Esperanzah! J1: Valerie June, Patrice et Woodkid
La 12e édition du festival Esperanzah! a ouvert ses portes ce vendredi à 15h00 sous un soleil de plomb à l’abbaye de Floreffe, pour trois jours de musique mais aussi d’engagement.
Premier jour de concerts à Esperanzah!. Le public a bravé une chaleur suffocante pour affluer en masse à l’abbaye de Floreffe. La journée belge la plus chaude du siècle, paraît-il. La montée vers la scène Côté Jardin sous 35 degrés est une véritable épreuve physique et psychologique, puisque pour couronner le tout, un esprit malin s’acharne à faire arriver le petit train qui effectue le trajet systématiquement dans l’autre sens! Certains individus comatent déjà sur le rebord du chemin dans un état second… le joint et le coup de soleil n’est pas le meilleur des amalgames.
Les festivaliers sont tous munis d’un accessoire essentiel: la bouteille d’eau. Et ce, même si des arroseurs arpentent le site, pulvérisateur sur le dos.
Si en 2002, 4000 festivaliers inauguraient l’héritier du Temps des cerises. Ce week-end, ils sont plus de 30.000 à être attendus sur le site. Les associations et autres ONG sont forcément de la partie, puisqu’ici on a voulu refaire rimer musique et éthique. Pour cette douzième édition, les organisateurs ont opté pour une remise en cause du modèle agro-industriel. C’est qu’ici, dans la petite messe de l’altermondialisme version floreffoise, village associatif, préoccupations altermondialistes et attention au développement durable restent ainsi des fondamentaux. En ce qui concerne l’affiche, le socle world music s’est depuis longtemps élargi…
C’est au sommet de l’abbaye, au coeur de scène côté jardin que nous retrouvons la nouvelle princesse de la pop/folk yankee. Valerie June. La jeune américaine a le blues dans la peau et aime y glisser une petite touche de folk de temps à autre. Tranquillement posé sur l’herbe et se désaltérant à la bière, le festivalier émerge petit à petit de son état de semi-somnolence.
Sous le soleil couchant, nous entreprenons l’aventure de redescendre vers les bas de l’abbaye. Nous croisons les sympathiques Chicos y Mendez sur la scène Découvertes. Le groupe néolouvaniste conscient et engagé chante l’altermondialisme sans se prendre le chou et le public adhère à 100%. Quelques mètres plus loin, Patrice s’apprête à monter sur la scène Côté Cour. Il offre un show émouvant, avec des doses d’énergie pure. Pas sûre que le coucher du soleil annonce une baisse des températures… Devant la scène une horde de fans remuent du popotin et jumpent sans relâche. Lorsque le talentueux reggaeman allemand entonne les premières notes de son incroyable » Soulstorm « , le public tout entier est aux anges. À la fin du concert, ils semblent éreintés par la danse et la chaleur.
Le sourires aux lèvres et le coeur léger, nous quittons l’Allemagne pour retrouver la France et Woodkid dans un Côté Jardin, noir de monde. Le bar pris d’assaut avant que l’artiste ne monte sur scène mais ça tombe bien, il ne semble pas pressé de commencer à l’heure.
La corne de brume annonce son arrivée en grande pompe. Baltimore’s fireflies, Where I live et The golden age donnent le ton d’un concert qui nous laissera un arrière goût assez mitigé. Côté chant et envolées lyriques, ce n’est toujours pas ça mais côté visuel, Woodkid en a mis plein la vue. Le show est réglé à la seconde près. C’est propre, soigné mais c’est même trop propre. Si au Cirque Royal, lors des Nuits du Botanique, le jeune homme nous avait bouleversés avec son univers faste en images et en symboles, il nous donne l’impression ici de se noyer dans ce cadre visuel trop calculé. Le décalage entre la musique du français d’une part, et le site, l’atmosphère et le public de l’autre est assez marquant.
Au terme de la soirée, on se dit qu’on a passé une belle journée. Les gens sont polis, il fait propre et le cadre est magnifique. Tous des signes annonciateurs d’un beau week-end.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici