Yoa, RaQL et LibraRomea ont toutes trois annulé leur venue aux Francofolies de Spa en raison de la présence du chanteur franco-israélien Amir, à qui elles reprochent notamment de ne pas avoir reconnu le génocide Palestinien.
À un jour du coup d’envoi des Francofolies de Spa, la tension monte dans les coulisses du festival. En cause: la présence du chanteur franco-israélien Amir à l’affiche, qui suscite des critiques de la part d’une partie des artistes programmés. Mercredi, trois d’entre eux ont annulé leur participation au festival spadois.
Attendue vendredi à 19h sur la scène Baloise, l’artiste Yoa a été la première à réagir, invoquant sur ses réseaux sociaux ses « convictions sociales, politiques et humanistes » pour justifier son retrait et estimant « ne pas pouvoir partager la scène avec un artiste qui ne reconnaît pas le génocide en cours en Palestine et ayant participé à des événements organisés en soutien à l’armée israélienne ».
Les DJs RaQL et LibraRomea ont ensuite décidé de suivre ses pas. « J’ai eu un échange avec le festival et une réponse assez claire de leur part, avec certaines nuances et expliquant que le festival ne comptait pas déprogrammer Amir. Je préfère rester alignée avec mes valeurs et mon engagement pour la Palestine et ne pas figurer sur la même affiche », commente, mercredi après-midi, auprès de l’agence Belga, la DJ bruxelloise RaQL, qui devait se produire au club Fontaine le dimanche 20 juillet à 20h20.
« En fait, malgré la décision prise collectivement avec les artistes qui ont tenté de faire pression aux Francos de Spa, je décide de boycotter le festival. Aucun acte n’est anodin dans un pays de colons« , a de son côté expliqué LibraRomea sur ses réseaux. Cette dernière devait se produire à 17h au club Fontaine dimanche.
L’organisation appelle à la nuance
Face aux diverses interpellations, les organisateurs ont réagi dans un communiqué appelant à la nuance. Ils disent comprendre l’émotion suscitée par la situation à Gaza, mais maintiennent la venue d’Amir, présenté comme « un artiste de chanson populaire, porteur d’un répertoire centré sur des thèmes universels et consensuels tels que l’amour, la fête, la quête de soi et la résilience », assurant qu’aucune prise de position politique n’avait été observée dans ses concerts.
« Ces 15 derniers jours, les Francofolies de Spa ont reçu de nombreux messages appelant à la déprogrammation d’Amir. Dans un contexte international dramatique, il est compréhensible que des citoyens et des artistes nous interpellent sur les engagements d’un artiste à l’affiche. Ces questions méritent d’être posées, mais elles appellent aussi à la nuance« , ont-ils ainsi écrit
Et d’ajouter: « Nous dénonçons sans détour la folie meurtrière d’un gouvernement qui piétine chaque jour un peu plus les appels à la paix, à la justice et au droit international. S’agissant d’Amir, nous ne sommes pas en mesure d’évaluer moralement l’intégralité de sa trajectoire personnelle ou d’accéder à l’intime de ses convictions. Nous n’avons donc aucune raison d’y projeter autre chose que ce que dit et chante l’artiste. »