Rock Werchter, J3: avec Bright Eyes, Cymande et Amenra

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Il n’y avait pas grand-chose à se mettre sous la dent sur la Main Stage de Werchter, samedi. Itinéraire bis…

Bright Eyes

«C’est une drôle d’heure pour donner un concert», n’a pu s’empêcher de commenter Conor Oberst sur les planches de Werchter, samedi en tout début d’après-midi. Apparemment à l’eau et au café (pas convaincu que ce soit ses breuvages de prédilection), le formidable singer-songwriter originaire du Nebraska a plutôt bien tiré son épingle du jeu avec ses vieux briscards de potes. Il a picoré dans sept de ses disques. S’est par moments emballé en bon punk qu’il est. Le tout avec pour décor une énorme inscription (jamais superflue en festival) You are now at a Bright Eyes Concert. Sacré Conor…

Amenra

Nul n’est prophète en son pays, dit l’adage. Mais il y a quand même souvent des exceptions pour confirmer la règle. Et il en va comme ça d’Amenra. Fleuron d’un metal doom belge aussi viscéral qu’arty, les Courtraisiens ont fait vibrer une Barn pleine à craquer. Comme à son habitude, le chanteur Colin H. van Eeckhout a passé quasiment l’entièreté du concert à tourner le dos au public. Mais les projections des Flandriens collent à merveille à leur univers. A leur questionnement permanent sur les dualités entre la naissance et la mort, la lumière et les ténèbres, la douleur et le sacrifice. Costaud et mystique.

Cymande

Fondé au début des années 70 à Londres par des musiciens venus des Caraïbes, Cymande est surtout connu du grand public pour avoir été samplé par De La Soul, les Fugees et MC Solaar. Bouge de là… Le groupe britannique qui mêle jazz, funk, soul et groove du soleil a sorti cette année avec Renascence son premier album en dix ans. Le prétexte à un super concert et à des déhanchements endiablés pour un groupe qui a tourné aux Etats-Unis avec Al Green avant de faire une pause carrière de pratiquement 40 balais. Avis aux amateurs: Cymande se produira au Cirque royal le 13 octobre…

Nofun!

Si dans le descriptif de Rock Werchter, Nofun!, collectif multiculturel basé à Los Angeles, est comparé à Odd Future, il faut pouvoir s’imaginer Tyler The Creator et Earl Sweatshirt bouffer des Bisounours. Les Américains qui auraient pu pour le même prix créer une équipe de foot (ils sont onze artistes sur scène venus des quatre coins du monde) courent dans tous les sens musicalement et physiquement parlant. Parfois très, voire trop, pop, Nofun! affiche une énergie communicative et un enthousiasme débordant. Mention spéciale à Mother Wata, la seule fille du crew, pour son flow du tonnerre.

Peter Cat Recording Co.

Même si les tickets de Werchter sont un peu chers pour les groupes qui y jouent, la Slope, dernière née des scènes du festival, a amené de la diversité, de la découverte, du sang neuf dans ce qui reste un rendez-vous d’habitués. Groupe de rock psychédélique indien, les mecs de Peter Cat Recording Co. sont un peu les Allah-Las ou les Growlers de New Delhi. Parfait pour donner le ton et la vibe de l’après-midi.

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