Album - Ultra Truth
Artiste - Daniel Avery
Genre - Electronica
Label - Phantasy Sound
“Ultra Truth”
L’art -et la musique en particulier- est-il destiné à ouvrir les yeux sur la réalité du monde et à s’y confronter? Ou doit-il, au contraire, tout faire pour permettre de s’en évader? Et on ne parle pas ici de grande entreprise de distraction des masses, “abrutie” par l’industrie de l’entertainment… Prenons Daniel Avery. Loin de tout star system, le producteur électronique londonien a toujours expliqué chercher à faire une musique électronique qui soit une échappatoire au quotidien -qu’elle vise l’extase du dancefloor ou des rêveries plus ambient. Avec son nouvel album, l’Anglais avoue toutefois avoir changé de perspective. Sur Instagram, il présentait Ultra Truth de la manière suivante: “Pour moi, cet album ne fuit pas l’obscurité, il la regarde droit dans les yeux”. Il s’ouvre avec New Faith, motif de piano mélancolique dont l’écho vient se frotter sur un grondement de drone, d’abord sourd, puis de plus en plus écrasant. Avec Ultra Truth, Avery délaisse le club pour une musique plus introspective. Sans pour autant tomber dans l’éthéré: Devotion, par exemple, développe des échos noisy et un breakbeat jungle qui tabasse, tandis que Chaos Energy a des parfums big beat. Dense ou plus aérien, dans tous les cas, Avery donne la priorité au sentiment. Comme sur Lone Swordsman, splendide crescendo nocturne, publié suite au décès de son ami et mentor Andrew Weatherall, suivi directement après par la coulée de lave techno d’Overflowing with Escape. En scrutant le chaos de l’époque, Avery aurait pu pondre une dystopie électro colérique. Au lieu de ça, Ultra Truth captive par l’intensité avec laquelle il dévoile ses vulnérabilités.
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