Fifty Lab, trois jours de découvertes musicales en tous genres

Le Fifty Lab, trois jours de découvertes musicales en tous genres. © CLAUDIA POIREAU
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

À quoi ressemblera l’été 2022? Qui seront les artistes à suivre? Le Fifty Lab a posé la question à une vingtaine de festivals et rassemble quelques-uns des heureux élus pendant trois jours de showcases à Bruxelles, du 17 au 19 novembre.

Lancé à l’automne 2019, le Fifty Lab ne pouvait pas savoir. En imaginant un événement rassemblant les artistes émergents les plus prometteurs, sélectionnés par ceux-là mêmes qui allaient les programmer l’été suivant dans leur festival, il pariait sur l’avenir. Seulement voilà, même la meilleure boule de cristal ne peut prévoir une pandémie…

Deux ans, et une édition en streaming plus tard, le Fifty Lab relance donc l’idée. Du 17 au 19 novembre, il a prévu une cinquantaine de showcases dans cinq salles bruxelloises (AB, Bonnefooi, Beursschouwburg, Archiduc et Viage). Une affiche concoctée après avoir consulté une vingtaine de festivals: de We Out Here en Angleterre au Pukkelpop, du Cabaret Vert à Charleville-Mézières au Nyege Nyege ougandais. Tous attendent évidemment 2022 pour pouvoir à nouveau fonctionner « normalement ». Même si les chiffres sanitaires du moment ne sont pas forcément réjouissants, personne en effet n’imagine vivre une troisième saison « blanche ». « Dour aura lieu, c’est certain« , assure Mathieu Fonsny, son programmateur, qui a lancé le Fifty Lab, collaboration entre KuratedBy et l’agence Five Oh. « Il y aura bien un festival de Montreux en 2022« , confirme Rémi Bruggmann, chargé de concocter l’affiche du prestigieux festival suisse. L’un comme l’autre sont confiants. Même si l’été 2022 sera forcément un exercice particulier: à la fois héritier de deux éditions annulées, mais aussi tributaire d’un circuit live qui redémarre lentement. Ennuyeux pour ceux dont une bonne partie du travail consiste précisément à écumer les salles de concerts durant toute l’année? « Il est certain qu’on a perdu pas mal de repères, explique Rémi Bruggmann. Cela étant dit, on a toujours dû s’adapter. C’est un peu l’essence de notre métier. » Jusqu’il y a quelques semaines, par exemple, les groupes américains restaient encore très timides. « Cela ne devient intéressant pour eux que s’ils peuvent monter toute une tournée. » Or, si le circuit festivalier devrait tourner à nouveau à plein régime, le risque d’embouteillage, par contre, est réel. Les places risquent d’être chères…

Mathieu Fonsny confirme: « En général, une programmation se construit entre septembre et avril. Et si, à Noël, on a assuré 25% de l’affiche, c’est déjà une belle prouesse. Cette fois, si on le voulait, on pourrait avoir tout bouclé pour ce moment-là« . La plupart des festivals tiennent cependant à se garder une marge de manoeuvre. Que faire alors des artistes bookés l’an dernier, voire en 2020? « À Dour, on reprogramme plus ou moins 30 à 40% de l’affiche. C’est vraiment au cas par cas. Selon l’actualité, l’envie, la disponibilité… » Ou le prix… Car dans l’intervalle, le montant des cachets a parfois explosé. Notamment quand la notoriété d’un artiste a grimpé en flèche. Dans certains cas cependant, il s’agit surtout de rattraper le manque à gagner de deux ans sans tournée. En particulier pour les grosses vedettes internationales. « L’une de nos têtes d’affiche, par exemple, a exigé le triple du cachet initialement prévu. On a décidé de ne pas s’aligner, en pensant que personne n’allait mettre autant sur la table. Erreur! Un festival « concurrent » a payé. Tant pis. On veut garder les pieds sur terre. On a perdu de l’argent ces dernières années, ce n’est pas le moment de flamber. Et puis, au-delà du raisonnement financier, il y a presque une question éthique. Le risque est d’arriver à des festivals qui, au lieu de dépenser 50% de leur budget pour les têtes de gondole, se retrouvent à y consacrer jusqu’à 80%. » Et donc de voir les affiches, écartelées entre quelques grosses machines et une myriade de petits groupes jouant à prix réduits, délaissant les formations « moyennes »?

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Mais une question plus cruciale encore est sans doute de savoir si le public répondra toujours présent. Ces dernières semaines, le retour en salle, par exemple, a parfois été très hésitant. « Mais des gros rassemblements électroniques -comme le Paradise City ou Horst- ont bien fonctionné. » À Montreux, la version « Covid » du festival proposée l’été dernier a également bien marché. « C’était une manière de garder le lien avec les spectateurs, explique Rémi Bruggmann. Mais ce n’est pas la seule. Déjà avant la pandémie, on avait mis des choses en place en ce sens -création de contenus web, etc. » Cela suffira-t-il à relancer, voire renouveler un public qui a parfois pris des nouvelles habitudes? Mathieu Fonsny: « À Dour, on a la chance de pouvoir compter sur une communauté fidèle. Mais on a conscience qu’elle est aussi très jeune, entre 18 et 25 ans. Le kid de 18 ans, qui devait assister à son premier Dour en 2020, qui sait si, entre-temps, il n’aura pas connecté à autre chose? » Réponse en juillet prochain.

50 Lab, du 17 au 19/11, à Bruxelles. www.fiftylab.eu

Essais cliniques

L’Rain – Le 17/11

Artiste DIY de Brooklyn, Taja Cheek rumine une pop expérimentale, tissant des mélodies multicouches. L’été dernier, elle sortait Fatigue, second album passionnant, questionnant l’idée de changement permanent, entre jazz, r’n’b, hip-hop, rock indie, field recordings, etc.

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Gabriels – Le 17/11

Passé par l’école gospel (et la case American Idol), Jacob Lusk, 34 ans, est la voix du trio Gabriels, formé avec les producteurs Ryan Hope et Ari Balouzian. Basé à Los Angeles, le groupe mélange r’n’b vintage, doo-wop sixties, et classic soul, y mettant assez d’intensité que pour éviter la case rétro.

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Sophia Kennedy – Le 18/11

Sorti en mai dernier, Monsters, le second album de Sophia Kennedy, a confirmé le talent de la jeune femme pour brouiller les pistes. Originaire de Baltimore, USA, mais basée à Hambourg, la musicienne combine une écriture classique, ressuscitant un élégant glamour fifties, à des productions hypercontemporaines. La classe.

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Schnellertollermeier – Le 19/11

Math rock’s not dead! Minimaliste, sinueux, brutal, le trio helvète, formé par Andi Schnellmann (basse), Manuel Troller (guitare) et David Meier (batterie), propose une musique aussi escarpée et accidentée que les Alpes suisses.

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