Le meilleur de Dour J4: dandy décalé, techno de ducasse et Irlandais énervés…

Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Samedi, Dour a encore une fois bien vécu. Focus remet les bulletins.

Les plus offensifs: Jean-Paul Groove

Dans la catégorie j’aime les jeux de mots pourris et j’en ai trouvé un super comme nom de groupe, les Jean-Paul Groove s’en sortent vraiment pas mal. Une guitare, une basse, une batterie et quelques pédales d’effets… Formés au conservatoire de jazz, Nils Hilhorst, Jeremy Debuysschere et Denis Baeten utilisent les codes de la musique électronique pour mieux nous inviter à danser. Le tout avec une énergie brute et rock qu’ils entendent bien conserver, un EP au titre évocateur Violent Party Music sorti le 7 février et cinq titres garantis 100% sans machine. Un esprit punk dans un corps funk. Jean-Paul Groove a choisi la solution offensive…

Le plus dandy: Baxter Dury

A chaque fois qu’on voit Baxter Dury en concert, on ne peut s’empêcher de sortir New Boots and Panties!!. L’album de son père sur la pochette duquel il pose au milieu des années 70 devant le magasin où ce dernier achetait ses Dr. Martens et ses slibards. Dandy décadent, pop star des décalés, Baxter Dury a la classe dégingandée, un accent anglais clairement irrésistible, des choeurs féminins à craquer et des mini tubes indé qui font gentiment se dandiner. Miami, Celebrate Me ou encore ce bon vieux Cocaine Man. Malin, faciétieux, le fils de Ian termine sur un morceau de boîte de nuit. Un entertainer comme on n’en fait plus…

Les plus mordants: Gurriers

Ils vont suivre la voie de The Murder Capital et peut-être même de Fontaines DC. Venus de Dublin, mais rassemblés dans la capitale depuis les quatre coins de l’Irlande, Dan Hoff et ses Gurriers (traduisez par les brutes, les rustres ou encore les hooligans) forment l’un des plus prometteurs groupes de rock de l’autre côté de la Manche avec les zigotos de Deadletter et dans un autre genre les fêtards de Fat Dog. Gurriers, qui sortira son premier album Come and See le 13 septembre, fait dans un post punk nerveux mais jamais chiant et son chanteur sait manipuler une foule avec talent. Il y a du Gilla Band (tiens tiens) et du Idles chez ces cinq amis, collègues et colocataires. Les furieux se produiront le 2 août au Absolutely Free et le 14 octobre à l’Ancienne Belgique.

Les plus généreux: Dog Eat Dog

«Alors maintenant, on va reprendre l’hymne national belge,» proposent les vétérans de Dog Eat Dog avant de faire chanter Jupiler Jupiler Jupiler à un public qui connaissait aussi bien les paroles que la direction du bar. Le groupe de punk hardcore américain ne va pas en rajeunissant mais sa bonne humeur et son plaisir d’être là étaient plutôt communicatifs. Who’s The King, No Fronts… Près de 30 ans après son premier passage à Dour (et pour sa cinquième apparition à l’affiche), Dog Eat Dog a remplacé Sick Of It All contraint d’annuler sa tournée suite aux soucis de santé de leur chanteur Lou Koller. L’occasion d’un petit discours sur les soins de santé, la fragile situation des musiciens aux Etats-Unis et la solidarité de la communauté hardcore. Les fans et musiciens ont fait don de plus de 200.000 dollars en 48 heures sur une campagne GoFundMe destinée à couvrir les frais médicaux.

Les plus dérangés: Gilla Band

Il n’y avait pas grand monde pour suffoquer avec eux mais les Dublinois ont livré samedi soir à Dour l’un des concerts les plus intenses du week-end. Décevant lors de son dernier passage au Botanique, le Gilla Band (ex Girl Band) a remis les pendules à l’heure et fait sauter les boules Quiès avec une prestation tonitruante et obsessionnelle. C’est bruyant, c’est bruitiste. C’est répétitif et libérateur. Pas étonnant que le groupe Irlandais soit souvent cité en exemple et que son bassiste Daniel Fox soit l’un des producteurs du moment. Mention spéciale à leur reprise du Why They Hide Their Bodies Under My Garage de Blawan.

Le plus kermesse: Klakmatrak

Pour terminer la soirée, ça a encore tabassé sec samedi au Garage. Emmené par le producteur métal et techno Brent Vanneste (Stake) et son pote Dreeten Van Maris, Klakmatrak fait de l’électro d’autoscooters. De la musique pour les ducasses flamandes et les magasins de disques à la mer. Celle qu’écoute dès le matin le voisin boloss qu’on a envie de faire taire. Gabber, french core, speed core, hardcore, disco… Klamatrak sort le château gonflable (si si, sur scène) et pousse la musique à danser dans ses derniers retranchements. Jackson Pollock avec des beats…

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