Gorillaz: interview fleuve avec le grand manitou Damon Albarn
Que faire quand la réalité rattrape, puis dépasse la fiction? Sept ans après Plastic Beach, Damon Albarn et Jamie Hewlett répondent en relançant leur cartoon band Gorillaz, rameutant un maximum d’invités, pour danser au milieu du chaos. Au programme de Humanz: Brexit, Trump et Garage Band. Explications avec le maître de cérémonie himself, Damon Albarn!
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Première impression: à 49 ans, Damon Albarn a toujours des airs de sale gamin surdoué. Plus posé et méditatif sans doute. Mais avec cette même curiosité ludique qui en fait l’un des musiciens les plus occupés de la planète rock.
Il reçoit chez lui, dans son fameux studio 13, dans l’ouest de Londres. À l’ombre du Westway, l’endroit ne paie pas de mine. Sur la façade, l’enseigne indique un magasin de peinture. En réalité, le bâtiment abrite une paire de salles d’enregistrement -récemment, la diva Grace Jones y est par exemple encore venue poser sa voix au milieu de la nuit pour l’un des nouveaux morceaux de Gorillaz. Il faut grimper plusieurs volées d’escaliers pour aboutir au quatrième et dernier étage. C’est le coin cosy: une kitchenette, un salon et une petite terrasse en teck avec vue sur… le chemin de fer. Le long du mur, une table de ping-pong repliée: « L’autre jour, j’ai mis la raclée à Drake… »
À première vue, l’endroit ressemble en fait davantage au salon d’un kot étudiant qu’au QG d’une rock star multimillionnaire. Seule la déco ne laisse aucun doute, les indices de l’hyperactivité d’Albarn étant dispersés un peu partout. Dans un coin, un piano droit, sur lequel a été collée une bande blanche, reprenant la dernière ligne du morceau Under the Westway: « Am I lost out at sea/’Til a tide wash me up off the Westway ». Là, est encore accroché le néon reprenant l’artwork du dernier album de Blur, The Magic Whip. Ici, une photo de Fela Kuti, plus loin une autre des Beatles. Sur une table basse, est également dressée une statuette en bois: une sorte de petit totem africain représentant… le capitaine Haddock. Sans doute l’une des grandes influences de Murdoc Niccals, le leader vicelard du vrai faux groupe Gorillaz…
L’air de rien, cela fait maintenant pas loin de 20 ans que le projet a germé dans les têtes d’Albarn et Jamie Hewlett. À l’époque, fin des années 90, le chanteur de Blur et l’illustrateur/dessinateur du comics Tank Girl partagent un appartement du côté de Westbourne Grove, à Londres. Ils sortent tous les deux d’une rupture amoureuse. L’histoire officielle raconte que c’est en restant plantés, consternés, devant les programmes de MTV, que le duo a imaginé créer un groupe virtuel. Une blague de fin de soirée qui devient vite très sérieuse. L’idée tient presque lieu de manifeste: des musiciens en carto(o)n comme réponse à l’artificialité et au vide abyssal des hit-parades qui, après avoir frissonné un moment sous les coups de butoir du grunge, ont été repris en main par les boys bands et Britney Spears…
Auberge espagnole
En 2001, Gorillaz sort son premier album. Entre délire potache et coup d’éclat situationniste, leurs créateurs jouent le jeu à fond: ils restent embusqués en coulisses, laissant leurs personnages répondre à la presse, apparaître dans les clips et même jouer sur scène. Résultat: le disque se vend à plus de sept millions d’exemplaires.
