Concours Circuit: l’interview speed dating de Monolithe Noir
Le Vecteur de Charleroi peut compter sur une sélection particulièrement excitante pour cette troisième date des éliminatoires du Concours Circuit. Monolithe Noir en est l’une des révélations.
Cinq minutes et 37 secondes à la place des sept habituelles: c’est le temps qu’il faut à Monolithe Noir pour convaincre du bien-fondé de sa présence dans cette sélection du Concours Circuit. Pile la durée de sa track Bruit & Bêtise, beauté minimale, dramatique et glaciale extraite de son second album Again With the Logistics. Les images mentales sont légion – paysages lunaires, séance de méditation au bord du Styx, Stranger Things, 2001, Odyssée de l’espace – et l’univers singulier, dystopique, presque étourdissant. Avec un précédent Holy The Visions sous le bras et la bonne presse – française – qui entoure ses sorties, c’est à se demander ce qu’un artiste confirmé comme Antoine Pasqualini vient chercher dans ce tremplin. À tout hasard, une hypothèse: faire connaitre son projet electronica/drone/ambient ultra cinégénique à son nouveau public, bruxellois et plus généralement belge. C’est qu’après Bordeaux et un passage à Paris, le groupe d’un seul homme est venu s’installer dans notre capitale, par amour d’abord, pour la musique enfin. À moins que ce ne soit par amour pour la musique, puisqu’Antoine Pasqualini s’apprête à réaliser le rêve de millions de musiciens: devenir son propre disquaire en ouvrant la succursale belge des Balades Sonores, en face du Botanique. Entretien tout en références avec la belle révélation derrière le nébuleux Monolithe Noir.
Ton label préféré, pour commencer?
Constellation Records. C’est toute une vague de groupes que j’ai découverts à une même période quand j’étais à la fac et qui ont tout de suite beaucoup parlé à ma fibre musicale plutôt triste et lancinante. Ils cassaient les formats de tout ce que j’avais connu jusque là et j’avais besoin d’une musique qui me tire du format pop, qui me propose quelque chose de différent. Il se trouve que ce label avait aussi une éthique, une manière de faire les chose un peu DIY qui m’a beaucoup parlée.
Quel artiste qui n’est plus de ce monde aurais-tu aimé rencontrer?
Moondog, pour le personnage, pour tout ce qu’il peut avoir de mystérieux. Et aussi parce que ce n’était pas tant une célébrité de son vivant. Enfin si, mais pas forcément pour les raisons pour lesquelles on le connait aujourd’hui: plus parce que c’était un marginal, un original. Après, il y a toujours un rapport un peu étrange dans le fait de rencontrer quelqu’un qu’on admire beaucoup, trop. Il y a le risque ne pas savoir quoi dire… Généralement je n’ai pas trop envie de rencontrer les personnes que j’admire.
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Quel oeuvre cinématographique pourrait faire office de clip pour ton projet?
Un documentaire sur les volcans.
Si tu devais réaliser la B.O. d’un livre, lequel choisirais-tu?
C’est compliqué parce que ce que je lis est vraiment très éloigné de ce que je peux faire musicalement. Pourquoi pas 1984, dans l’esprit.
Dans quel festival aimerais-tu vraiment jouer, si tu en avais l’opportunité?
J’ai entendu parler de l’Echo Festival dans le sud de la France, où l’on joue à travers une grande corne qui donne sur une vallée: il faut donc jouer avec l’écho de la vallée et c’est une expérience qui m’intéresserait beaucoup!
Tu te rappelles de ton dernier achat musical?
Oui, j’ai acheté une sortie de Tanuki Records il y a deux ou trois jours. Ça faisait très longtemps que je n’avais pas acheté de musique digitale et je vais l’écouter cet après-midi.
Raconte-moi ton meilleur souvenir de backstage.
C’était peut-être une soirée au 6 par 4 [ndlr: une salle de concerts à Laval, en France] avec mon groupe précédent, Arch Woodman. C’était une époque où il y avait une bonne connivence dans le groupe. Maintenant que je suis tout seul, c’est un peu moins rigolo, même si on a plus de surprises parce qu’on est moins en clan.
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Quel artiste belge t’excite le plus aujourd’hui?
Bear Bones, Lay Low, que j’ai vu trois fois à Bruxelles et que j’ai voulu inviter à venir jouer à Paris. C’est de la musique psychédélique jouée par une seule personne avec tout un délire de boucles et de cassettes. Il a un côté assez chamanique et c’est d’ailleurs lui qui m’a parlé de l’Echo Festival. Quand j’ai découvert ce projet, ça m’a ouvert des perspectives par rapport à d’autres groupes et d’autres projets plus souterrains à Bruxelles.
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Dans ce lieu, tu sais qu’il y a toujours un bon concert à voir… Où est-ce?
J’ai des amis qui organisent des concerts à Trône, dans une maison, Antoine et Tim [ndlr: Antoine Meersseman et Timothée Philippe, de BRNS]. Je leur fais confiance.
Décris-moi ta sensation musicale préférée.
La tête qui tourne, les pieds qui se soulèvent du sol, une espèce de souffle un peu court où l’on se dit qu’il se passe quelque chose et qu’il y a un avant et un après.
Influences: James Holden, Tony Conrad & Faust, Moondog
Date: 9 septembre 2016
Lieu: Le Vecteur à Charleroi
Autres participants: Loka and the Moonshiners, Neufchâtel, Wuman, Glass Museum
Bonus: Un remix sombre à souhait de Last Gaze de BRNS.
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