Avec son audacieux Woodblocks festival, Kiosk Radio envoie du bois

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

C’est ce vendredi que s’ouvrira la seconde édition du Woodblocks festival. Au Vauxhall du Parc Royal, à Bruxelles, trois jours de live électroniques à haute valeur ajoutée, concoctés par Kiosk Radio

Finito, la saison des festivals ? Pas si vite. Les prochaines semaines promettent d’être toujours aussi agitées. Un véritable été indien musical. Ce vendredi 6 septembre, démarrera ainsi à Bruxelles la seconde édition du Woodblocks festival. Au programme, trois jours de musiques live – plutôt électronique, mais pas que. Et ce dans le cadre unique du Vauxhall, au Parc Royal. Derrière l’initiative, on retrouve Kiosk Radio, bien connue de nos services.

Lancée en novembre 2017, la webradio est en effet devenue une actrice essentielle de la scène musicale bruxelloise. Une « sorte d’aimant » pour les artistes émergents, explique Mickey, l’un des deux fondateurs d’une entité qui est à la fois un « lieu online », et une « terrasse physique » où l’on peut venir boire un verre, en plein Parc royal. Un « hub » culturel, continue Jim Becker, l’autre initiateur d’une plateforme, « créatrice de liens » qui vont bien souvent au-delà de la simple musique, rassemblant également des graphistes, des vidéastes, etc.  

L’idée d’un festival est née dans la foulée du covid avec l’organisation de concerts gratuits pendant l’été 2021. A l’époque, toutes les restrictions ne sont pas encore levées. Mickey :  « Les gens qui venaient étaient sommés de rester assis. En l’occurrence, sur des blocs de bois. » Kiosk radio s’en souviendra au moment de trouver un nom pour son futur Woodblocks festival… 

Kiosk sans frontières

Malgré les conditions, l’exercice booste le binôme. « Cela nous a fait du bien de proposer du live, pour nous qui programmons des DJs toute la journée sur la radio. » Dans un premier temps, Kiosk Radio va donc multiplier les concerts. « Mais cela demande beaucoup d’énergie d’organiser des lives dans un lieu comme le Parc Royal. » D’où l’idée de regrouper tout sur un événement de plusieurs jours. « Ces dernières années, on a aussi été de plus en plus souvent invité à programmer des scènes pour tel ou tel festival, explique Jim. D’un côté, cela nous a permis de voir de plus près comment ils fonctionnaient. Mais de l’autre, c’est devenu aussi un peu frustrant à la longue. Dans le sens où l’on ne s’y retrouvait pas toujours, que ce soit au niveau de l’organisation, des valeurs. Donc au lieu de râler, on a décidé de le faire nous-mêmes. »

Lancer un festival n’est jamais une gageure. A fortiori dans le climat économico-musical du moment, où même les plus gros bestsellers de l’été donnent l’impression d’évoluer sur le fil. « C’est sûr qu’on ne compte pas faire fortune », sourit Jim Becker. Si l’initiative de Kiosk Radio est soutenue par la Ville de Bruxelles, l’asbl ne bénéficie d’aucun subside vraiment structurel, et fonctionne quasi sans sponsor.

En s’installant au Vauxhall, lieu public, le festival est en outre obligé de maintenir des tickets d’entrée à un prix abordable – 15 euros par jour. « Ce qui nous convient très bien : on a envie que le festival reste accessible au plus grand nombre. Mais cela complique forcément sensiblement l’équation financière », reconnaît Mickey. En clair, même si le public répond présent en masse, il faudra aussi qu’il n’oublie pas faire tourner le bar… Pour autant, « on pense qu’à côté des grosses machines, il y a de la place pour des plus petits festivals qui réussissent à créer un communauté autour d’eux. Une communauté, sur laquelle il peuvent s’appuyer. On le voit par exemple avec des rendez-vous comme La Nature, Meakusma, ou même le Micro. »

Ces événements fonctionnent aussi souvent avec un esprit DIY et (re)mettent l’accent sur le live. « On adore les DJ sets, on en diffuse toute l’année, continue Jim. Mais programmer du concert, c’est encore autre chose. C’est un moment peu différent : on écoute des groupes, on va faire la fête sur des DJ » Mickey : « Au fond, l’idée du Woodblocks est de reprendre les codes dance – des grosses basses, une machine à fumée, etc – mais dans un format live. » Dans tous les cas, c’est l’esprit de découverte et l’éclectisme qui priment. Avec par exemple, comme « modèle », des festivals comme le suédois Intonal, qui a lieu chaque année en Suède. « Quand on s’y est rendu la première fois, on ne connaissait pas forcément grand-chose de l’affiche, mais on a pris claque sur claque ».

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Au Woodblocks, la programmation s’annonce pareillement prometteuse. Avec des « têtes d’affiche », comme le pionnier dubstep Mala ou la figure emblématique du footwork Jlin. Mais aussi l’imprévisible DJ Marcelle, les détours du New-Yorkais Bobby Beethoven, les décharges punk de Warm Exit ou encore la carte blanche offerte vendredi à Stroom, le label expérimental et défricheur de Nosedrip. Chaudement recommandé.   

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