Bandes à part (5/7) : Les Jeunes Gens Mödernes : métro, boulot, dodo…et Novö
Si une expo et un documentaire ne s’étaient pas penchés sur leur sort, les jeunes gens modernes n’auraient plus vécu qu’en archives et au travers de l’actuel « Revival New Wave » français. La culture Novö de la fin des années 70 et du début des années 80 vaut cependant mieux que ça.
On raconte que tout a commencé avec un article du magazine Actuel. Son titre: Les jeunes gens modernes aiment leur maman. Sur la photo, chacun des membres de Marquis de Sade pose avec sa mère, sauf Philippe Pascal, venu avec celle d’un copain. Et l’auteur, Patrick Zerbib, de s’intéresser à une nouvelle scène, par le biais du groupe rennais emmené par Franck Darcel et Christian Dargelos.
Elle n’aura pas vraiment vécu longtemps. Disons de 1978 à 1983, à quelques mois près, si l’on s’en tient à ses principales manifestations artistiques. Un feu de paille? Un épiphénomène? Pas exactement non plus quand on les considère au regard du paysage musical de l’époque, dominé par la variété française et le culte du tube radiophonique. Celle des Johnny Hallyday (Ma gueule), Jairo (Les Jardins du ciel), Eddy Mitchell (Couleur menthe à l’eau), Mireille Mathieu (Une femme amoureuse) ou… Chantal Goya (Bécassine). « En 1980, presque 20 ans après son lancement, Johnny Hallyday, pâle copie d’Elvis, était encore le modèle de ce « système », écrit Eric Vennettilli du groupe Artefact. Quelle originalité que de proposer comme alternative « punk » un groupe comme Téléphone, clone des Rolling Stones relifté pour lycéennes boutonneuses! »
N’empêche, si la nouvelle vague a été subversive, ce fut bref! Et vite suivi par l’apparition de lointains cousins au bagage plus light. Indochine, Mylène Farmer, Partenaire Particulier, ce genre-là… Et comme souvent, quand ce fut bref, ce fut tout aussi vite menacé par l’oubli.
Post-punk
En avril 2008, c’est ce souci qui inspire à la Galerie du Jour agnès b. l’exposition collective Des Jeunes Gens Mödernes. Elle se veut un hommage à cette scène musicale de la fin des années 70, marquées par les genres punk et cold wave. Jean-François Sanz, le commissaire de l’exposition, a accumulé des heures d’entretien avec une trentaine d’artistes. Elles serviront de matière première pour la rédaction d’un bouquin: Des Jeunes Gens Mödernes, Post-punk, cold wave et culture novö en France, 1978-1983 (chez Naïve). Et surtout, à la réalisation d’un documentaire portant le même titre. On l’a déjà amplement évoqué dans Focus mais il est, cela va sans dire, absolument indispensable. Parce que, précisément, « cette période était injustement ignorée et assez peu documentée. »
Si ces Jeunes Gens Mödernes forment une tribu, elle serait de celles dont les liens de parenté sont passablement distendus. Pas de capitale: pour une fois, la France d’en bas, Rennes par exemple, compte autant que Paris. Pas de patriarche, mais plutôt un terreau commun, les cendres encore chaudes du punk qui a « déblayé le terrain » (dixit Etienne Daho), sur lesquelles désespoir romantique mais aussi jusqu’au-boutisme et nihilisme vont faire naître des envies créatrices, qui ont pour point commun une certaine sophistication et une forme d’ironie.
L’ironie, c’est aussi ce qui va permettre à certains de ne pas sombrer en cette fin d’époque. Chez Artefact, qui se vautrera en 1980 en première partie de Simple Minds, elle « désamorce la lourdeur ». Les années Giscard s’achèvent, les seventies se terminent dans la tension sociale tandis que l’économie stagne. L’euphorie engendrée par la victoire de Mitterrand en 81 est vite calmée: deux ans plus tard, la France subit un plan de rigueur et les socialistes se convertissent à l’économie de marché…
Les Jeunes Gens Mödernes, s’ils cultivent le beau, trimballent aussi avec eux un petit quelque chose de triste ou de funèbre. Comme s’ils savaient que Paris n’allait bientôt plus être cette fête infinie que dessine Rohmer dans Les Nuits de la pleine lune. Comme Taxi Girl le chantera dans Je suis déjà parti (la face B d’Aussi belle qu’une balle): « Les meilleures choses ont une fin / Et puis aussi tu comprends bien / Dans ces conditions que je m’en aille / Je suis déjà si loin / Je suis déjà parti / Fais comme si tu ne m’avais jamais connu / Tout est foutu. »
Kubrick, Debord et Iggy Pop
Les groupes mélangent les influences, s’inspirent d’autres disciplines artistiques dans un underground qui n’est d’ailleurs pas que musical, développent des concepts. Guerre Froide chante Demain Berlin en français, en allemand et en anglais. Marquis de Sade met en scène Conrad Veidt, l’acteur à l’oeuvre dans le magnifique Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene, chef-d’oeuvre de l’expressionisme allemand (1920).
