Concours Circuit: l’interview speed dating d’Elle & Samuel
Picasso, Mao et Wim Wenders s’invitent à la table de cette rencontre musicale et minutée avec les candidats du Concours Circuit Elle & Samuel.
À la ville, ils sont deux: Samuel et puis Elle, des amoureux entichés de poésie moderne, de longues soirées à refaire le monde, de cigarettes en regardant la pluie tomber, de la verve de Dominique A et de la fièvre de Nick Cave. Sur scène, le masque du couple tombe et la mascarade se dévoile: Elle & Samuel est un projet de faussaires, une tripartite où Samuel Lambert partage le lit des multiples instruments de Cécile Gonay et de la guitare de Patrick Perin. Dans un univers clair-obscur minimaliste, une voix déclame les vers de la pomme de la société, sans trémolos ni artifices. On y voit un projet de rock français comme il en existait il y a dix ans, fait de mots qui s’indignent jusqu’à la confrontation. Tantôt caressés par un loop de guitare, tantôt malmenés par un violon grinçant, ils sont ponctués par une boite à rythme déshumanisée, comme pour venir souligner le contraste avec ces émotions qui ont tant de mal à ne pas déborder des textes. À des années-lumière de la gravité que peut revêtir la musique d’Elle & Samuel, le chanteur et le guitariste du trio se prêtent au jeu du rendez-vous musical.
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Quelle est la chose la plus embarrassante qui vous soit arrivée sur scène?
Samuel Lambert: Je suis tombé devant Patrick, à genoux, lors notre première date à l’étranger, en Suisse. C’était plus gênant pour moi que pour les autres je pense et Patrick a plutôt cru que c’était un effet de style!
Patrick Perin: Je n’irais pas jusque là, mais c’était bien assumé. De mon côté, je ne pensais pas à ça parce que je ne pense qu’à moi, mais elle est bien, cette histoire!
Si vous pouviez faire le choix d’un réalisateur pour tourner l’un de vos clips, qui dirigerait l’affaire?
P.P.: On en a déjà parlé…
S.L.: …Et ce serait Antoine Cuypers, un ami à moi. J’avais pensé à lui avant son film qui marche à fond (Préjudice, NdlR), mais il a peut-être un peu trop de boulot maintenant, donc on ne va pas lui poser la question tout de suite.
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Si vous deviez expliquer à votre mère votre musique, que lui diriez-vous?
P.P.: Je renonce! Je lui fais écouter et après je la laisse réfléchir toute seule.
S.L.: Moi j’essaye parfois de la rassurer: je lui dis que même si les textes peuvent paraitre négatifs, je suis quelqu’un de profondément heureux. Ce n’est pas aussi tourmenté que ça en a l’air!
À quel moment vous êtes-vous dit que vous étiez un groupe?
P.P.: Chez nous, c’est un peu particulier. Sam a commencé tout seul, puis il a rencontré Cécile avec qui il a commencé à travailler. Au départ, c’est vraiment un duo – il y a d’ailleurs un peu toujours ce problème dans le nom du projet. Je suis un peu arrivé sur le tard. Je ne sais pas si on s’est dit à un moment donné qu’on était un groupe…
S.L.: Ah si! Patrick est arrivé à la fin d’un enregistrement studio, le dernier jour, pour ajouter quelques guitares. Et quand il a fait sa partie, je me suis directement dit: « Ah bah voilà, on va être trois! » Mais on ne lui a pas dit tout de suite.
P.P.: C’est ça le soucis, je n’étais pas au courant!
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Dans quelle salle de concert allez-vous les yeux fermés?
P.P.: L’Ancienne Belgique, je dirais, notamment parce que c’est un endroit super agréable.
S.L.: À Liège, il y a un collectif qui s’appelle Honest House Je vais souvent à leurs soirées à l’aveugle et je ne suis jamais déçu, même si ce n’est pas du tout le style de musique qu’on fait.
Quel groupe belge vous excite particulièrement aujourd’hui?
P.P.: Peut-être Balthazar!
S.L.: Dans les groupes Honest House, justement, il y avait Mambo qui me rendait fou.
P.P.: Mambo, je partage complètement! C’est magnifique.
Vous vous souvenez de votre tout premier achat musical?
S.L.: Un micro.
P.P.: Tiens donc!
S.L.: Avant même une guitare, c’était un micro et un câble XLR. Je n’avais pas l’ampli qui allait avec, pas de table de mixage, rien, mais j’avais un micro!
P.P.: Le premier truc qui me vient en tête, c’est d’être allé voir Michael Jackson à Werchter, quand j’avais onze ans.
Quel artiste décédé auriez-vous aimé rencontrer?
P.P.: Picasso.
S.L.: Je ne saurais pas dire…
P.P.: T’aimes pas les artistes, toi?
S.L.: Non, j’aime les vivants!
Y a-t-il une lecture qui vous parait essentielle, quand on fait de la musique?
S.L.: Un ouvrage introspectif, un livre qui invite au voyage en soi…
P.P.: Mao Tse, ou un truc comme ça?
S.L.: C’est ça! Non, mais plus sérieusement, un livre qui te fait te poser la question de ce dont tu veux parler dans ta musique. Je ne vais pas dire qu’il y a beaucoup de groupes qui ne se posent pas la question, mais il y a peu de singularité. Un truc bouddhiste ou… Psychologie Magazine!
De quel film auriez-vous aimé faire la B.O.?
P.P.: Paris Texas, de Wim Wenders! On ne colle pas du tout musicalement, mais ça aurait été chouette.
S.L.: Ou Les Ailes du désir, de Wenders.
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Influences: Dominique A, Diabologum, Noir Désir, PJ Harvey, Nick Cave
Date: 10 septembre 2016
Lieu: Le Garage à Liège
Autres participants: In Lakesh, Le Centième Orkestra, (Run) Sofa et Totm
Bonus: Le clip animé beau et sombre de Fabian Dores Pais pour Jeune et Fou, sélectionné dans plusieurs festivals européens.
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