Choisir, c’est renoncer. On ne sait faire ni l’un ni l’autre. Parmi la centaine d’artistes présents ce week-end à Couleur Café, voici ceux qui nous ont le plus marqués.
Little Simz ****
Little Simz est devenue grande, très grande. Sortant d’une période chamboulée, la rappeuse londonienne est venue présenter son nouvel album, Lotus, avec une énergie et une chaleur contagieuses. Souriante de bout en bout, elle a régalé Couleur Café, déployant une setlist parfaitement dosée – entre rap, soul, funk, électro, jazz.
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2. Nathy Peluso ****
Fallait s’appeler Couleur Café pour offrir à la star argentine la tête d’affiche de sa journée du samedi. Fallait être Nathy Peluso pour relever aussi brillamment le défi. Véritable tornade, la chanteuse a sauté d’un genre à l’autre – rap, chanson, rumba, bolero, synth-pop -, avec une facilité déconcertante. Du grand spectacle, entre élan romantique et film d’action à rebondissements.
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3. Tif ***
Avant les Ardentes cette semaine, Tif était de passage au Heysel pour délivrer son rap biberonné au chaâbi et au raï. Avec toujours son full band au poil, et ses chansons qui réussissent à mêler fête et mélancolie, récit social et politique. Se profilant en cela, sans les comparer, dans la lignée des Marley, Fela, etc, et autres musiciens ayant réussi à combiner revendications et musique populaire.
4. Bamby ***
Couleur Café a fait la part belle au dancehall cette année, avec Shenseea sur la scène principale ou Maureen au théâtre de verdure. Mais c’est sans doute la Guyanaise Bamby, sous le chapiteau, qui a fait le plus monter la température, samedi, au milieu de la nuit.
5. Jazz Brak ***
A ce stade-ci, Jazz Brak n’est plus un habitué de Couleur Café, mais carrément un abonné, présent quasi systématiquement depuis une dizaine d’années – que ce soit en solo ou avec son groupe Stikstof. Pour cause. Le ket est sans doute l’un des plus meilleurs à Bruxelles pour raconter – en néerlandais – ce qui lui arrive de pire. Et on ne peut pas dire que l’ambiance actuelle dans la capitale soit au beau fixe – entre les fusillades et l’absence de gouvernement. Pour contrebalancer, Jazz Brak a décidé de faire de son passage sur une Green Stage bourrée massacre, une grande fête familiale. Avec évidemment la présence de Zwangere Guy, mais aussi Roméo Elvis, Peet, Treza (ex-13hor donc), etc.
6. Baloji ***
Baloji avait-il déjà joué sur la scène principale de Couleur Café ? Pas sûr. Sa musique méritait en tout cas bien ça, tant elle n’a cessé de prendre, comme sa carrière, toujours plus d’amplitude – son dernier quadruple ( !) album, accompagnant son premier long métrage Augure. Et le public de le rejoindre de plus en plus nombreux pour faire la fête à un propos musical (et politique) d’une richesse rare. Le tout tamponné par papa Dizzy, alias Dizzy Mandjeku, héros de la guitare congolaise, toujours là pour venir mettre son grain de sel dans l’hymne Congo Eza Ya Biso
7. Saïan Supa Celebration ***
« Ok, même s’ils ne sont pas là, que ce n’est pas « bisous, bisous » entre nous, on tient quand même à remercier à Féfé et Leeroy, parce qu’au départ, le Saïan est une aventure à six, et même à sept », insiste Vicelow, l’un des quatre membres restants de l’un des collectifs rap les plus emblématiques du début des années 2000. Déclamation sincère ou agressivité passive ? Peu importe, le principal est bien que la tournée Saian Supa Celebration entreprise par Vicelow, Sly, Sir Samüel, et Specta tient parfaitement la route. A la fois fun et touchante, nostalgique mais pas vintage, démontrant surtout combien le groupe a pu être en avance sur son temps.
8. Niveau 4 ***
En 2016, Couleur Café montait le projet Niveau 4 pour mettre en lumière la scène rap belge émergente. On aurait pu penser que le concept allait rapidement s’essouffler. Cette année, pourtant, il a à nouveau permis un joli moment, avec Camille Yembé, Goti Marras, K.Zia, Drea Dury, K1D, BryanMG, rassemblés autour d’un zinc à l’américaine. Le temps d’une revue hip hop/soul/jazz dont le liant était assuré par un groupe costaud – piano, batterie, basse, guitare, cuivres.