Aux Ardentes, David Guetta a clôturé la journée de jeudi avec son abattage dance habituel. EDM moi non plus…
Fallait-il l’inviter? Dès l’annonce par les Ardentes de la venue de David Guetta, le débat fut lancé. Une tête de gondole de l’EDM en tête d’affiche du plus grand festival rap d’Europe ? Était-ce bien nécessaire ? Si cela permettait d’assurer la prise et le sold out, sans aucun doute, ont dû se dire les Ardentes. Un festival qui a appris à jongler entre les publics. Après tout, il avait déjà dû gérer le courroux des rockeurs bottés hors de l’affiche pour faire toujours plus de place au rap. Les rappeurs allaient-ils eux-mêmes se sentir menacés ? Cocasse.
Bon, on n’en est pas encore là. Même si une nouvelle scène électronique a vu le jour sur la plaine de Rocourt, le rap garde toujours solidement la main. Par ailleurs, l’an dernier, c’était déjà un DJ électro qui avait clôturé la première journée de festival : DJ Snake. Avec le père Guetta, on avait cependant à faire à un autre calibre : ni plus ni moins que l’une des figures emblématiques d’un genre immensément populaire. Avec ses quasi 40 ans de carrière (dont des débuts de DJ passés à jouer des disques de house et de… hip hop), il est ainsi devenu le taulier de l’EDM. Et avec son abattage permanent, l’un des symboles d’une musique qui ne s’est jamais embarrassé de subtilités pour faire monter la sauce dance…
Ah que David
A Liège, comme ailleurs, David Guetta ne lésine donc pas. Arrivé avec une demi-heure de retard sur l’horaire prévu, il se place derrière ses platines, comme si de rien n’était, empoignant directement le micro : « Comment ça va, Liège ?! On y va ! Tout le monde, tout le monde ! ». En dix secondes, il en a déjà dit plus que Damso en une heure, passé juste avant lui. « ça me fait trop plaisir d’être ici. Parce que vous ne le savez certainement pas mais… ma mère vient de Liège ! » Tout s’explique. Comme Johnny Hallyday – dont il serait un peu l’équivalent dans l’électro française -, David Guetta a donc des racines belges. Comme Johnny, il prend aussi souvent la pose conquérante, jambes écartées, derrière son pupitre. Comme Johnny, il suit aussi scrupuleusement la fameuse consigne scénique : démarrer fort, terminer en apothéose, et, entre les deux, « tu te démerdes ».
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Après I’m Good, il balance donc directement Titanium. Deux de ses plus grosses cartouches déchargées d’emblée : le plan est imparable. Pas très subtil certes. Mais la finesse n’a jamais été la qualité principale de David Guetta. Comme quand, plus tard, il enchaîne le Anxiety de Doechii et le Somebody That I Used To Know de Gotye – si jamais le lien entre les deux n’avait pas été assez clair. Plus loin, il mixe son Love Is Gone au Set Fire To The Rain d’Adele : Guetta n’a peur de rien, c’est même à ça qu’on le reconnaît.
Pas de suspense. Le beat est fat, les drop hénaurmes. Mais, tandis que l’on médite sur les nuances entre musiques populaires et populistes, le groupe d’ados à côté de nous vit sa meilleure vie. Ça saute, ça danse, ça se prend dans les bras. Touchant. D’autant qu’ils ne sont pas les seuls. A gauche, même chose. A droite, pareil. Tous emportés par les enchaînements de Guetta, comme s’ils enfilaient les loopings sur les montagnes russes. De la dance de foire et de kermesse ? Genre.
D’ailleurs, cette année, les Ardentes ont installé des auto-tamponneuses. Quand on repasse devant en bout de nuit, le stand est fermé. David Guetta, lui, par contre, joue toujours…