« Le projet musical d’Artefact était pour moi une transposition du travail de Stanley Kubrick au cinéma, explique Eric Vennettilli, le batteur du groupe où officiait également le défunt Maurice Dantec. C’est-à-dire le détournement de genre, ce que j’appelle l’échantillonnage conceptuel. De la même manière que le maître osait mettre une valse sur une station spatiale dans 2001, j’aimais coller l’image d’un robot avec celle d’Eddie Cochran à l’intérieur d’un morceau. » Dantec, quant à lui, invente la hard-muzak, la disco idéologique. « Il était plongé dans le constructivisme et Science & Vie, reprend Vennettilli (dans Artefact, une tentative de reconstruction mémorielle). Notre logo représente un paquet de lessive atomique, sous l’influence croisée de Guy Debord et de Philip K. Dick. »
Au club Rose Bonbon, ceux d’Artefact croisent d’autres Jeunes Gens Mödernes. Des gens qui leur ressemblent. Parmi eux: Taxi Girl. « Nos plus proches cousins d’esprit. La poésie noire de Daniel Darc, et la modernité du son de Mirwais. »
Poésie noire et modernité: c’est aussi ce qui émane du groupe rennais Marquis de Sade dont le premier album, Danzig Twist sort à la même époque que l’importantissime Entertainment! de Gang of Four. Nous sommes alors en 1979… Expressionisme et austérité. « Un groupe qui produit un effet par son intensité et sa sobriété sur scène, écrit Patrick Zerbib dans Actuel. Des costumes gris et des visages figés de mannequins, l’immense présence du chanteur qui tourne sur lui-même au lieu de sauter dans la salle ou de grimper sur des amplis comme lggy Pop. »
Ils s’appellent Les Fils de Joie, Perspektiv Nevski, Rita Mitsouko, Mathématiques Modernes, Kas Product, Electric Callas, Ruth… Certains sortent des albums, aujourd’hui rares ou cultes comme celui de Marie et les Garçons. Ils fréquentent des boîtes en passe de devenir branchées et s’habillent avec une certaine recherche. Chemises rouges et vestes noires: les cinq Taxi Girl ont un petit quelque chose de Kraftwerk. Ils croisent des « personnages », comme Alain Pacadis, le chroniqueur déglingué, et entraînent dans leur sillage une nouvelle presse (Actuel donc, L’Imprévu…), un public qui leur ressemble. Marc Caro, le réalisateur du Bunker de la dernière rafale et future moitié de Caro & Jeunet, prête son vocodeur à Artefact.
Jacno, disparu en 2009, s’impose comme une des figures les plus atypiques de cette nouvelle pop française. Avec les Stinky Toys, il a joué dans l’un des premiers festivals punk à Londres (à l’affiche: les Sex Pistols et The Clash). Il a même été en Une du Melody Maker. En duo avec sa compagne Elli Medeiros, il crée quelques-uns des titres marquants de l’époque. C’est lui aussi qui produit certains des « jeunes »… Jeunes Gens Mödernes comme Etienne Daho ou Daniel Darc. « Quand j’ai commencé, détaille Daho dans une courte interview à La Dépêche, j’avais aussi mes muses, qui m’inspiraient beaucoup. Il y avait Dutronc, Hardy, Birkin, Gainsbourg en France. «
Le temps des malentendus
Mélange des influences et liens de parenté distendus, disions-nous… En 87, dans Les Inrockuptibles, à l’occasion de la sortie du nouvel album de Marc Seberg, l’une des deux formations accouchées par Marquis de Sade, Philippe Pascal parle de « malentendu », à propos de cette génération. « Cette image proprette qu’on cherchait à nous coller, alors que nous étions cradingues et toujours mal rasés. Cette image clean, de droite à la limite, nous colle à la peau depuis. Avec Marquis de Sade, on montait sur scène bourrés, nous étions l’antithèse de l’image qu’avaient les gens de nous, un peu résumée par cette fameuse couverture d’Actuel (…) Cette histoire de Garçons Mödernes n’a jamais rien voulu dire. »
Rose bonbon
Le club mythique du rock français, communiquant avec les dessous de l’Olympia, devient « la Mecque de la new wave française », dixit Eric Vennettilli d’Artefact. D’autres boîtes parisiennes seront des points de chute obligatoires: le Gibus, ouvert en 67 dans un sous-sol de la rue Faubourg du Temple et accueillant dix ans plus tard la génération punk à l’invitation de Patrick Eudeline, le Palace, fréquenté par les stylistes et haut lieu de la culture gay, ou encore Les Bains Douches, théâtre du fameux concert de Joy Division du 18 décembre 79.