Pour Damon Albarn, c’est un tournant. Le succès ne pouvait en effet tomber à un meilleur moment. Au début des années 2000, il est le leader d’un groupe lessivé, épuisé et miné de l’intérieur par les excès d’une décennie traversée pied au plancher. Passé du statut de héros à celui de loser, Blur est dans les cordes. Avec Gorillaz, planqué derrière un cartoon, Albarn trouve la porte de sortie idéale. Mieux: il réalise qu’il y a une vie après la britpop. À l’époque, il se retrouve également au Mali pour soutenir l’ONG Oxfam. Un nouvel appel d’air: il en revient avec des musiques plein la tête. À partir de là, Damon Albarn ne s’arrêtera plus. En véritable homme de la Renaissance, il multipliera les projets, travaillant sur un opéra chinois, bossant avec des musiciens congolais ou l’orchestre national de Syrie…
À cet égard, Gorillaz résume bien la démarche de Damon Albarn: celle d’un ego XXL qui ne s’épanouit jamais autant que dans l’effort collectif (il a attendu 2015 avant de sortir son premier album solo, Everyday Robots)… De groupe cartoonesque, Gorillaz est en effet devenu une sorte de matrice. Une auberge espagnole où les invités se bousculent: des rappeurs de De La Soul à Lou Reed, d’Ibrahim Ferrer à Bobby Womack, etc. « Vous savez, la musique, j’en produis déjà assez tout seul. Je sais que je peux le faire. Je ne dois pas satisfaire un besoin personnel. Donc quand quelqu’un rentre dans le jeu, je suis vraiment ouvert. C’est peut-être pour ça que ça marche… »
C’est à nouveau le cas sur Humanz, prévu pour le 28 avril (critique de l’album dans notre prochain numéro). Pour son grand retour, Gorillaz aligne un générique impressionnant: l’icône soul-gospel Mavis Staples, Jehnny Beth (Savages), Vince Staples, Danny Brown, etc. Et même Noel Gallagher, ancien ennemi juré d’Oasis, qui n’avait pas hésité à déclarer à l’époque, en 1995, qu’il haïssait Blur, leur souhaitant de « choper le sida et mourir »… Appelez ça la Pax Britannica…
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Toutes les invitations n’aboutissent cependant pas. Des noms comme Sade ou Morrissey, par exemple, ont préféré décliner. « Et si Dionne Warwick a bien voulu cette fois venir jusqu’en studio, les essais n’ont pas été concluants… » Dès 1991, Brian Eno, le gourou-producteur-pape de l’ambient, expliquait dans la revue Artforum que, « dans une époque saturée d’information et de nouveaux artefacts, c’est peut-être le curateur, celui qui fait les connexions, qui est le nouveau raconteur d’histoire, le méta-auteur ». Damon Albarn l’a bien compris. En réunissant toute une série d’artistes à ses côtés, il réussit à tisser des liens, provoquer des surprises et créer un récit. « Ce qui est à la fois excitant et pas toujours évident à mettre en place. Quand vous proposez un morceau à quelqu’un comme Mavis Staples, vous ne pouvez pas arriver directement avec une grosse production, un beat qui dépote. Il faut démarrer simplement, d’abord avec une guitare ou un piano. Aller vers elle, se plonger dans son histoire, comme retourner presque dans le passé, en 1964, quand elle chantait dans la chorale gospel de son père et marchait aux côtés de Martin Luther King. Et à partir de là, revenir doucement vers le présent, pour créer un morceau qui est dirigé vers le futur. Le temps de la musique est vraiment particulier, c’est quelque chose de très fluide. »
What the world needs…
Sept ans se sont écoulés depuis le dernier Plastic Beach. C’était sans doute nécessaire pour que Damon Albarn puisse satisfaire toutes ses autres envies. Comme par exemple retourner en studio avec son groupe, à nouveau réuni. En 2015, The Magic Whip était le premier album de Blur en douze ans. À cette occasion, il se passa d’ailleurs un phénomène étrange, cocasse. Alors qu’à ses débuts Gorillaz était présenté comme le projet parallèle du chanteur de Blur, désormais les médias présentaient Blur comme le groupe du créateur de Gorillaz…
À l’époque, le binôme Albarn-Hewlett n’en mène pourtant pas large. En fait, ils ne se parlent même plus. « Ça arrive. C’est comme ça. C’est bien, parfois, de faire un break. Sinon, les gens en ont marre de vous. Et ça se sent. » Lors de la dernière tournée, Gorillaz avait laissé tomber l’écran derrière lequel les musiciens étaient cachés jusque-là. « Plus il y avait de monde qui venait au concert, plus j’avais envie de déchirer la toile! Je dois être honnête: j’aime être sur scène, faire le show. Je mentirais si je disais le contraire. » Quitte à rogner sur l’aspect visuel et créer des frustrations chez Jamie Hewlett? « Mais même à ce moment-là, les animations restaient fondamentales! Non, ce n’était pas le souci. Le problème, c’est que Jamie a décidé de partir en tournée mondiale avec moi, pendant trois mois. En ne pouvant rien faire d’autre que d’assister à tout ça depuis le côté de la scène. Avec tout ce que cela provoque de lassitude, d’ennui et d’excès d’alcool… Franchement, si, comme lui, je n’avais pas pu participer, je serais devenu dingue. » Après la tournée, alors qu’ils ont commencé à travailler sur l’opéra Dr Dee, Hewlett prend la tangente. Il a rencontré Emma de Caunes, dont il tombe amoureux, et file à Paris. Albarn termine le boulot seul. Le contact est rompu.
