les gens.” Il faut dire que la voix de Stace est de celles qui ne passent pas inaperçues. Le genre de grain soul-jazz languide qui rentre directement sous la peau pour réchauffer les palpitants les plus engourdis. Un certain type de vibrations qu’ils sont nombreux à pouvoir imiter, certes, mais beaucoup moins à réussir à incarner.

Née de parents martiniquais, Stacy Claire a grandi à Paris et Toulouse. Elle étudie d’abord l’anthropologie à Lyon, avant de dévier vers le cinéma, et de s’installer à Bruxelles. Depuis, elle n’a plus bougé. C’est la période du Covid qui la ramène à la musique. Non pas qu’elle n’avait pas connu d’autres expériences avant -on l’a vue par exemple chanter aux côtés de la pianiste Margaux Vranken ou occuper le devant de la scène au sein du “big band” toulousain Rumpus. “Mais c’est peut-être ça qui m’a “traumatisée” (rires). J’étais au milieu de garçons qui avaient fait le conservatoire, des écoles de jazz. Malgré tout, quand vous êtes une femme qui compose et qui produit, ce n’est pas évident. Il y a toujours un peu des rôles liés d’une manière ou d’une autre au patriarcat, etc. Bref, ça ne m’a pas forcément confortée dans l’idée de collaborer.

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Publié l’an dernier, l’EP Green Onyx tenait donc de l’effort solitaire, quasi insulaire. Hormis le coup de pouce de Daniel Bleikolm pour le mix. “Rien qu’en termes de production, il m’a fait beaucoup grandir. Vous pouvez avancer en craquant Logic Pro et en suivant des tutos YouTube. Mais il y a quand même des limites.” À cet égard, le nouvel EP, Overblue, élargit encore un peu plus l’horizon.

Depuis, Stace a également appris à s’entourer. Elle joue aujourd’hui avec Louise van den Heuvel (basse) et Lou Wéry (clavier). Récemment, Élie Gouleme les a rejointes à la batterie. “L’autre jour, à la pause café, je lui ai quand même demandé si tout était OK pour lui. Parce qu’on est très proches avec Louise et Lou.” Et d’ajouter: “J’ai envie de créer une musique intimiste, sensible. Que ce ne soit en tout cas jamais un “exercice”. Et pour ça, j’ai envie de la faire avec des gens dont je me sens proche, qui me comprennent.” Une musique qu’elle envisage comme “réconfortante, tout en explorant des zones d’ombre”. Sur Overblue, Stace démarre ainsi avec Selfish et se termine avec les chœurs de Healing. Tout un symbole…

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