L’album de la semaine: Porridge Radio – « Waterslide, Diving Board, Ladder to the Sky »
Album - Waterslide, Diving Board, Ladder to the Sky
Artiste - Porridge Radio
Genre - Rock
Label - Secretly Canadian/Konkurrent
Les Anglais de Porridge Radio sortent leur troisième et meilleur album. Et marchent, plus que jamais, sur les traces d’Arcade Fire.
Allez savoir pourquoi, on était jusqu’ici resté relativement insensible aux charmes de Porridge Radio. Le quatuor de Brighton était apparu il y a six ans avec Rice, Pasta and Other Fillers. Un disque de rock lo-fi parti à la fois à la rencontre de Savages et des Raincoats. Les Anglais avaient enchaîné en 2020 avec un deuxième album, Every Bad, qui aimait les chœurs et les refrains à la Arcade Fire. Une collection de chansons certes nominées pour les Mercury Prize mais que la pandémie a empêché de vivre leur vie à l’air libre. Waterslide, Diving Board, Ladder to the Sky et la tournée assez phénoménale qui l’accompagne devraient permettre au groupe britannique de reprendre sa marche en avant.
La chanteuse Dana Margolin a lancé Porridge Radio en 2015 après avoir fréquenté les scènes ouvertes de Brighton, s’être laissé inspirer par la Manche et le vent du nord balayant les côtes anglaises. Avec la claviériste Georgie Stott, la bassiste Maddie Ryall et le batteur Sam Yardley, elle a imaginé un endroit où être créatif et vulnérable. Un écrin pour cette voix possédée, puissante, qui est devenue la griffe d’un projet ambitieux.
Le titre de ce troisième album a été inspiré par un collage de l’artiste peintre et photographe surréaliste Eileen Agar. Le résultat d’un an à réfléchir à ce que serait le disque, comment l’appeler et comment le représenter visuellement. C’est Margolin qui d’ailleurs en a signé la pochette (sa sœur Ella s’est chargée des clips de Back to the Radio et de The Rip). Waterslide, Diving Board, Ladder to the Sky se réclame de tant de sources d’inspiration que Porridge Radio a dressé une liste de tous les artistes mentionnés en studio pendant sa fabrication. Une trentaine de noms que vous retrouverez dans le livret. Des Deftones (pour le batteur Sam Yardley) à Charli XCX en passant par Coldplay. Ne fuyez pas. Waterslide, Diving Board, Ladder to the Sky est le disque le plus consistant de sa discographie. Un album ambitieux, profond, solide, plein de souffle, qui fait du Arcade Fire mieux qu’Arcade Fire.
Birthday Party, Rotten… Les titres des chansons ont beau faire écho à Nick Cave et aux Sex Pistols, la musique renvoie davantage à un groupe indé pour stade de foot. À un Edward Sharpe and the Magnetic Zeros (Trying) ou à un Bright Eyes aussi. “I don’t want to be loved”, martèle Margolin, existentialiste, comme un mantra. Avoir du temps devant devant elle lui a appris la patience et lui a fait repenser l’écriture. La dernière chanson du disque est ainsi une ballade toute calme et dépouillée à la guitare acoustique. Un terrain sur lequel elle n’avait jamais osé s’aventurer. La preuve que même dans notre monde chaotique et bruyant, on n’a pas nécessairement besoin de crier pour être entendu.
Le 14/08 au Hear Hear (Hasselt), le 04/12 au Cactus (Bruges).
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