Il faudra attendre 2015 pour que les deux finissent par se rabibocher -autour d’un verre (puis deux, puis trois…), après un concert de Blur. Cela dit, s’ils ne l’avaient pas fait spontanément, sans doute les événements auraient-ils bien fini par les pousser à se retrouver. Peuplé de zombies et de fantômes, le monde de Gorillaz a toujours carburé à la dystopie: que ce soit les dérives orwelliennes des médias sur le premier album, le conflit irakien et la géopolitique basée sur le pétrole et le commerce des armes sur Demon Days, ou le désastre écologique annoncé de Plastic Beach. Maintenant que le monde semble avoir complètement basculé du côté obscur, Gorillaz ne pouvait qu’être dans son élément. Conflit syrien, crise migratoire, Brexit, élection de Donald Trump… Le monde, après tout, avait bien besoin d’un nouvel album de Gorillaz.
Trump le monde
Sa conception démarre il y a plus d’un an. En janvier 2016, Damon Albarn commence déjà à chipoter. « Je me suis remis à composer sur le logiciel Garage Band. Des séquences de huit mesures, pas plus. Mais vous devez déjà y rentrer pas mal d’infos si vous voulez en faire par la suite un morceau de trois minutes. » L’idée est celle d’un album électronique et up-tempo: rien en-dessous de 120 BPM. « J’ai fait quelques disques plus lents récemment, j’avais envie d’autre chose. Et puis, les disques « rapides » sont généralement plus accessibles. Parce que le monde est lui-même très rapide, les gens aiment ça, danser, sauter. » Même s’ils adorent aussi les ballades d’Adele… « Juste. C’est un cas assez étrange. C’est presque comme si elle venait d’une autre époque. Elle a tapé dans quelque chose que je ne pourrai jamais atteindre. Je dois accepter le fait que je ne serai jamais Adele. Mais j’y travaille… » (grinçant)
Pour Humanz, Albarn pense funk, soul, etc. Il cite l’influence de Earth, Wind & Fire, et explique qu’« un titre comme Andromeda, au départ, était intitulé I Can’t Go for Billie Jean, parce qu’on avait en tête de fusionner le génie de Hall & Oates et celui de Michael Jackson » (rires). Des invités comme Jamie Principle ou Peven Everett renvoient eux davantage à la house et la dance. « Même si, honnêtement, je peux compter sur les doigts d’une main les fois où je suis allé en club, avoue Albarn. D’ailleurs, se lancer dans ce genre de truc à bientôt 50 ans, franchement… (rires). Ce n’est pas très orthodoxe. Mais c’est tout moi, ça, je suis le maître quand il s’agit de faire semblant d’être cool. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai un groupe cartoon. C’est un bon moyen pour ne pas être jugé et être écouté sans a priori… »
Les limites du terrain de jeu posées, Albarn n’a plus qu’à imposer le scénario. Celui d’un disque qui capturerait les sentiments « de peine, de joie et d’urgence ». Il briefe ses invités: imaginez le pire des scénarios. Imaginez par exemple que Donald Trump, qui commence alors à grimper dans les sondages, soit élu. Que feriez-vous? Resterez-vous prostré devant l’écran de la télévision? Déboucherez-vous une bouteille pour oublier ça dans l’alcool? Au lieu de ça, Gorillaz propose d’organiser une grosse fête pour noyer ses désillusions sur la piste de danse. « C’était très étrange. Au fur et à mesure qu’on avançait dans le disque, les choses se mettaient en place. On s’est même dit qu’il fallait peut-être arrêter, que cela ressemblait de plus en plus à une autoprophétie. C’était terrifiant. Dès 2015, tout ce que Trump disait recevait une attention démesurée. Avec l’impression que les médias ont participé à l’emballement, qu’ils ont rendu tout cela possible et réel. Ils n’ont pas pu s’empêcher de nourrir la bête. À un moment, Trump est devenu tellement fort que c’est devenu impossible de l’arrêter. Mais vous ne pouvez pas lui reprocher grand-chose en fin de compte, tout ce qu’il a fait, c’est être lui-même… »
