Dinos en héros rap et Playboi Carti en démon metal : les tops et flops de la 3e journée des Ardentes
Les tops
Dinos
Cela n’était pas forcément le meilleur concert que l’on ait vu de Dinos. Et pourtant, il restera bien l’un des moments forts de cette édition des Ardentes. Grâce notamment à son talent de rappeur, d’interprète et sa hargne toujours intacte. Dinos connaît aujourd’hui le succès – chiffres et récompenses à l’appui (album rap de l’année pour Hiver à Paris, lors de la première cérémonie des flammes). Mais il n’a pas oublié pour autant ce que le rap voulait dire. Ce qu’il supposait d’inspiration et d’implication. Ce qu’il était supposé remuer, aussi bien dans les tripes que dans le cœur – « Parlez-moi, parlez-moi », hurle-t-il au public pendant XNXX. Et puis, il y a ce moment où il dédie 93 mesures à Nahel, réclamant « justice pour toutes les victimes de bavures policières ». Sauf erreur, depuis le début du festival, c’est le premier à évoquer les récents événements. On a parfois l’impression aux Ardentes, comme dans la plupart des autres festivals, d’évoluer dans une bulle, comme coupée du monde. Que Dinos se permette de la crever pendant quelques instants, était non seulement utile, mais nécessaire.
Rema
Après son annulation à la dernière minute, l’an dernier, à Couleur Café, on n’osait plus trop parier sur la nouvelle superstar nigériane. A l’heure à laquelle est censé démarrer son concert, cela patauge d’ailleurs encore. Surtout, le DJ/ambianceur du jour est particulièrement bavard, devenant vite insupportable. Une fois que Rema déboule, lunettes noires sur le nez et joailleries bling bling autour du cou, tout va pourtant rapidement se décanter. A 23 ans, Rema en paraît 17. Mais il gère déjà parfaitement le show et le flow d’une afropop qu’on n’attendait pas aussi luxuriante. Clôturant sur l’inévitable Calm Down, il repartira avec un gros ours en peluche. Remajeur.
L’énigme
Playboi Carti
On n’a jamais trop adhéré à la scène rap nu metal des années 90. Ce n’est pas pour céder aujourd’hui à sa nouvelle version défendue par Playboi Carti. En tête d’affiche, le rappeur s’agite dans la pénombre, sous les riffs de guitare apocalyptiques, perché sur l’estrade de sa structure métallique. Avec la volonté claire de déchaîner les enfers sur terre – à un moment, des feux artifices sont même brièvement allumés par des spectateurs, au milieu de la plaine. Même quand il hurle qu’il « love Belgium », Playboi Carti A côté, la prestation de Travis Scott la veille avait presque des airs de ballade r&b. Radicale, la proposition a moins le mérite d’être tranchée, fascinante même dans son jusqu’au-boutisme. Mais au bout d’une journée sous le cagnard, elle a eu un peu de mal à passer…
Le flop
Ice Spice
Vous l’entendez le bruit de la hype qui se dégonfle ? Ice Spice a beau n’avoir sorti qu’un seul EP, elle a déjà droit à un buzz, des feats fat (Taylor Swift), une tournée (et le merchandising qui va avec). Mais pas vraiment encore de concert en bonne et due forme. Au mieux un showcase. Quatorze minutes top chrono. Et puis, pshhhht….
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