Eric Rohmer, Les Nuits de la pleine lune
« Aussi surprenant que cela puisse paraître, Rohmer était fan de Rectangle. Il trouvait que ça sonnait comme un menuet électrique. (…) De ses films, je n’avais vu que Pauline à la plage et j’en avais aimé l’atmosphère éthérée », raconte Jacno dans Itinéraire du dandy pop (éditions du Rocher). Avec Elli, il lui écrira la BO de cette comédie dramatique dans laquelle Pascale Ogier (meilleure actrice à Venise, décédée d’une crise cardiaque deux mois après la sortie du film) incarne Louise, jeune femme happée par l’insouciance festive du début des années 80.
Phil Perfect
Toute l’oeuvre de Serge Clerc baigne dans la culture rock. A 17 ans, il débarque à Paris, puis dessine pour Métal Hurlant et Rock’n’Folk, renouvelle la ligne claire… « J’ai passé mes nuits au Rose Bonbon, j’ai survécu! J’aime les dégaines, je crois que je sais les saisir, j’ai l’amour des attitudes », explique l’auteur dans Le Journal (éditions Denoël Graphic). En 81 naît donc ce personnage de critique rock nonchalant qui fréquente les bars avec son acolyte Sam Bronx, romancier, et joue, par la volonté de son géniteur, les miroirs de l’époque.
Bazooka
« Le commando graphique » (l’expression est de Marc Zermati, fondateur du label Skydog et parrain du punk), formé par les provocateurs Kiki et Loulou Picasso, Olivia Télé Clavel, Lulu Larsen, T5 et Bernal Vidal, s’exprime au travers de collages d’images d’actualité retravaillées. On les retrouve alors dans ses fanzines (Loukhoum breton, Activité sexuelle normale, Un regard moderne…) et pendant un court moment dans le journal Libération. Ambition du collectif Bazooka, pendant visuel des musiciens novö, assidus du Palace: le noyautage systématique des médias. Culte!
Post punk, cold wave et culture novö en France, 1978-1983
Ne cherchez plus la bande-son de cet article, elle a été rêvée chez Born Bad et concoctée par Jean-François Sanz. Deux compiles existent à ce jour. La première, sortie en 2008, mise sur l’éclectisme, avec Kas Product (Man of Time), Charles de Goal (Exposition), Lizzy Mercier Descloux (Torso Corso) et autre Henriette Coulouvrat (Can’t You Take a Joke). La seconde, de 2015, est plus orientée synthpop, avec Elli & Jacno (Les Tarots, extrait des Nuits de la pleine lune), Medikao ou encore Meca Rhythm. Inédits et raretés en nombre!
Rectangle, par Jacno
En 1979 sort le premier album de Denis Quilliard, sobrement intitulé Jacno. On y trouve six morceaux, dont deux versions de Anne cherchait l’amour, et quatre faisant référence à des formes géométriques. C’est finalement Rectangle qu’on retiendra alors, instrumental presque minimaliste, « graphique » dira-t-on, mariant synthé et guitare, dont Nesquik se servira pour étoffer ses pubs. Mais surtout (peut-être?) « le tube » de cette génération des Jeunes Gens Modernes. Olivier Assayas (Après mai, Sils Maria…) l’illustrera d’un court métrage de huit minutes.
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Pourtant, de ce côté-ci de Quiévrain, on en a aussi parlé, à l’époque. « Je me souviens de la couve du magazine Actuel, raconte Marc Hollander. C’est ce qui a lancé cette expression, début 80. » Il faut dire également que le co-fondateur du label Crammed et d’Aksak Maboul était en quelque sorte leur contemporain. « On en parlait un peu au-delà des frontières françaises. Mais Bruxelles, par exemple, était beaucoup plus à l’écoute de ce qui se passait alors en Grande-Bretagne, aux USA, et bientôt en Allemagne. » N’empêche, il y a la proximité géographique, et linguistique: « Côté Tueurs de la lune de miel/Aksak Maboul, vu qu’il y avait une dimension francophone dans ce que nous faisions, nous étions contents de constater un renouveau en France. Et nous avons croisé çà et là certains de ces musiciens, qui sont même venus à nos concerts: des membres de Marquis de Sade, Taxi Girl, Etienne Daho, Tokow Boys… Mais ça ne faisait pas partie de nos inspirations majeures, nous écoutions plutôt les Flying Lizards, les Residents ou les B-52’s (pour les uns), Scritti Politti, Young Marble Giants, Tuxedomoon ou This Heat (pour les autres), voire des choses encore plus aventureuses et éclectiques. »
Contemporain des Jeunes Gens Mödernes lui aussi, à l’époque où il était batteur d’Isolation Ward, Etienne Vernaeve voit en eux les branchés qui avaient également une culture nightclubbing. « A l’époque, c’est le label Ze Records qui représentait le mieux cette mouvance en France. Ça nous intéressait, j’en ai acheté quelques-uns. Le disque de Casino Music revient régulièrement sur ma platine ainsi que ceux de Lizzy Mercier. » Un équivalent à Bruxelles? « Je ne vois que Allez Allez et la bande autour de Lio. » Influence? Pas vraiment: « Les débuts d’Isolation Ward avaient ce côté funky de par la présence d’Eric Van Houte. Il a rejoint le groupe pour nous faire profiter de la proposition d’une sortie K7 par FM Bruxel… Son groupe, les Frozen Boys, n’était pas intéressé, il nous a proposé le deal mais en échange, il jouait avec. On entend bien sa présence sur Dangerous et sur Cheree, la reprise de Suicide (récemment postée sur YouTube, NDLR). Après nos deux premiers concerts, on lui a dit que ce n’était pas la direction première du groupe et on s’est séparés à l’amiable. C’est cette K7 qui nous a lancés. »
Et puis quoi?
