Aux Nuits Bota, Theodora a brillamment secoué la pop

Theodora dessine le futur de la pop
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Jeudi soir, aux Nuits Botanique, le mix décomplexé de Theodora a retourné le public, sous les yeux conquis d’…Angèle et Stromae

Tout le monde est désormais au courant : Theodora est une star. La sortie de sa mixtape Bad Boy Love Story, à l’automne dernier, avait déjà mis la puce à l’oreille, confirmant la rumeur lancée plusieurs mois auparavant. Depuis, le succès XXL du single Kongolese sous BBL l’a définitivement propulsée. Jeudi soir, aux Nuits Botanique, Theodora avait donc le droit d’occuper la scène principale du festival, dans les jardins. Pour l’accueillir au pied des marches, elle pouvait compter sur la foule des grands soirs, compacte et électrique, parmi laquelle on pouvait compter la roi et la reine de Belgique – Stromae et Angèle : les étoiles s’attirent les unes les autres.  

Sur la scène, pour seul décor, des draperies rose flashy et un fauteuil noir – le trône de celle qui se fait appeler Boss Lady. A ses côtés, la jeune femme – toujours à peine 21 ans – est régulièrement rejointe par deux danseuses. Toutes les trois sous forte influence dancehall et avec une attention marquée pour le résille et les mini-shorts – marqué, dans le cas de Theodora, d’une ceinture siglée Le temps des cerises («le jeans qui fait de belles fesses », décidément un thème récurrent). 

Mix décomplexé

Et c’est tout ? C’est tout. Pas besoin de plus à la callypige franco-congolaise pour emballer la partie (la party) avec un set qui a parfaitement résumé sa marche en avant de ces derniers mois. Comme sur la mixtape, il démarre par exemple avec FNG – pour Freaky Nasty Gyal -, son signature, dark et fluo à la fois. Il amène Theodora à signer ses premiers déhanchés. L’occasion de constater que chaque coup de rein un peu plus appuyé, chaque whine bien senti, provoque une vague d’enthousiasme dans le public – star quality, on vous dit. Plus loin, elle glisse Do U Wanna, inédit zieutant le baile funk, lâché dans la foulée de la dernière cérémonie des Flammes – une remise des prix qui l’avait couronnée dans la catégorie Révélation de l’année.

Entre les deux, elle se pose un instant pour Ils me rient tous au nez. Une ballade qu’elle avait eu l’occasion de jouer en version piano-voix avec Chilly Gonzales, lors du dernier Hyper Weekend festival de Radio France, et dont la capsule vidéo a elle aussi tourné en boucle – au point de voir aujourd’hui le morceau repris par des chanteuses comme Jeanne Cherhal

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C’est d’ailleurs cela le vrai tour de force de Theodora : réussir à sauter d’un genre à l’autre, de manière aussi irrésistible que décomplexée. Par exemple pour enchaîner la shiny pop de Un meilleur nous à la guitare new wave de Mon casque, avant de faire trembler les basses sudistes de 243km/h. Le tout – c’était la bonne surprise du jour – en maîtrisant l’ampleur et les effets de sa voix à la perfection. Dans la dernière ligne droite, Theodora rince tout le monde avec Fashion Designa, titre amapiano terrifiant, et, bien sûr, Kongolese sous BBL, refrain imparable sur rythme bouyon irrévocable. « C’était Theodora, Boss Lady. Et c’était un plaisir », glisse la star avant de rejoindre les coulisses. Autant de notre part.               

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