Détendu, affable, Damon Albarn peut parfois être un peu flottant en interview. Sauf quand il glisse sur le terrain de l’actualité. Dès qu’il parle politique, il se redresse, s’anime. D’autant plus si on aborde la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le lendemain du vote en faveur du Brexit, il sera l’un des premiers artistes à réagir sur la scène de Glastonbury, déclarant que « la démocratie a failli, parce qu’elle a été désinformée ». Il persiste et signe: « Au final, les gens ne se sont pas prononcés sur l’Europe. Il était question de tout autre chose à ce moment-là. Quatre semaines avant le vote, la droite et l’extrême droite ont commencé à agiter le spectre d’une invasion par des hordes venues du Moyen-Orient. Pour la petite landlady de 80 ans, au fin fond de la campagne du Gloucestershire, qui n’avait jamais croisé un étranger et qui ne s’était jamais intéressée plus que ça à la politique, ça suffisait pour aller voter. Et tant pis si, pardonnez-moi, il ne lui reste que cinq ans à vivre, elle a quand même déterminé le futur de gamins de 18 ans. En termes de démocratie, je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi ridicule! » Si ce n’était pas encore assez clair, il insiste: « Je ne crois pas en l’isolement, cette idée que vous pouvez fonctionner tout seul, dans votre coin. On ne vit plus dans ce monde. C’est même plutôt l’inverse. J’apprécie le fait d’être Européen. Et je le resterai quoi qu’il arrive… »
Mutants agités
Au-delà du coup de gueule, il y a quelque chose d’assez frappant dans la démarche de Gorillaz anno 2017. Tout se passe comme si, dans un monde qui ressemble de plus en plus à un mauvais feuilleton, où les mensonges les plus gros sont ceux qui passent le mieux, ce sont encore des créatures virtuelles qui étaient les plus fiables, les plus crédibles. Un comble? L’oeil torve, Murdoc Niccals doit bien ricaner. « En fait, le monde ressemble bien plus aujourd’hui à Gorillaz que l’inverse », admet Damon Albarn. « Quand on a démarré, il n’y avait pas de réseaux sociaux et on utilisait à peine Internet. Mais en n’existant pas vraiment et en pouvant aller n’importe où, Gorillaz était déjà parfait pour jouer avec tout ça. »
Le monde s’étourdit dans le virtuel, les amitiés numériques et les faits alternatifs? Gorillaz, de son côté, devient toujours plus réel. Chaque membre a proposé par exemple sa playlist sur Spotify, et Noodle est même devenue l’égérie de la marque Jaguar. « Tout ce que je ne veux pas faire, ils le font. Et tout ce qu’ils ne veulent pas faire, je m’en occupe. À cet égard, notre relation est excellente, ironise Albarn. Sans blague, ils sont très bons pour tout ce qui est publicité. Déjà, ils ont une sacrée allure, tandis que moi, on ne peut pas dire que je ressemble encore à grand-chose (rires). À nouveau, ce n’était pas important quand on a démarré le projet. Mais aujourd’hui, quand il est devenu compliqué de vendre des CD, c’est intéressant d’avoir cette option sous la main. »
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Pour le lancement de Humanz, un déploiement technologique prévoit d’accentuer encore cette « mutation ». Des « spirit houses » seront par exemple installées à New York, Berlin et Amsterdam, expérience immersive permettant de découvrir le nouvel album dans des espaces « pimpés » pour l’occasion. Une application pour smartphone offrira aussi de la réalité augmentée… Amusant de la part de quelqu’un qui, il n’y pas si longtemps, avec son album solo Everyday Robots, méditait pas mal sur la solitude de l’homme-écran… « Arf, j’avoue que j’ai une relation ambiguë avec les nouvelles technologies… » Il sort de sa poche un vieux GSM Nokia. « Je me contente de ça. Et de mon iPad, pour bosser (oui, bon, et pour mater aussi un porno de temps en temps)… Le problème est que je perds mon téléphone en permanence, je dois tout le temps en racheter un nouveau. Mais quand je passerai au smartphone, je pourrai créer un morceau et le diffuser le jour même. J’ai des tas de musiques qui dorment dans des tiroirs… »
À terme, Albarn imagine même émanciper complètement, ou presque, ses créatures. Une sorte de retour d’ascenseur. Après tout, Gorillaz a offert à Albarn une liberté insoupçonnée, lui ouvrant des tas de nouvelles portes. Peut-être est-il bientôt temps de rendre la pareille… « J’imagine, par exemple, que quand la technologie hologramme aura atteint tout son potentiel, Jamie et moi on pourra passer la main à d’autres. Un truc à la George Lucas: il a défini les contours de Star Wars, créé des sons particuliers pour les vaisseaux et les robots, etc. Mais aujourd’hui, chacun peut y mettre son nez. Pourquoi ne pas imaginer la même chose avec Gorillaz? Il y aura des codes, des règles à suivre, à partir desquels chacun pourra imaginer la suite. On ne devra plus être là. Peut-être était-ce d’ailleurs déjà le cas cette fois? Ai-je vraiment réalisé ce disque? Ou s’agissait-il d’un robot? Suis-je réellement assis, là, devant vous? » Allez savoir…
GORILLAZ, HUMANZ, DISTRIBUÉ PAR EMI/WARNER. DISPONIBLE DÈS LE 28/04.
