Alpha Whale, Mad Dog Loose, Mujeres, Spagguetta: the birthday party
A défaut de programmer une Nuit belge cette année, le Botanique fêtait mardi les 20 ans du label bruxellois 62TV. Growlers moules frites, garagistes espagnols et squette braguettes entre hommes…
Pendant que Great Mountain Fire célébrait la sortie de son disque à l’Orangerie, qu’Aka Moon dialoguait avec des musiciens égyptien, syrien et irakien au Cirque royal, le label 62TV cofondé en 1995 par Philippe Decoster et Pierre Van Braekel squattait mardi La Rotonde et le Grand Salon de concert pour souffler dignement ses vingt bougies. Six groupes. 40 minutes pour tout le monde. Et dix de battement entre chaque « gig » pour le ravitaillement. Chez 62, on n’oublie jamais de s’hydrater. Puis on n’a pas tous les jours 20 ans…
Honneur aux petits nouveaux. Les Flandriens d’Alpha Whale ouvrent le bal, leur premier album fraichement calé sous le bras. Alpha Whale, c’est le psychédélisme à l’ostendaise, les Growlers en cuistax sur la digue, The Coral qui se boit une Rodenbach et bouffe des crevettes sur le port… C’est Le Bon, La Brute et le Truand dans les dunes de Nieuport. Dick Dale qui surfe et souffle sur les vagues de La Panne. Un peu tôt dans la soirée (le bassiste a terminé sa journée de boulot à 17h) et een beetje bancal parfois, Alpha Whale met dans l’ambiance. Chill, cool, relax… Alors que Paon sort le grand jeu, chorale féminine et écran géant, au Grand Salon, les vétérans/revenants/survivants (biffez les mentions inutiles) de Mad Dog Loose reprennent du service sans artifice. Presque en mode répète, assis sur des chaises comme des vieux sur le pas de leur porte qui regardent passer les bagnoles, le quatuor devenu trio (le guitariste Kurt Vanpeteghem a décliné l’offre) a enregistré son nouvel album en un jour dans un studio liégeois. Paraît que les mecs ont imaginé en rigolant se rebaptiser Fat Dog Loose. Tout le côté décalé de l’humour belge. Retour vers le Futur. Direction les années 90 Doc. On croirait par moments entendre les débuts de REM. Deux ou trois imbibés sautillent sur Shiny Side, l’acte fondateur du label et sa première sortie avec le Jumpin’ Jehosaphat de PPZ30. Sympa.
Seuls étrangers venus fêter le birthday de leur label, les Barcelonais de Mujeres, qu’on va essayer un jour de ne plus appeler les Black Lips espagnols, mettent moins le feu que devant leurs potes catalans à trois heures du mat au Primavera. Mais si leur nouvel album, Marathon, tempère leur sens de la déglingue, les garagistes mettent toujours les mains dans le cambouis sans rouler des mécaniques pour vous foutre de bon poil. A défaut de faire voler les bières et suinter le public, c’est déjà pas si mal.
Autant que de contentement, le sourire au Grand Salon de concert est d’incrédulité. Association d’un crooner italien, probablement un ancien producteur de films pornos carolos, à la tête du Rockerill, et d’un réfugié kazakh installé dans le far-west tournaisien (le Charly Oleg de Celles), Spagguetta Orghasmmond invite au sexe dans le Pays noir (L’Amour à Charleroi), reprend les Ramones (Beat On The Brat) et suscite des élans amoureux au masculin de ses slows squette braguettes. Drôle, décalé, surréaliste. Du grand n’importe quoi comme on l’aime. Esprit punk, variété ciccio et happening dingo. Happy b. 62TV…
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