Juillet 2016. La variété française est toujours là, dominante. Pire: c’est parfois la même qu’en 1980! L’Obs nous apprend ainsi que l’année dernière, les « jeunes créateurs » les plus aidés financièrement par la SCPP (Société Civile des Producteurs Phonographiques) s’appellent… Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Chimène Badi ou Charles Aznavour! Y aura-t-il une nouvelle génération de Jeunes Gens Mödernes pour faire les poussières? Celle d’il y a 35 ans (ressuscitée sur des compiles comme Bipp et IVG chez Born Bad Records, So Young but So Cold chez Tigersushi ou Transmission chez Infrastition) semble avoir planté quelques graines et donné naissance à des héritiers plus ou moins (bien) inspirés, comme La Femme, Lescop pour qui Daniel Darc reste une référence absolue, Violence Conjugale, The Shoes, Juveniles, Griefjoy…
Encore faut-il convaincre! « C’était bien que ça existe, dit Marc Hollander. Les aspects les plus créatifs se situaient peut-être à la périphérie, entre autres du côté des graphistes associés à cette scène. Comme Bazooka. Vu d’ici, c’était perçu comme un phénomène très parisien, même si certains groupes provenaient de Rennes ou Nancy. Je n’ai rien réécouté de tout ça depuis longtemps, mais je garde un souvenir positif des premiers disques de Jacno ou Kas Product, par exemple. Pas mal d’artistes français actuels s’inspirent de cette période, parfois de façon un peu littérale ou nostalgique. Personnellement, ça ne me passionne pas… » Etienne Vernaeve ne pense pas autre chose: « Le revival eighties ne m’intéresse pas vraiment. J’ai bien sûr entendu La Femme ou Hyphen Hyphen, mais ce n’est pas mon truc… »
Les Jeunes Gens Mödernes étaient bien de leur temps, c’est sûr!
Decryptage
1. Elli et Jacno… « Une sorte de Sony & Cher synthétique, avec une dose de glamour néo-yéyé à la Hardy/Dutronc, écrit Jean-François Sanz à propos du duo né dans la foulée des Stinky Toys. Le tout « mis en scène » comme une version proto électronique du cinéma Nouvelle Vague. »
2. Elli dit le duo inspiré par une démarche cinématographique, dans laquelle elle serait le réalisateur, et Jacno le scénariste. « Avec Rectangle, je rentrais dans un truc plus musical, nous racontait Jacno en 2002, je me revois m’amuser avec les machines, le studio… »
3. La génération des Jeunes Gens Mödernes, c’est aussi celle de l’apparition des premiers synthés analogiques. Les mélodies se font candides, les rythmes paraissent plus épurés quand on a encore dans les oreilles le fracas du punk. Et le novö d’avoir un petit air de Kraftwerk à la française…
4. Cette incarnation de l’air du temps, qui a tant attiré Rohmer quand il a tourné Les Nuits de la pleine lune, se traduit par un mélange de dandysme et de branchitude un peu froide, entre Renaissance post-moderne et esthétisme mod, sixties.
5. Le couturier Jean-Charles de Castelbajac est un proche de Jacno. Les Jeunes Gens Mödernes savent s’habiller. « Ils habitent tous chez leurs parents, fouillent les placards de leurs papas pour y trouver des cravates, des chemises et des vestes à leur goût », écrit Patrick Zerbib dans le fameux article d’Actuel.
6. Au rebut, les frusques de la génération hippie! Elli et Jacno apparaîtront aussi en marinière sur la pochette de l’album Inédits 77-81, signée Loulou Picasso du collectif Bazooka. Jean-Paul Gaultier ne l’intègrera vraiment dans une collection de prêt-à-porter masculin qu’en 83.
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