1968: Naissance de Damon Albarn (dix jours avant celle de Jamie Hewlett).
1988: Albarn, Graham Coxon, Dave Rowntree et Alex James forment le groupe Seymour. Première publication de Tank Girl, le comics punk-anar’ de Hewlett.
1990: Changeant de nom, Blur sort son premier single, She’s So High. – Démission de Margaret Thatcher, Premier ministre pendant onze ans. Réunification allemande.
1991: Leisure, premier album de Blur. Début de la folie grunge avec Nevermind, de Nirvana.
1993: Lessivé après une tournée nord-américaine chaotique, Blur sort Modern Life Is Rubbish.
1994: Sortie du best-seller Parklife.
1995: The Great Escape. Apogée de la britpop, marquée par la guéguerre Blur vs Oasis. Au cinéma, l’adaptation US de Tank Girl fait un flop.
1996: Le magazine Deadline, qui avait lancé Tank Girl, met la clé sous le paillasson.
1997: Blur, 5e album qui contient les hits Song 2 et Beetlebum. Hewlett et Albarn partagent un appartement du côté de Westbourne Grove, à Londres.
1999: Blur explore encore un peu plus sur 13. – Lancement de la plateforme de piratage Napster.
2000: Premier EP de Gorillaz, Tomorrow Comes Today.
2001: Sortie du premier album de Gorillaz. – Attentats du 11 Septembre
2002: Albarn collabore avec des musiciens maliens (Toumani Diabaté, etc.) pour l’album Mali Music.
2003: Sans Coxon, parti, Blur sort Think Tank, dernier album avant un long hiatus discographique de douze ans. – Invasion de l’Irak par la coalition menée par les États-Unis.
2005: Demon Days, 2e album de Gorillaz.
2006: Lancement du projet Africa Express, qui entend créer des ponts entre musiciens africains et occidentaux. – Deux ans après Facebook, lancement du réseau social Twitter.
2007: Première de Monkey, opéra adapté du roman chinois du XVIe siècle La Pérégrination vers l’Ouest. Supergroupe #1: The Good, the Bad & the Queen avec Albarn, Paul Simonon (The Clash), Simon Tong (The Verve) et Toni Allen (Fela).
2009: Sortie du docu Bananaz. Blur se reforme sur scène.
2010: Plastic Beach, troisième album de Gorillaz, suivi par The Fall, enregistré en tournée par Albarn, sur son iPad.
2011: Au Congo, Albarn cornaque l’effort collectif Kinshasa One Two. À Manchester, première de l’opéra Dr Dee. – Début du conflit syrien.
2012: Blur, tête d’affiche à la cérémonie de clôture des JO de Londres, à Hyde Park. Supergroupe #2: Rocket Juice & the Moon avec Albarn, Flea (Red Hot Chili Peppers) et Tony Allen (Fela).
2014: Everyday Robots, premier album solo de Damon Albarn.
2015: Sortie de The Magic Whip, nouvel album de Blur. Première de Wonder.land, l’adaptation d’Alice au pays des merveilles. Première expo de Jamie Hewlett, The Suggestionists, à la Saatchi Gallery, à Londres. – Réélu, David Cameron fait voter l’organisation d’un référendum sur le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne.
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